Le GFA Rumilly-Vallières, club de quatrième division, a fait sensation en se qualifiant pour les demi-finales de la Coupe de France grâce à son succès contre une équipe de Ligue 2, Toulouse (2-0). L’entraîneur haut-savoyard Fatsah Amghar entre dans les détails de la préparation.
Comment avez-vous préparé l’exploit contre Toulouse ?
Lors de l’avant match, il y a une préparation la plus pointue possible sur l’adversaire. J’ai vu et revu les quatre derniers matchs de Toulouse. Sur l’animation, on avait pointé que le TFC cherchait souvent un joueur à l’intérieur lors des sorties de balle et terminait les actions sur les côtés pour trouver une supériorité numérique. Sur les coups de pied arrêtés, ils sont très athlétiques et demandent le ballon au second poteau. Enfin, ils se projettent vite vers l’avant. C’est une équipe qui marque beaucoup parce qu’elle attaque en nombre. Ce qui laisse des possibilités de contre. C’est ce qui s’est passé en deuxième période. On avait tout détaillé aux joueurs. On s’était aussi préparé à différents schémas pour ne pas être surpris. On a bien fait puisque Toulouse a joué en 4-3-3, ce qui n’est pas habituel.
Vous aviez aussi noté une faiblesse toulousaine sur les coups de pied arrêtés qui vous a permis d’inscrire les deux buts ?
Oui, l’idée était de mettre le ballon au second poteau et ça a fonctionné. Cela valide le travail. En amont, il y a des heures passées à préparer le match. C’est comme une reconnaissance. On travaille toujours autant et parfois ça ne se concrétise pas. Là, c’est d’autant plus satisfaisant.
Quelle la place du travail consacré à l’adversaire dans votre préparation ?
On ne s’adapte pas à l’adversaire. Il y a toujours quelques points précis à travailler. Quand un adversaire se présente avec trois défenseurs par exemple, l’animation est différente. Quand on a le ballon, on reste fidèle à notre philosophie. On apporte quelques consignes précises aux joueurs pour mieux connaître, notamment pour un défenseur, son adversaire direct.
Quels sont vos grands principes de jeu ?
Quand on n’a pas la balle, on déclenche ensemble un pressing à chaque passe latérale de l’adversaire pour récupérer le ballon. On a un système de jeu en 4-4-2 avec deux lignes de quatre et deux attaquants. On reste bien en bloc. J’insiste toujours sur la distance entre les lignes. Sur l’animation offensive, je demande dans 90% des cas à mes joueurs de repartir au sol et court. Contre Toulouse, on a été obligés de jouer long du fait de la qualité de l’adversaire et de la pression liée à l’enjeu. L’important, c’est aussi de pouvoir s’adapter. On essaie de proposer du beau jeu, se créer des occasions en se projetant en nombre dans la surface.
A quelques secondes du coup d’envoi, vous avez regroupé vos joueurs pour leur dire ces mots : « Sur le papier, ils ne sont pas meilleurs que nous ». La préparation se passe aussi à quelques secondes du début de la rencontre ?
C’était instinctif. Je les ai réunis d’abord pour leur donner des consignes sur des joueurs précis. Toulouse alignait des professionnels mais qui ne jouent pas toujours. Donc je pensais que, sur le papier, nous n’étions pas moins bons qu’eux et c’était important de le dire.