La sédentarité est à l’origine de très nombreux problèmes de santé. Mais la pratique du sport n’est pas une priorité pour les personnes en situation de précarité économique ou sociale. Alors pour faire reculer les « inégalités sociales de santé », la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine a imaginé un programme sport-santé dédié à ceux que des problèmes de budget ou de santé éloignent d’une pratique sportive : « Je sport de chez moi ». Et son bénéfice n’est pas uniquement physique !
Cette année encore, le programme « Je sport de chez moi » porté par la Mutualité Française en Nouvelle-Aquitaine se décline dans différentes communes ou communautés de communes et dans différents départements. Son objectif : inciter des personnes connaissant des difficultés financières, sociales ou de santé, à reprendre une activité physique. Par exemple, en Sud-Charente, le programme a été déployé à Bardenac et Saint-Romain de novembre 2018 à avril 2019. « On parle beaucoup de sport-santé, mais les aspects sociaux sont rarement pris en compte. Pourtant, l’isolement est un réel problème : certains n’osent tout simplement pas franchir la porte d’une salle de sport, s’inscrire dans un club. C’est pour leur apporter une réponse sur mesure que nous avons adapté ce programme dans ces deux communes. Avec « Je sport de chez moi » nous renouons le contact, pour ensuite accompagner les personnes isolées vers des associations sportives locales qui leur conviendront », explique Anna Le Moal, chargée de mission au Syndicat mixte du pays Sud Charente.
Une efficacité démontrée
Le programme « Je sport de chez moi » est entièrement gratuit pour ses participants – le plus souvent adressés par des services sociaux – à qui il propose de découvrir une activité physique adaptée à leur situation. Pour cela, l’éducateur sportif qui les accueille est formé pour réaliser des bilans de forme. Il peut ainsi évaluer les difficultés initiales éventuelles mais aussi mesurer la progression de chacun. De plus, les participants bénéficient d’ateliers de découverte de différentes pratiques sportives – danse ou tir à l’arc, marche nordique ou Pilates, boxe ou encore yoga, le choix est large – mais aussi d’ateliers sur l’alimentation, la gestion du stress, le sommeil, etc. En Sud-Charente, le nombre de participants a été faible mais les résultats ont été à la hauteur des attentes. « Un éducateur nous a rapporté le cas d’une personne qui ne pouvait pas marcher 6 minutes sans faire plusieurs pauses lors du bilan initial. Après quelques mois, cette personne avait progressé mais aussi et surtout repris assez confiance en elle pour participer à une balade en plein air de 3 km. Mieux encore, elle s’était ouverte aux autres, participait plus volontiers aux échanges. Une véritable victoire pour elle… et une fierté pour l’éducateur ! », rapporte Anna le Moal.
Un exemple à suivre… et à adapter
La faible participation au programme incitera sans doute à repenser son format ou son organisation. Mais ses excellents résultats témoignent de sa pertinence : l’activité physique reste un formidable moyen d’aider les personnes en difficulté à reprendre confiance en elles et à sortir de l’isolement. Un exemple à suivre…
Par Laurence Théry