Clémentine Geoffray : « Devenir championne du monde, je ne m’y attendais pas ! »

© Alanis DUC / FFA

Championne du monde de trail court, Clémentine Geoffray a surpris tout son monde lors des Mondiaux. Retour sur cet exploit avec la principale intéressée.

Clémentine, vous êtes championne du monde de trail ! Même pour vous, ce titre est inattendu, comme l’expliquez-vous ?

C’est vrai que devenir championne du monde, je ne m’y attendais pas ! Je savais que j’étais en forme. Je m’étais bien préparé spécifiquement pour cette course. J’avais fait des sorties plus longues que d’habitude et j’avais fait un entraînement spécifique. Après, je ne m’attendais pas à faire podium, ni à remporter la course. Je ne savais pas trop ce que je valais par rapport aux autres au niveau international. Les derniers championnats du monde que j’avais fait en trail, c’était en 2019 et j’étais arrivée 11e. Donc bien loin de la première place !

Comment avez-vous vécu cette course ?

J’ai été étonnée. On m’annonce deuxième au 10ᵉ kilomètre, au niveau du premier ravitaillement. Je ne m’attendais pas du tout à occuper cette position-là. Puis je repasse troisième, ça me met un petit coup au moral. Mais je me dis que je suis toujours sur le podium. Je demande les écarts, je sais qu’il y a six minutes derrière et que c’est donc devant que ça se joue. Dans la dernière montée, je reviens progressivement et je passe devant, c’était un sentiment extraordinaire.

« J’étais dans un état d’euphorie »

Quand vous prenez la tête, vous n’avez pas forcément l’habitude de ce type de situation. Le stress vous a-t-il gagné ?

C’est vrai que je n’ai pas l’habitude. Bizarrement, en temps normal, j’aurais peut-être un peu paniqué. Mais là non, je crois que j’étais dans un état d’euphorie. Je me sentais forte et je ne me suis pas posé de questions pendant la course. J’ai trouvé mon rythme et je m’y suis tenue, sans me mettre dans le rouge. Et quand je passe en tête, je ne voulais qu’une chose : continuer à avancer pour rester devant. Une fois que je passe la ligne, c’est une joie très intense. Du bonheur, tout simplement. J’étais vraiment très contente, mais aussi soulagée.

Un mot sur le soutien français sur place, qu’est-ce que cela vous a apporté ?

J’étais étonnée de voir autant de supporters tout court, c’était quand même un endroit assez montagneux et donc pas facile d’accès. C’était incroyable, on se laisse porter par le public. Le staff était très présent tout au long du parcours, j’ai pu avoir les écarts, savoir où je me situais, bénéficier de conseils et d’encouragements. Je me suis laissée porter ce soutien du public, c’était quelque chose de très fort.

Ce titre, qu’est-ce qu’il peut changer pour vous ?

Je vais essayer de démarcher un peu plus de sponsors et de partenaires. Je vais peut-être pouvoir être mieux reconnue. Je sais que je ne serai pas à 100% professionnelle, mais ce serait chouette d’avoir plus d’aide et de soutien.

Désormais, quels sont vos prochains objectifs ?

Pour l’année prochaine, les championnats d’Europe en France, c’est un bel objectif, c’est motivant. C’est une distance qui est un peu plus longue, mais en même temps, le dénivelé est un peu similaire à celui qu’on a eu aux Mondiaux. J’aimerais essayer d’aller sur des courses qui sont relevées, essayer de voir ce que je peux faire sur ces formats-là. J’ai encore plein de choses à découvrir et d’objectifs à accomplir !

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