CROS Région Sud – Laurent Del Colombo : « On parle de triple projet »

Coordonnateur de l’équipe technique régionale, Laurent Del Colombo évoque la formation sportive au sein de la Ligue Provence-Alpes-Côte-d’Azur de judo. Entretien avec l’ancien judoka, 5e des Jeux de Los Angeles en 1984 et entraîneur national entre 1993 et 2002.

 

Au sein de la Ligue PACA, que mettez-vous en place en termes de formation des jeunes athlètes ?

Si on part de la base, les clubs se chargent de la formation des judokas. A partir des minimes (13-14 ans), nous mettons en place des actions départementales et régionales avec des stages de regroupement à l’occasion des vacances scolaires ou sur un week-end. Ces moments nous servent de sélections pour entrer en Pôle Espoirs à partir de 15 ans.
 

En PACA, les Pôles Espoirs se trouvent à Nice et Marseille…

Chaque Pôle Espoirs est rattaché à un lycée d’accueil avec un internat et un dojo. L’entraînement est quotidien voire biquotidien. On a un cadre référent responsable sur chaque site et un cadre en soutien lors des stages, des compétitions… Une personne s’occupe du suivi scolaire, de la relation avec l’établissement et l’équipe pédagogique. A savoir qu’à partir de la rentrée prochaine, le Pôle Espoirs de Marseille sera rattaché au même établissement scolaire que le Pôle France.
 

Tous ne deviendront pas des grands champions. Comment les préparez-vous aussi à cette éventualité ?

Ici, on parle de triple projet : sportif, scolaire et sociétal. Le projet scolaire est affiché en premier puis vient l’idée d’avoir les outils pour s’insérer dans la société. Si on sent un décrochage, de la fatigue, ce sera toujours le volume du côté sportif qui sera réduit. Très peu pourront atteindre le plus haut niveau. Nous les formons aux valeurs véhiculées par le judo mais aussi à la vie fédérale avec la possibilité de s’exprimer à travers l’organisation, l’enseignement, l’arbitrage… Les jeunes suivent une scolarité normale. L’ancêtre du Pôle est le sport-études : on regroupe, sur un même lieu, des jeunes qui ont une passion sportive, pour aménager les emplois du temps, partager les mêmes objectifs que les autres et s’entraîner avec des partenaires de niveau équivalent.
 

Comment repérez-vous ces sportifs pour les intégrer aux Pôles ?

Pour les minimes, il existe des animations compétitives. On les repère, on se met en relation avec les enseignants. Si un jeune veut faire de la compétition, il faut à un moment fréquenter le Pôle pour se donner les chances de progresser dans une structure qui tient compte de la partie scolaire.
 

Quelle est la place des familles dans ce dispositif ?

Les parents sont motivés pour que leur enfant puisse vivre sa passion. On est en relation permanente avec eux. Lorsqu’ils postulent, nous mettons en place une communication directe avec les familles pour leur expliquer les tenants et les aboutissants de la structure. Il y a ensuite une journée de sélections. On leur parle alors de nos valeurs, de notre organisation… On reçoit individuellement chaque jeune avec sa famille.
 

Quel est le chemin pour rejoindre par la suite le haut-niveau ?

Ceux qui progressent ont la possibilité de candidater au Pôle France ou à l’INSEP. C’est une autre étape. Certains intègrent le Pôle France de Marseille, Orléans, Strasbourg ou Bordeaux.

Propos recueillis par Loïc Feltrin
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