Blessée depuis début mars, la spécialiste du saut en longueur et du sprint revient peu à peu à 100%, avec les Mondiaux de Paris 2023 dans le viseur.
Delya, comment se passe votre début de saison 2023 ?
Jusqu’à début mars, ça se passait très bien. Il y avait de très bons signaux, que ce soit en compétition, en salle ou à l’entraînement. Désormais, je me remets d’un petit pépin, puisque je me suis blessée le 1er mars. Je suis en ce moment en récupération, alors je reprends l’entraînement progressivement. J’ai fait énormément de soins, et cela commence à porter ses fruits. Il faudra encore du temps avant d’en voir vraiment les résultats, mais ça a l’air de bien rentrer dans l’ordre.
Avez-vous un horizon pour votre retour à 100 % ?
Nous sommes dans un moment de transition entre l’hiver et la saison estivale. Mais en temps normal, c’est une période que l’on veut mettre à profit pour faire des grosses charges d’entraînement, avant d’atteindre le pic de forme. Alors je travaille autrement. Je me concentre sur la récupération de ma blessure et sur le haut du corps, pour continuer à rester bien explosive. Dans deux semaines, je pense que je pourrais reprendre de gros cycles d’entraînement, et attaquer les premières compétitions à partir de fin avril. D’abord au meeting de Talence, puis la période de qualification du mois de mai.
« On connaît bien le stade Charléty »
Quels sont vos objectifs sur ces Mondiaux de Paris cet été, et sur quelles épreuves vous concentrez-vous ?
En ce moment, je suis focus sur ma récupération, alors je ne m’avance pas trop. Je garde la longueur et le 200m principalement. Si je fais assez de progrès, j’envisage aussi de m’engager sur le 100m. Mais c’est moins certain, cela dépend des avancées de ma blessure.
A un an des Jeux olympiques et paralympiques, quelle place ont ces championnats du monde ?
C’est en quelque sorte une répétition avant 2024, même si on sait que ce ne sera pas sur les mêmes installations. C’est déjà un gros événement. On connaît bien le stade Charléty, où j’ai plusieurs fois participé au meeting HOP. Les scolaires mettaient déjà une belle ambiance, ça promet d’être encore mieux avec des tribunes remplies et du public en nombre !
« Performer avec mes guides, cela donne encore plus de saveur et d’émotions aux résultats »
Concourir en France, c’est un avantage ?
Paris, ce n’est qu’à deux heures de train de Lyon, où je m’entraîne. C’est très confortable, d’autant plus que c’est dans un stade auquel je suis habituée. C’est bien pour avoir plus de public en notre faveur, et pourquoi pas nos proches. Je dois avouer que personnellement, je ne dis jamais à mes proches de venir me voir ! Je préfère rester dans ma bulle et me détacher de tout ça, pour rester concentrée sur mes objectifs. Ce n’est pas que je ne veux pas qu’ils viennent me voir, c’est génial de pouvoir fêter avec eux si ça se passe bien. Mais si c’est moins bien, je n’ai pas envie de bougonner avec eux !
Vos résultats sont en tout cas forcément célébrés en équipe, avec vos guides. Qu’est-ce que ça représente de travailler et d’aller chercher des performances avec eux ?
Performer avec mes guides, ça donne encore plus de saveur et d’émotions aux résultats. Désormais, j’ai plusieurs guides pour le sprint, avec Farah et Thomas, qui est aussi mon coach. Juliette avait commencé à me guider sur le 400m, et finalement elle est avec moi sur le saut en longueur. On a découvert cette discipline toutes les deux, et on a appris ensemble ! Pour trouver mes guides, c’est un magasin que je fréquentais qui a mis une annonce, et ça a marché. Célébrer ensemble, c’est encore plus fort. C’était le cas pour ma dernière médaille européenne, le podium est toujours un très bon moment quand il est partagé.