La gymnaste Coline Devillard a repris l’entraînement depuis plus d’un mois. La jeune fille originaire de Saône-et-Loire a déjà remporté trois médailles européennes, dont un titre, en saut de cheval dans sa carrière. Interview.
Quel a été votre parcours pour vous spécialiser dans le saut de cheval ?
J’avais deux ans quand mes parents m’ont incité à faire de la gymnastique. Quand on est plus jeune, on essaye tous les agrès avant de se spécialiser. On choisit selon ses capacités physiques, mais c’est aussi une question de goût. Moi, je suis une fille dynamique donc le saut de cheval me correspondait bien.
Comment s’est passé votre retour à l’entraînement après le confinement ?
Les gymnastes ont repris depuis un mois et demi à l’INSEP en respectant les contraintes. Ce sont des conditions particulières, il faut faire attention de respecter les gestes barrières, la distanciation sociale et de nettoyer le matériel après l’avoir utilisé. En revanche, l’Amical laïque Digoin (en Saône-et-Loire, nldr), mon club avec qui je fais les compétitions, ne reprendra qu’en août.
Dans quel état d’esprit êtes-vous après cette période particulière ?
Même si j’ai prévu de poursuivre ma carrière de gymnaste jusqu’aux Jeux olympiques de Paris en 2024, ce n’est pas facile mentalement de repartir dans une année pré-olympique. Début 2020, nous étions motivés en vue des JO à Tokyo et tout s’est arrêté. En ce qui concerne le physique, il n’y a pas de secrets, il faut travailler.
Les Jeux olympiques sont donc votre principal objectif de la saison ?
C’est mon rêve depuis que je suis gymnaste de haut niveau. Aller aux JO serait la concrétisation de toutes mes années de travail. Mais je ne compte pas y aller uniquement pour participer, j’aimerais faire quelque chose de grand. Mais je suppose que c’est la même chose pour tous les sportifs.
Comment pouvez-vous vous qualifier ?
Le chemin sera compliqué, mais j’ai deux moyens d’y parvenir. L’équipe de France féminine a obtenu son quota, mais les places ne sont pas nominatives. À côté, il y a le circuit Coupe du monde qui ouvre des quotas pour se qualifier aux JO dans sa spécialité.
Vous faîtes partie du dispositif Objectif Médailles, dont le CROS Bourgogne-Franche-Comté est partie prenante. Que vous apporte-t-il ?
Le dispositif m’amène un accompagnement dans la carrière, notamment grâce à une aide financière. Je l’utilise pour mes déplacements et pour rentrer plus souvent chez moi. Objectif Médailles me permet aussi de rencontrer d’autres sportifs que je ne côtoie pas à l’INSEP, de faire la connaissance des athlètes de la région avec qui j’ai beaucoup en commun.