L’édition 2024 du Dakar va, une fois encore, mettre en valeur les catégories de véhicules légers, qui rassemblent un nombre croissant de pilotes.
La tendance était pressentie, voire calculée. Et il se confirme que les catégories de véhicules légers fonctionnent bien comme l’usine à talents du rallye-raid, capable de faire émerger les plus prometteurs des jeunes pilotes rêvant de viser les sommets. Sans s’attarder sur la liste des engagés des Ultimate, on remarque par exemple qu’au sein de l’armada des Toyota Hilux qui prétendent aux honneurs, Seth Quintero et Guillaume De Mevius ont auparavant utilisé les T3 comme tremplin, tout comme Pau Navarro est passé par le marchepied des T4 avant de se voir confier une Mini de chez X-Raid.
Pour autant, les deux catégories n’ont pas été vidées de leurs forces vives, loin de là. Les mouvements constatés depuis la dernière édition du Dakar risquent même de créer un embouteillage parmi les favoris au titre en jeu chez les Challenger. Gagnant par K-O technique de son duel avec De Mevius, le tenant américain Austin Jones, qui avait déjà été le plus rapide des T4 en 2022, a parfaitement manœuvré son passage dans la classe supérieure et se présente une fois de plus avec un beau profil de vainqueur.
Mais entre-temps, la saison de W2RC a vu la montée en puissance de rivaux en nombre, dont certains armés d’une machine particulièrement menaçante pour les Can-Am Maverick qui ont occupé le terrain ces dernières années. Certes, l’Américain partagera le leadership du Can-Am Factory Team avec le Chilien « Chaleco » Lopez, une vraie machine à gagner depuis sa reconversion après sa carrière à moto ; et avec le Lituanien Rokas Baciuska, double champion du monde (2022-23) en SSV au moment de monter en Challenger.
Face à eux, une horde de Taurus T3 Max part à l’assaut du titre : la famille Goczal au complet fait elle aussi le saut du SSV au Challenger, avec bien entendu Eryk, vainqueur du Dakar à 18 ans après un retournement de situation lors de la dernière étape. Avec son père Marek (3e en 2023) et son oncle Michal (4e en 2021), les Polonais ont le sens de la conquête, c’est certain.
L’Espagnole Cristina Gutierrez (3e en 2022, 4e en 2023), prendra également le départ au volant d’un Taurus pour viser le titre, tout comme Mitch Guthrie qui reste le plus expérimenté avec ce véhicule dont il a pris en mains et développé la version initiale. Enfin, il est probable qu’un autre véhicule tente de se mêler à la lutte pour le podium, à savoir le YXZ Yamaha de l’ancien triple vainqueur en quad Ignacio Casale (2014-18-20).
Bien qu’une vague ait envoyé plusieurs acteurs majeurs en Challenger, la concurrence reste vive en SSV, avec des marques sensiblement différentes. Les Can-Am gardent la faveur des pronostics, grâce au recrutement dans l’équipe officielle de Joao Ferreira et à la valeur sûre Gerard Farres (2e en 2019 et 2022). S’il n’a pas totalement pu convaincre lors de son unique participation, le jeune Portugais qui a remporté une étape sur le dernier Dakar (37e T3 au général) a en revanche maîtrisé son sujet et remporté le Rallye du Maroc en SSV.
Dans cette ultime manche du W2RC, il a surtout livré bataille avec Sara Price, également pilote d’un Maverick et victorieuse de deux étapes. L’Américaine, qui a gagné son engagement en remportant le Road to Dakar du Sonora Rally, bénéficie au quotidien des conseils de son compatriote et compagnon Ricky Brabec. Mais tous ces atouts ne seront pas nécessairement suffisants pour contenir les Polaris RZR PRO R (la marque pionnière sur le segment des petits gabarits), à la fois chez Xtreme Plus dans les mains du Japonais Shinsuke Umeda, 2e du W2RC 2023 ; et dans l’écurie Sébastien Loeb Racing qui mise sur les deux anciens motards Florent Vayssade et Xavier de Soultrait.