À deux ans des Jeux Olympiques de Paris 2024, Michel Callot, président de la Fédération Française de cyclisme, présente les ambitions de celle-ci.
La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a assisté dimanche aux finales des Championnats du monde de BMX à Nantes. L’occasion pour le président de la Fédération de cyclisme (FFC), Michel Callot, de discuter des prochaines échéances pour la FFC, et notamment les Jeux olympiques.
Une Fédération avec des objectifs sportifs importants
“On a, comme toutes les fédérations olympiques, une envie, qu’il faut savoir traduire en objectifs sur le plan de la performance sportive. Donc de rapporter des médailles à l’équipe de France. Pour le moment les objectifs en termes de médailles n’ont pas été arrêtés avec Claude Onesta (manager général de la Haute performance à l’Agence nationale du sport, ndlr) et donc avec l’Agence, ça va s’affiner petit à petit”, explique Michel Callot. Une volonté que partage la Ministre des Sports. Elle a pu découvrir le niveau des pilotes français, qui dominent le monde du BMX, particulièrement les catégories masculines avec 4 pilotes en finale d’élite et 3 en finale U23. “Il faut qu’on arrive à avoir plus de Français sur le podium. Là, on a Joris Daudet qui décroche une médaille de bronze. On a notre jeune Léa Brindjonc mais aussi Léo Garoyan. On a du potentiel, il faut que cela puisse monter en puissance pour qu’on réussisse à gagner des médailles dans cette discipline dans laquelle on est très fort. Il faut aussi féminiser encore un petit peu. On voit que les championnes sont encore un peu en retrait par rapport aux performances des hommes”, a déclaré la ministre après avoir remis les médailles aux Champions du monde.
Une Fédération engagée dans l’organisation des Jeux
La venue d’Amélie Oudéa-Castéra était aussi l’occasion pour le président de la FFC de montrer la capacité de la Fédération à organiser de grands événements. Une compétition mondiale organisée par la FFC, qui doit permettre aux équipes de gagner en expérience avant les olympiades. “Réussir les Jeux olympiques, ça veut aussi dire, pour la fédération, avoir été jusqu’au bout du processus qui est en cours d’appel d’offres. Cela nous permettrait d’être partie prenante de l’organisation dans un consortium qui nous réunit avec deux partenaires que sont ASO, l’organisateur du tour de France, et l’Union cycliste internationale. C’est en très bonne voie, mais ce n’est pas encore tout à fait finalisé”, explique Michel Callot. Enfin, la Fédération veut pérenniser l’héritage d’un événement de cette ampleur et profiter au maximum de l’exposition médiatique proposée par celui-ci “Comment on essaie de s’en servir pour attirer plus de Français à faire du sport et pour nous, plus de Français à faire du vélo. Cela fait aussi échos à des politiques qui nous intéressent beaucoup, qui sont toutes les politiques de la mobilité”, conclut-il. Des politiques pour le développement de l’usage du vélo au quotidien, soutenues par la Fédération et son président au premier chef : “Quand vous regardez dans certaines nations du nord de l’Europe, les Pays-Bas, le Danemark, vous avez des populations qui sont, dès leur plus jeune âge, acculturées au vélo. Tout le monde fait du vélo. Naturellement, dans ces pays-là, le sport cycliste prend une part plus importante. Je ne cesse de le répéter, plus on a de Français qui utilisent le vélo pour aller travailler, pour faire leurs courses, pour aller se promener avec leurs enfants, plus on aura une proportion de Français importante qui aura une sympathie pour notre sport. Il y a un écho entre les deux.”
Des aménagements presque terminés
Si l’organisation des Jeux fait couler beaucoup d’encre en ce moment, notamment avec la cérémonie d’ouverture et les dossiers en cours autour des salles de basketball, pour le cyclisme, tout est presque prêt. “L’avantage, c’est qu’on avait besoin de peu d’équipements, explique Michel Callot. Le vélodrome existe, le stadium de BMX existe, il faudra le retoucher un petit peu, mais il existe, la route est là, même si le chemin est parfois compliqué à tracer ! Et pour le BMX freestyle park, ce sont des équipements temporaires qui seront montés à la Concorde avec les sports urbains.” Le seul aménagement nécessaire est pour le VTT, un dossier important pour la Fédération qui s’est battue pour que la compétition prenne place sur la colline d’Elancourt, dans les Yvelines “On s’est beaucoup battu, la Fédération, pour que le VTT reste en région parisienne. A un moment donné, il a été question de l’amener dans les Alpes ou dans des zones où il est davantage pratiqué. On a toujours milité pour que le VTT reste en région parisienne parce qu’on a besoin d’avoir un site en région Île-de-France de pratique de VTT, de bon et de haut niveau. On est donc très vigilant à ce qu’il se passe autour de l’aménagement de la colline d’Elancourt, et le fait que ces aménagements répondent au cahier des charges de l’épreuve olympique, mais permettent aussi derrière un héritage, avec un site de pratique du VTT à disposition des Franciliens” conclut le président de la Fédération, qui veut faire des Jeux de 2024 un tremplin pour permettre le développement des 19 disciplines du cyclisme.
Solenn Ravenel