Le CROS Bourgogne-Franche-Comté a récemment remis les prix du concours « Femmes et sport », qui a pour but d’encourager la féminisation de la pratique sportive et des instances dirigeantes. Christiane Lonchamp, responsable de la commission mixité, évoque la situation dans sa région.
Quelles sont les origines de ce concours « Femmes et sport » ?
Il a été lancé par le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative et le CNOSF en 2005 afin de promouvoir l’image, la place et le rôle des femmes dans les pratiques sportives, mais également leur arrivée aux postes à responsabilités dans un club ou un comité directeur en France. Dès cette même année, il a été organisé par les CROS Bourgogne et Franche-Comté, en partenariat avec la Direction régionale de la jeunesse et des sports.
Comment se traduit-t-il en Bourgogne-Franche-Comté ?
Le CROS décerne deux prix en faveur de la promotion du sport féminin. Le premier « Sport au féminin » est donné à une personne morale, un club ou un comité, pour sa stratégie de développement de la pratique féminine ou l’ouverture des postes à responsabilités aux femmes. Ce mois-ci, pour la première édition depuis la fusion des deux CROS, c’est l’USCM judo Magny en Vexin, dans l’Yonne, qui a été récompensé pour la création d’une section de self défense en 2017. Son public féminin est passé de 38 % à 55 %. L’autre prix est « le Coup de cœur », remis à une personne physique qui a un parcours intéressant et qui s’investit sur le plan territorial. Natacha Lavayssière, dirigeante et éducatrice au club de handball de Danjoutin, sur le Territoire de Belfort, est la lauréate de cette année car elle est à l’origine de la création de sections babyhand et handfit.
Quelle est la proportion de pratiquantes dans votre région ?
Nous comptons 610 455 femmes licenciées dans les clubs de Bourgogne-Franche-Comté, soit une part de 37,8 %, un chiffre un peu au-dessus du niveau national (37,3 % selon la DRDJSCS en 2016, NDLR). Les fédérations les plus féminisées sont l’équitation (82 %) et la gymnastique (78 %), pour les olympiques, la danse (82 %) et le twirling bâton (92 %) pour les non olympiques. À contrario, les femmes sont largement minoritaires dans les sports de raquette, avec une représentation d’un tiers, et dans les sports collectifs avec une pratiquante sur cinq.
Il est donc important de poursuivre la féminisation du sport ?
Le message commence à être entendu, mais ce n’est pas la priorité des préoccupations. Il y a partout un élan de féminisation, mais il ne faut pas uniquement promouvoir les sportives, il faut aussi mettre en avant les dirigeantes. Mais on s’est rendu compte qu’elles ne représentent que 20 % des dirigeants, même si tous les clubs, et presque tous les comités et ligues de la région, comptent au moins une femme dans leur instance. Au total, 948 femmes dirigeantes ont été recensées sur notre territoire. Au comité directeur du CROS, nous comptons 6 femmes pour 18 hommes. S’approcher de la mixité est un grand enjeu dont se sont emparés le CNOSF et l’État, qui participent au financement d’une ligue uniquement s’il y a au moins une action en faveur de la féminisation.
Quelles actions allez-vous mener pour poursuivre cet élan de féminisation dans le sport ?
Le CROS Bourgogne-Franche-Comté a créé une commission mixité, composée de dirigeants de clubs ou de ligues sportives. La première réunion aura lieu en décembre pour estimer ce que l’on va faire. Nous menons déjà beaucoup d’actions dans les écoles, notamment grâce à des expositions sur le sport féminin. Nous sommes aussi déjà présents auprès des sections sportives des collèges et lycées, mais nous voulons nous étendre au milieu scolaire général.