Grâce à Ipsos, la Fédération française d’éducation physique et de gymnastique volontaire a pu dresser un constat chiffré de l’utilisation du sport sur ordonnance en France.
Dans sa 8e édition, le baromètre Sport-Santé de la Fédération française d’éducation physique et de gymnastique volontaire (FFEPGV) réalisé avec Ipsos, s’est penché sur la question du sport sur ordonnance. Si tous les Français peuvent être conseillés par leur médecin pour pratiquer une activité physique, seules les personnes atteintes d’une affection de longue durée (ALD) peuvent avoir une prescription. Depuis le 1er mars 2017, les médecins peuvent prescrire de l’activité physique aux patients souffrant d’une ALD avec une possibilité de remboursement selon les mutuelles. Un décret qui séduit, mais tarde à se mettre en place comme en témoignent les chiffres de ce baromètre.
Des recommandations en progression malgré un manque de conseil
50% des Français ont reçu de la part de leur médecin des recommandations pour pratiquer une activité physique en particulier. En revanche, ils déplorent le manque de conseils et d’orientation quant à l’activité à pratiquer : 51% des Français s’est vu recommander par son médecin la pratique d’une activité physique sans savoir laquelle. Malgré ce manque de conseils, plus d’1 Français sur 4 déclare avoir commencé une activité sportive à la suite de la recommandation de son médecin. Une recommandation qui a doublé en 1 an : en 2017, seulement 1 français sur 5 s’était vu conseiller la pratique d’une activité physique et sportive par son médecin.
La prescription du sport par ordonnance encore faible
Sur l’ensemble des Français interrogés, 28% déclarent souffrir d’une ALD. Parmi ces Français souffrant d’une ALD : 31% ne pratiquent aucune activité physique. Seulement 39% se sont vus prescrire par leur médecin une activité physique en particulier. Au global, les Français sont pourtant en demande : 34% des Français qui n’ont pas eu de recommandation de la part de leur médecin souhaite aujourd’hui que ce dernier leur recommande la pratique régulière d’une activité physique et sportive, adaptée à sa condition physique et à son état de santé.
La formation des médecins, un enjeu de santé publique
Afin d’accompagner la mise en œuvre et le déploiement du Sport sur ordonnance, la FFEPGV proposera courant 2020 une formation consacrée à la « Prescription de l’activité physique ». Cette formation a pour objectif de sensibiliser les médecins traitant et d’accroître le recours à la prescription d’une activité physique en tant que thérapeutique non médicamenteuse reconnue de grande efficacité. Les objectifs de la formation seront d’apprécier l’importance de la pratique régulière d’une activité physique, et de la réduction de la sédentarité pour la prévention primaire de nombreuses pathologies chroniques, d’évaluer l’intérêt de l’activité physique et de la réduction de la sédentarité afin de minimiser les complications et récidives des principales pathologies chroniques à forte prévalence, de définir les étapes essentielles de la consultation de prescription de l’activité physique et de connaître les offres de prises en charge de patients par l’activité physique.
« Depuis le décret de 2017, le sport sur ordonnance tarde à se mettre en place car les médecins manquent d’accompagnement et de formation », souligne Patricia Morel, présidente de la FFEPGV. « Les chiffres de ce baromètre le montrent : il existe encore un grand écart entre la recommandation et la prescription, réduisant ainsi pour autant le nombre de français qui pratiquent une activité physique pour leur santé ! En tant que fédération reconnue d’utilité publique, nous avons une mission : proposer aux Français l’accès à une pratique physique et sportive qui leur permet de bénéficier d’un bien-être physique, social et psychologique. Le développement du sport sur ordonnance est un enjeu et il est de notre responsabilité d’accompagner pour une meilleure connaissance des activités physiques et sportives qui peuvent répondre à certaines pathologies. La FFEPGV, a pour objectif de mettre en œuvre le Programme National de Formation et dispense alors des formations spécifiques aux professionnels de santé. » Sept certifications sont inscrites à l’arrêté du 8 novembre 2018, la FFEPGV est la seule fédération a avoir valorisé une telle diversité lui permettant ainsi de certifier plus de 200 nouveaux animateurs sportifs en 2018-2019.