European Cup, dynamique du judo et judokas sélectionnés pour les Mondiaux sont les sujets évoqués avec Cédric Henri, président du Comité 92.
Comment s’est organisé l’European Judo Cup juniors ?
Cela s’est mis en place en accord avec la Fédération Française de Judo et la Ligue Île-de-France. Il faut savoir que la convention de l’European Cup ne peut être signée que par la Fédération Française de Judo. Celle-ci a demandé à la Ligue Île-de-France et au Comité des Hauts-de-Seine, en vue de Paris 2024, de porter le projet. C’est de cette façon que l’on a réussi à monter le projet de l’European Cup en seulement trois mois.
Comment avez-vous récupéré ce projet ?
La fédération avait signé une convention, mais n’avait pas attribué l’organisation sur un département ou sur une ligue parce que ce sont des enjeux financiers colossaux. Quand on a créé le premier des 1000 dojos à Nanterre, la fédération étant présente. C’est à partir de ce moment qu’on a discuté et qu’on a dit « puisque Paris 2024, c’est Paris et non un département de province, ce serait bien que l’on puisse récupérer ce projet. »
« L’European Cup a remis le judo sur le plan international au niveau des Hauts-de-Seine »
Qu’a apporté l’European Cup au département ?
La première manifestation a permis de remettre le judo sur le plan international au niveau des Hauts-de-Seine. Lorsque le club de Levallois était le premier club au niveau du palmarès et du nombre de licenciés omnisports, nous côtoyions le niveau international. Le projet de l’European Cup s’étalera sur 2023/2024 étant donné que l’on devrait monter en puissance. On commence déjà à travailler les budgets pour le mois de mai 2023. On a quand même du temps. Nous avons vu ce qui n’allait pas en 2022 afin d’améliorer la compétition.
Y aura-t-il d’autres éditions après 2024 ?
C’est une convention signée sur trois ans. L’European Cup sera présent jusqu’en 2024. Il n’y a pas d’objection pour continuer au-delà. A voir si cela prend bien. Nous avons reçu de très bons échos au niveau de l’Union européenne, ainsi qu’au niveau du corps arbitral international, tout comme des combattants. D’après mes échos, la délégation brésilienne devrait venir. Elle a vu que c’était bien organisé pour une première. La France est un pays qui fait toujours rêver.
Quelle est la place du judo dans les Hauts-de-Seine ?
Nous totalisons 52 clubs. Nous avions 16 000 licenciés avant Covid. L’an dernier, nous comptions 13 600 adhérents. Et cette année, si on fait les comparatifs sur trois exercices, on est à 1000 licenciés de plus sur l’an dernier, sachant qu’il y a deux clubs à plus de 1000 licenciés (Courbevoie et Asnières) dont un qui est à 1200. Le Kodokan Club Courbevoie, l’un des plus gros clubs de France, se trouve dans les Hauts-de-Seine.
« Le premier des 1 000 Dojos solidaires a été inauguré dans les Hauts-de-Seine »
Combien de licenciés par clubs recensez-vous ?
Grosso modo, le ratio c’est 350 licenciés par club. Le développement de la pratique est bloqué dans les Hauts-de-Seine. Il n’y a pas de nouveaux créneaux horaires, ni de nouvelles salles, cela freine notre développement. On est arrivé à saturation des occupations des salles. C’est notamment pour cette raison que l’on a réussi à mettre le premier dojo dans les quartiers populaires. D’autres devraient s’ouvrir pour pouvoir accroître le développement du nombre de licenciés.
Vous venez d’évoquer le dojo solidaire de Nanterre. Quels sont les impacts de celui-ci ?
Sur la saison 2021/2022, nous comptabilisions 50 licenciés. Cet outil va permettre aux jeunes issus des quartiers prioritaires de pouvoir s’initier au judo, d’être soutenus lors du parcours scolaire et d’apprendre les bases de l’informatique. En accord avec la fédération, il y aura un deuxième sport qui va prendre place dans ce lieu. Cela peut être du Breaking ou des sports de combats. On évite de mettre des sports de combat en même temps que nous.
D’autres structures vont-elles ouvrir dans les Hauts-de-Seine ?
Plusieurs structures vont ouvrir. Les travaux sont pris en charge par l’Agence Nationale du Sport, avec les aides de l’Etat et des collectivités. La municipalité peut alors construire un complexe sportif pour les jeunes. Trois emplois sont ainsi créés. il y a le professeur de judo, un animateur qui va être là pour le suivi périscolaire, scolaire et informatique et une autre personne qui encadrera les deux employés. Les jeunes sont encadrés par des professeurs diplômés d’État, qui connaissent le code moral.
Qui organise les manifestations ?
Les manifestations minimes et benjamins sont organisées par le Comité. Pour les poussins, ce sont les clubs qui se réunissent entre eux et qui ont leur propre organisation. Ces moments sont faits pour que les plus jeunes puissent apprendre le judo, sans qu’il y ait de compétition. Ils sont évalués sur quatre années de technique afin de les préparer pour le niveau supérieur. Nous formons également les arbitres et les katas, car nous ne visons pas seulement l’excellence au niveau sportif, nous la visons aussi au niveau du corps arbitral.
« L’Itinéraire des Champions passera par les Hauts-de-Seine »
Par ailleurs, plusieurs judokas étaient présents lors du forum des associations en septembre à Boulogne. Quel était le but de leur présence ?
Faire découvrir le judo. Le but est aussi de recruter des nouveaux licenciés et de faire adhérer les jeunes. Il faut savoir que le judo est quasiment financé à 75 % par ses licenciés. C’est-à-dire qu’au niveau des subventions d’État, c’est assez réduit. Notre modèle économique a été fortement impacté par la Covid. Désormais, on essaye de trouver des partenaires privés pour réduire cette part de pourcentage de licences.
Sarah-Léonie Cysique, Romain Valadier et Kenny Liveze ont été sélectionnés lors des Mondiaux de Tachkent. Pouvez-vous en dire plus sur ces jeunes ?
Ce sont des jeunes qui viennent de sortir de la catégorie juniors. Ils ont récemment intégré la catégorie seniors. Certains espoirs ont été ciblés par les entraîneurs nationaux des équipes de France. Cela signifie que ce sont les espoirs de demain. Pour leur mettre le pied à l’étrier, ils ont été sélectionnés aux Mondiaux de Tachkent pour engranger de l’expérience. Ils se sont mis une certaine pression. Par exemple, Sarah-Léonie a tout écrasé sur son passage. Elle a battu sa bête noire, la Japonaise qui l’a battu sept fois. Elle s’est relâchée lorsqu’elle a abordé les épreuves par équipes. Grâce à ces expériences, ils acquièrent davantage de maturité, arrivent à mieux gérer leur stress.
Quels vont être les autres événements importants pour le département ?
On va accueillir l’Itinéraire des Champions dans les Hauts-de-Seine. Ce sont des rendez-vous, des réunions des partenaires. Cela a un coût de ramener ce genre de manifestation. Nous serons plus de 1 000 judokas. Le 20 novembre prochain, une manifestation avec le club de judo de Villeneuve-la-Garenne aura lieu. Elle concernera la remise des grades. C’est dans cette commune qu’un des 1 000 Dojos solidaires pourrait être implanté.