Président de la FFDanse depuis deux ans, Charles Ferreira mène une politique ambitieuse. Il croit beaucoup au développement de la fédération grâce à sa principale force : la diversité des disciplines proposées.
Que représente la FFDanse aujourd’hui, cinquante ans après sa création ?
Notre fédération se porte très bien, puisque nous avons atteint un record avec plus de 89 000 licenciés. Nous espérons approcher le cap des 100 000 licenciés d’ici un ou deux ans. Ce qui fait la force de notre fédération, c’est sa structure. Nous pouvons nous appuyer sur un important réseau de comités départementaux et régionaux, mais aussi de structures labellisées. L’autre aspect fort de notre fédération est qu’elle regroupe toutes les disciplines dansées. Il y a la danse artistique, la country, la danse de société aussi. Cette dernière catégorie regroupe la danse de bal, la danse de salon ou encore la musette. Notre fédération est aussi très représentée dans les danses latines. Les danses historiques côtoient des disciplines plus modernes, comme le pole dance, le hip-hop et les danses associées au rock. C’est un challenge humain et culturel de regrouper autant de disciplines qui concernent parfois des publics très différents. Notre polyvalence est ce qui fait notre charme et c’est la principale raison de notre développement.
« Une politique à l’écoute du terrain »
Qu’avez-vous mis en place afin d’encourager cette dynamique positive ?
Nous avons mis en place une politique à l’écoute du terrain, avec un accompagnement important des comités régionaux et départementaux. Notre offre s’est élargie concernant la formation, les événements proposés et les compétitions. Bien sûr, il reste des choses à faire. Le développement du nombre de licenciés masculins fait notamment partie des priorités de la fédération. C’est pour cela que nous misons sur des disciplines comme la bachata, les danses latines, les danses de salon… Le public masculin y est de plus en plus sensible.
La danse concerne-t-elle aujourd’hui une tranche d’âge en particulier ?
Nous avons environ 80 % de licenciés qui ont moins de vingt ans. L’essentiel du travail de notre fédération est donc concentré sur les jeunes. Nos licenciés sont aussi à majorité féminines, les femmes sont représentées en grand nombre dans une grande partie des disciplines dansées. Mais, il y a aussi des disciplines émergentes, à l’image du breakdance, où les hommes sont en majorité et pratiquent de plus en plus.
Le breakdance sera présent aux JO 2024. Comment avez-vous vécu cette annonce ?
C’est évidemment une excellente nouvelle pour notre fédération et pour le monde de la danse en général. Cela a été un travail de longue haleine, la fédération internationale cherchait à inscrire la danse au programme olympique depuis plusieurs années. Un grand pas avait déjà été fait avec les danses latines et standards, mais voir le breakdance aux Jeux olympiques, c’est une nouvelle révolution. Le Comité international olympique (CIO) a cette envie d’intégrer progressivement de nouvelles disciplines. Pour le breakdance, un premier test a été effectué lors des Jeux olympiques de la Jeunesse l’an dernier. Le test s’est avéré très concluant, ce qui a permis au breakdance de se faire une place pour les Jeux olympiques 2024, ce dont nous sommes très fiers.
« Nous n’avons jamais eu autant de demandes médias »
Justement, quel impact attendez-vous pour le breakdance et la danse en général en vue de ce grand rendez-vous ?
Depuis l’annonce de la présence du breakdance au JO 2024, la lumière s’est portée un peu plus sur nous. Par exemple, nous n’avons jamais eu autant de demandes médias que ces derniers mois. C’est la première fois qu’une discipline dansée sera présente à ce rendez-vous extraordinaire que sont les Jeux olympiques, nous espérons donc que ça va permettre de développer encore plus cette discipline en particulier. Au niveau du nombre de licenciés, nous n’avons pas encore ressenti l’effet breakdance puisque l’annonce a eu lieu il y a seulement quelques mois. Mais nous espérons que ce sera un coup de boost qui nous permettra de passer le cap des 100 000 licenciés très prochainement. Enfin, sportivement, la France fait partie des meilleures nations mondiales. Il sera donc important de conserver ce leadership en vue de Paris 2024.
Est-ce aussi une vraie reconnaissance pour la danse en
tant que discipline sportive ?
Tout à fait, la danse est une discipline sportive à part entière, même si nous tenons à conserver notre dimension artistique. La danse demande un effort physique important et une condition physique de qualité. Elle remplit toutes les conditions d’une discipline sportive et nous sommes évidemment ravis qu’une présence aux Jeux olympiques puisse entériner cela aux yeux des instances, mais aussi du grand public. Ce sera l’occasion pour beaucoup de gens de découvrir que la danse est un art, mais que ce sont aussi des performances athlétiques et physiques dans des compétitions de très haut niveau.
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La Fédération française de danse en chiffres :
- 50 ans d’existence
- 89 000 licenciés
- 85 % de licenciées féminines
- 80 % de licenciés de moins de 20 ans
- 16 comités régionaux
- 48 comités départementaux
- 1 300 structures affiliées
- 100 compétitions organisées par an
- 40 événements organisés par an
- 18 000 abonnés sur Facebook
- 2 300 abonnés sur Instagram
- 850 followers sur Twitter