A l’occasion de la victoire des Français Volants de Paris face à Rouen 2 (10-3), en marge de la 7ème journée de la Division 2, le président du club parisien, Christophe Carrez, est revenu sur la gestion de ce club mythique.
Quelles sont les ambitions du club cette année ?
Forcément, quand on est arrivé en demi, on veut arriver en finale et puis après, pourquoi pas être champion ? Même si on sait très bien qu’être champion ne servira à rien puisqu’on ne pourra pas monter. Sportivement, on a peut-être les capacités pour monter. Néanmoins, financièrement, on ne suivra pas et on sera obligé de rester en D2. Mais ça serait quand même une belle performance d’être champion de D2, surtout sur l’année des 90 ans du club. Ça reste du sport. Effectivement, tout peut arriver en sport, mais on ne va pas se cacher. L’ambition, c’est d’être champion cette saison, au moins d’arriver en finale.
Vous évoquez des difficultés financières, quelles sont-elles ?
La patinoire est déjà pleine en D2. En D1, on n’aura pas la capacité pour tous les spectateurs. La patinoire n’est pas homologuée de toute façon pour monter en D1. Et puis, n’oublions pas que la saison dernière, quand j’ai rencontré le dirigeant de la Fédération Française de Hockey sur glace, il me proposait de monter puisqu’il y avait un autre club qui avait été rétrogradé, on était troisième, donc on pouvait légitimement accéder à la montée. Quand je lui ai dit « Mais non, on a un des plus petits budgets de la D2. » Il m’a dit « Non, non, tu n’as pas un des plus petits. Tu as le plus petit budget de la D2. » C’est-à-dire qu’on fonctionne avec le plus petit budget de la D2 et on a ces résultats-là. Il faudrait que la Ville de Pairs nous octroie une grosse rallonge. De toute façon, tant que la capitale ne se décidera pas à construire une vraie belle patinoire à Paris, ça restera difficile pour nous. Mais n’oublions pas,que nous avons les jeunes derrières et qu’il faut penser à l’avenir.
Le club des Français Volants est réputé pour sa politique de développement de jeunes, comment est-elle mise en place ?
On s’appuie sur un entraîneur qui est là depuis des années. Cette année, on a pris deux entraîneurs supplémentaires qui ont des catégories bien spécifiques, avec un responsable d’équipe qui est au-dessus d’eux et qui organise tout ça. Après, pour les jeunes, il faut que l’entraînement, ne soit pas quelque chose de rébarbatif. Il faut que ça plaise, il faut que ça soit novateur et que lors de chaque entraînement, il y ait des nouveautés, des choses qui vont leur permettre de progresser. Cette saison, on va faire venir deux équipes canadiennes, une pendant les vacances du mois de février, et l’autre lors des vacances de Pâques pour faire du power skating et faire des stages un peu intensifs. Pour que ce soit attrayant et que nos jeunes progressent et prennent du plaisir surtout. C’est ça la clé. L’idée, c’est de voir que la porte n’est pas fermée, il y a des U20 qui sont dans cette équipe encore ce soir, qui jouent. C’est ça aussi le club, c’est que les jeunes se disent « Mais je peux avoir du temps de jeu ici, je peux faire quelque chose, je peux prouver ». On fait confiance à nos jeunes.
Vous évoquiez les 90 ans du club. Est-ce qu’il y aura un événement pour l’anniversaire des Français Volants de Paris ?
Bien sûr. Pour l’instant, il y a des pistes, mais on va probablement faire revenir des anciens. On va très certainement accrocher le maillot d’un ancien glorieux qui a été joueur des Volants, joueur de l’équipe de France, et également grand dirigeant du club. Puis, on va inviter tous ces anciens de cette génération-là, pour qu’ils reprennent un petit peu de plaisir et qu’ils puissent toucher de nouveau à la glace. Il y a également l’artistique. Il ne faut pas oublier que c’est un club avec deux sections : hockey sur glace et patinage artistique. On va essayer de fêter l’événement comme il se doit en faisant ça du mieux que possible.
La gestion de deux sections au sein du club, comment ça marche ?
C’est vrai qu’il y a eu des discussions concernant une scission. Pourtant, les deux sections sont indépendantes. C’est bien de cohabiter. Courbevoie le fait aussi, nous sommes seulement deux clubs en France à le faire. Il faut quand même reconnaître que si on arrive pour demander une subvention à la Ville de Paris, le patinage artistique de son côté, avec plus de 500 adhérents, et le hockey sur glace avec plus de 300 adhérents, on a quasiment 900 adhérents avec les deux sections, c’est un club qui pèse. Il ne faut pas se le cacher. A partir du moment où on arrive à cohabiter tranquillement, sans faire de vagues, il n’y a pas de raison qu’on se sépare. Historiquement, ce sont des hockeyeurs qui ont créé le club. Par la suite, ils ont ouvert la porte au patinage artistique. Cela étant, le patinage a toujours eu des sportifs de très haut niveau. Cette année, on va avoir une belle équipe avec quand même des gens qui vont viser quatre podiums dans un mois aux championnats de France Élite. Il n’y pas de raisons pour que les deux sections ne cohabitent pas ensemble.
On peut donc vous souhaiter de rester encore longtemps à la tête de club ?
Très longtemps, je ne sais pas. Je commence à être un vieux monsieur, donc à un moment donné, il faudra bien que des gens prennent ma succession. Je ne m’accroche pas non plus. Il y avait eu des remous dans ce club et il fallait un petit peu essayer de remettre un peu d’ordre dans la maison parce que les deux sections commençaient vraiment à se tirailler pendant un moment. Il ne faut pas se le cacher, ce n’était pas une entente cordiale. Il a fallu un petit peu remettre les choses au goût du jour et raccorder tout le monde. Chacun a ravalé sa salive, afin de pouvoir marcher ensemble main dans la main pour l’intérêt du club. Et surtout, traverser cette période COVID qui a été quand même très difficile, permettre aux jeunes de refaire du sport dans la capitale. On est quand même le seul club parisien. Donc permettre à tous ces jeunes de pouvoir s’épanouir, c’est très important.