Clément Besse : « On a différentes facettes de films »

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En tournée dans toute la France, la première édition complète du Trail fait son cinéma met en lumière six films autour du monde du trail. L’un des organisateurs de l’événement, Clément Besse, se confie à ce sujet. 

Comment le Trail fait son cinéma a-t-il été créé ? 

Clément Besse : L’événement a été créé il y a trois ans à la suite du premier projet sportif de Thibaut Baronian au Cap Vert. Il avait fait un film. Moi et ma compagne, Céline, on connaît très bien Thibaut. C’est un ami. Avec ma femme, nous avons la société T2S, de communication et d’organisation d’événements. On voulait mettre en avant son film. On s’est associé tous les trois dans ce projet-là. C’était une période où pas mal d’athlètes se sont mis à réaliser quelques défis en filmant. On a contacté des personnes que l’on connaissait en leur demandant si ça les intéressait, si on pouvait diffuser leurs films. On est parti comme ça.

La première année, on avait le film de la traversée de l’équipe Salomon, du nord au sud de la France, le film de Thibaut, celui d’Alexis Berg… On en avait cinq. On a voulu relancer cela en 2021. Covid oblige, on a dû annuler. Cette fois-ci, c’est la vraie première édition puisque pour la “première”, nous n’avions pu faire que la moitié des dates. Là, on est sur une vraie tournée.

Quels sont les objectifs de cet événement ? 

CB : Il y en a deux qui sont importants pour nous. D’une, c’est la découverte du milieu du trail, de la nature, de l’outdoor. L’autre, c’est que nous récoltons des fonds. Les bénéfices sont reversés à une association que Thibaut a créée. Elle défend les enfants au Cap Vert. En 2021, nous avions récolté presque 3 000 euros. Cette année, avec une tournée pleine, on vise plus.

Comment se déroule Le Trail fait son cinéma ? 

CB : On accueille les gens à partir de 20 heures au cinéma. La projection démarre à 20h30. Il y a environ 2h30 de film. Entre chaque film, il y a un temps où je présente le film suivant. À la fin de toute la projection, on a un temps d’échange. Thibaut est présent sur toutes les dates. On essaye d’avoir certains réalisateurs, certains athlètes sur les dates de façon à avoir des personnes différentes. Le public peut poser ses questions. Cela peut être en rapport avec les films, les entraînements des athlètes, leur façon de voir le sport… C’est libre.

Comment les films que vous diffusez sont-ils choisis ? 

CB : Ce n’est plus une surprise, mais il y a un sixième film qui va être rajouté à la tournée. Il s’agit d’Objectif 3000. Il a été réalisé avec des personnes handicapées, notamment des personnes amputées. Ils avaient pour but de gravir un 3000 mètres.

Pour les choisir, il faut savoir qu’on en a vu plusieurs. On a pas mal de contacts à la fois dans le milieu du trail, avec les athlètes, mais aussi par le biais des réalisateurs. On se rapproche d’eux, on leur demande s’ils ont des films qui vont sortir, s’ils sont intéressés. Par exemple, pour le sixième film, il nous a été proposé par Boris Ghirardi, lui-même amputé et participant.

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Est-ce que les films se consacrent uniquement à la pratique ou est-ce qu’il y a aussi une histoire derrière ? 

CB : Il y a vraiment différents axes à chaque fois sur les films et c’est ça qui est intéressant. On ne peut pas mettre des films où c’est uniquement de la pratique, de la course à pied, lié à un objectif sportif. Ils ont tous une histoire un peu particulière.

Par exemple, What goes unsaid met en avant la maladie de Tim Tollefson et comment il arrive à vivre avec, à s’entraîner et à courir. Le film de Thibaut retrace son projet humanitaire et sportif. Il est parti découvrir l’intégralité des îles du Cap Vert. Sur chaque île, ils ont mis en place des plogging, un nettoyage de déchets des plages. L’objectif était de sensibiliser sur la pollution dans le milieu marin.

Le film Les Montagnes Russes dévoile les façons dont les athlètes perçoivent l’ultra trail, comment ils arrivent à évoluer dans ce milieu-là. Ce qui est vraiment intéressant à l’intérieur, c’est qu’il y a trois facettes : un athlète qui fait une grosse performance, un qui abandonne et un qui fait une course entre les deux. Au final, on a différentes facettes de films, c’est ce que l’on recherche pour ne pas qu’ils se ressemblent.

Concernant le public, s’agit-il essentiellement de traileurs ? 

CB : 80% d’entre eux sont des personnes qui pratiquent le trail. En majorité, plutôt des trails courts, mi-longs (40 km). Il y a quand même une part de 20% à peu près qui vient pour découvrir l’intégralité du trail et de la course à pied puisque ces personnes sont non-pratiquantes.

Est-ce que vous ressentez un attachement pour le trail un peu plus fort dans certaines régions ? 

CB : Dans toutes les villes où l’on passe, il y a vraiment une grosse communauté trail. Pour le moment, celle qui réagit le moins c’est Montpellier. À l’inverse, au bassin d’Annecy, il y a beaucoup plus de pratiquants car il y a un gros potentiel de course à pied avec des montagnes et un certain cadre. Le secteur proche de la montagne fonctionne bien.

Ce lundi 16 janvier, vous serez à Bordeaux. Qui sera présent ? 

CB : Thibaut et moi, nous sommes sur toutes les dates. Pour les personnes du film, on essaye de les faire tourner, mais cela varie selon les disponibilités de chacun. À Annecy, il y aura plus de monde, car beaucoup d’intervenants habitent là-bas.

Vous rencontrez un succès jusqu’ici ? 

CB : Pour les quatre dates que nous avons faites fin 2022, on est sur 600 personnes. Pour les prochaines dates, notamment jeudi à Aix-en-Provence, on va être complet. Bordeaux et Toulouse vont également être complètes. Même chose pour Lyon et Annecy… On est vraiment satisfait.

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