Cédric Martin, référent régional et national de Parkour au sein de la Fédération Française de Gymnastique, était présent au FISE. En revenant sur les bonnes performances des Français lors du Festival, le Français dessine les contours de cette discipline.
Qu’avez-vous pensé de la finale Parkour Freestyle World Cup Hommes ?
On a la chance d’avoir pour la première fois un réel collectif France alors que sur les étapes précédentes c’était juste des athlètes identifiés. On a vraiment une cohésion d’équipe. On forme un groupe et c’est déjà génial à ce niveau là. Les résultats sont là donc on est extrêmement content. On a Noémie Louis qui va passer en finale du Speed. On avait deux places maximales dans la finale homme étant donné que chaque pays ne peut avoir que deux représentants en finale. On fait cinquième ex-aequo. Cela veut dire qu’on sera à Sofia pour la prochaine étape au mois de septembre.
Comment définiriez-vous le Parkour ?
Le Parkour, c’est l’art du déplacement. Le but est de se mouvoir, de se déplacer à travers un environnement. Il y a deux formats de compétition : d’un côté la vitesse, avec un parcours linéaire où on doit franchir des obstacles, et de l’autre le même espace où on peut s’exprimer librement en réalisant des mouvements de franchissements mais aussi des acrobaties. C’est une discipline extrêmement spectaculaire à la fois sur la vitesse et à la fois sur le côté freestyle où l’on voit des doubles ou triples rotations qui sont extrêmement engagées. Je pense que le public en a pris plein les yeux toute la semaine. On espère avoir été à la hauteur de ce que le public attendait. On est encore une petite famille. Une petite communauté très soudée. On se connaît tous. Peu importe de quel pays on est originaire. Le sport se développe de différentes manières avec la Fédération Internationale de Gymnastique et la Fédération Internationale depuis 2017. On espère, en mutualisant nos forces, permettre au Parkour d’aller très loin, d’intégrer les Jeux olympiques. On espère y être en 2028. On veut représenter la France de la meilleure des manières comme on l’a fait sur ce FISE.
Sur l’échiquier international, où se positionnent les Français ?
Sincèrement ? On est très bien. Le Parkour, c’est une discipline qui est née en France. On a un peu plus d’avance que les autres par rapport à cela. Maintenant, cela s’est extrêmement bien développé. C’est ancré dans un grand nombre de pays. En France, on est très nombreux. On a de très bons athlètes. On a des sportifs en finale dans toutes les compétitions. On vit surtout une belle aventure et c’est cela qui est le plus important pour nous et pour l’ensemble de la communauté.
Y a t-il autant de filles que de garçons ?
Il y a beaucoup plus de garçons que de filles. Malheureusement j’ai envie de dire. C’est un sport qui est identifié comme “masculin” dans les mentalités des gens alors qu’il est accessible à tous, aussi bien hommes que femmes. La discipline, sur le Speed, permet d’avoir n’importe quel pratiquant, avec plus ou moins d’expériences. On invite vraiment les femmes à s’engager dans la discipline et à venir tester. Ce n’est pas dangereux. On a Noémie en finale mais aussi Lilou Ruel, la championne du monde en titre. Elles montrent l’exemple. J’espère qu’elles vont poursuivre leur dynamique car elles ont largement leur place.
Propos recueillis par Séverine Bouquet