Philippe Omnès, chef du département Sport de haut niveau au CREPS Île-de-France, a profité du confinement pour travailler activement sur la rentrée prochaine avec les différentes structures présentes à Châtenay-Malabry. Interview.
Comment se passe la reprise au CREPS Île-de-France ?
La reprise se passe dans de bonnes conditions, avec un flux de sportifs qui est assez réduit pour l’instant, parce que selon les disciplines, les consignes sont différentes en matière de reprise de l’entraînement. Les sports collectifs ont fait le choix de mettre un terme définitif à leur saison. Mais d’autres sports arrivent régulièrement, c’est déjà le cas pour le golf, l’escrime, le tennis de table même s’il a dû décaler un peu sa reprise à cause des examens médicaux qui doivent précéder la reprise de l’entraînement après ce confinement. On attend aussi d’autres disciplines, qui vont nous rejoindre.
Qu’ont fait les sportifs pendant le confinement ?
Pendant la période de confinement, les sportifs ne sont pas restés inactifs sur le plan de l’entraînement physique. Sur le plan technique c’était un peu plus compliqué parce qu’il y avait souvent une proximité avec leurs opposants, leurs partenaires. C’était donc proscrit. Mais physiquement, ils ont reçu des consignes de leur entraîneur, donc de leur Fédération. Le CREPS est aussi en contact avec eux, on a maintenu le contact pour l’accompagnement du suivi scolaire et de la préparation physique. Des consignes ont été diffusées régulièrement sous forme de télétravail.
Pendant le confinement, le CREPS d’Île-de-France était totalement fermé ?
Le CREPS a été totalement fermé dès l’annonce du confinement, il était simplement occupé par les personnes qui ont un logement sur place pour des nécessités de travail, de service. Le CREPS a aussi accueilli quelques malades du Covid-19, des sans-abri qui étaient malades et qui ont été pris en charge par Médecins Sans Frontières, dans le cadre d’une politique du Conseil Régional.
Avez-vous déjà pu travailler sur la rentrée prochaine ?
Pendant la période de confinement, nous sommes restés actifs sur le plan professionnel, avec du télétravail, beaucoup de conférences téléphoniques. On a notamment beaucoup travaillé sur la rentrée prochaine avec les responsables des structures qui sont ici, au CREPS. Les Poles ont proposé les gens qui allaient sortir et les gens qui allaient intégrer ces structures. Finalement, nous sommes restés sur les mêmes effectifs, sinon légèrement plus que ce que nous avions l’année passé. Les effectifs progressaient depuis plusieurs années, et cette progression n’a pas été interrompue. On a calé les choses. Il y a toujours autant de demandes. On aura entre 240 et 250 sportifs sur le CREPS la saison prochaine. Les conditions de vie seront un peu transformées, que ce soit pour l’internat – il faudra privilégier les chambres individuelles mais il y aura aussi des chambres doubles, on s’est calqué sur ce que fait l’Education nationale, ou pour l’entraînement. On ne sait pas encore quelles seront les normes au mois de septembre. Des précautions entreront dans le mode de vie des sportifs qui seront ici. La restauration sera adaptée aussi. Nous envisageons de fonctionner du mieux possible.
Les athlètes étaient-ils inquiets pendant la crise sanitaire ?
Nous avons très peu vu les athlètes pendant le confinement. On a reçu des consignes de précaution quelques jours avant l’annonce officielle. On leur demandait de respecter une certaine distance avec les autres, de se laver les mains régulièrement. Ensuite, c’est allé très vite après l’annonce du président de la République. Les jeunes ne mesuraient pas, comme une bonne partie de la population, le caractère inédit de la situation, de la gravité des choses. Arrêter les cours, ça a pu les amuser, arrêter l’entraînement, beaucoup moins. Mais ils ont bien respecté les consignes, ils ont été très sérieux. Ils doivent ronger leur frein, car la vie au CREPS leur manque.