Réélu président de la Fédération Française de Danse le 20 décembre dernier, Charles Ferreira évoque pour SPORTMAG le projet qu’il entend développer jusqu’en 2024. Date à laquelle le breaking sera présent aux Jeux olympiques de Paris.
Élu à une majorité absolue de plus de 95 % au premier tour des dernières élections fédérales, Charles Ferreira est un président de la Fédération Française de Danse solide. Sa nouvelle mandature, pour la période 2021-2024, repose sur un projet fort et ambitieux. « Notre programme s’inscrit dans une certaine continuité de la politique fédérale entamée lors de la précédente mandature. C’est un programme qui tient compte des nouveaux enjeux, à savoir ceux d’une fédération olympique. Nous avons la responsabilité de préparer nos danseuses et danseurs de breaking pour les Jeux olympiques 2024, échéance lors de laquelle nous devrons ramener des médailles », confie le président de la FFDanse. « Nous avons des objectifs ambitieux. Nous voulons continuer à développer la fédération en optimisant son organisation par l’arrivée de nouveaux cadres d’État et de moyens financiers que nous a attribués l’Agence Nationale du Sport. Il est capital de donner plus de moyens à nos organes déconcentrés avec le déploiement d’agents de développement. C’est une politique qui avait été entamée sous l’ancienne mandature. Nous avons aujourd’hui deux agents de développement sur l’ensemble du territoire, nous aimerions en avoir dans toutes les régions. Cela signifie le recrutement d’une quinzaine de personnes. Le but est d’avoir une politique très active et très volontariste afin d’offrir des services et des avantages aux structures. Nous nous devons d’accompagner leurs projets du mieux possible, avec l’aide de nos comités territoriaux. »
La FFDanse est d’ailleurs très présente aux côtés de ses structures depuis près d’un an et le début de la pandémie de Covid-19. « Nous avons rapidement mis en place un fonds de solidarité pour les plus structures les plus en difficulté. Nous avons également accompagné les différentes structures lors des différents confinements et déconfinements avec la mise en place d’une commission médicale destinée à créer un protocole sanitaire adapté. La Fédération Française de Danse a su proposer un accompagnement financier, mais aussi en termes de formation et d’informations. Nous avons également pu mettre en place des concours sous format digital qui ont recueilli beaucoup de succès et permis de remobiliser de nombreuses structures et de nombreux licenciés. La communication et le numérique sont des enjeux majeurs à nos yeux », confie Charles Ferreira, désireux de continuer à innover pour attirer toujours plus de licenciés. « Il est capital de développer la pratique de la danse sur l’ensemble du territoire. Sous l’ancienne mandature, nous avons battu le record du nombre de licenciés en flirtant avec les 90 000. Notre réservoir est aujourd’hui évalué à plusieurs millions de pratiquants. Notre politique d’accompagnement des structures doit justement nous permettre de fédérer ces pratiquants. »
Mobiliser les pratiquants, cela passe aussi par des actions. La Fédération Française de Danse va ainsi développer de nombreux projets dans les territoires. C’est le cas par exemple en Ile-de-France, où la FFDanse et le comité régional FFDanse Ile-de-France travaillent en étroite collaboration avec la Région et son vice-président en charge des Sports, Patrick Karam. « Parmi les projets que nous voulons développer, il y a des thématiques importantes : la formation, avec la mise en place de nouveaux diplômes, l’éco-responsabilité, le sport santé ou encore le handi. Concernant le handi, c’est une thématique que nous prenons à bras le corps. Nous sommes déterminés à mobiliser plus de moyens humains sur cette thématique, mais aussi sur le sport santé. Je pense par exemple à l’organisation d’une manifestation 100% handi qui aura lieu cette année », révèle Charles Ferreira.
Si le développement de la pratique pour le plus grand nombre est une part importante de ce projet fédéral, le haut niveau en est une autre. « Nous développons le haut niveau sur le breaking, mais aussi sur les danses latines et standards. Cette politique de haut niveau est évidemment en enjeu fort de la mandature. Nous comptons nous servir des Jeux Olympiques, du moins de leur héritage, comme d’un levier pour développer et pérenniser la discipline breaking. Si nous y parvenons, nous pourrons continuer d’accompagner les structures et les danseurs sur la durée », confie le président de la FFDanse, conscient que sa fédération grandit dans le bon sens. « Cela fait tout de même quelque temps que la fédération est intégrée au mouvement sportif, mais aujourd’hui je peux affirmer que la FFDanse est écoutée et appréciée au sein de ce mouvement. L’entrée aux JO a validé encore un peu plus cela. Je reste tout de même très attaché à ce que la danse conserve sa notion et son essence artistique. Nous veillons à ce que la danse ne perde pas son identité, c’est un sport, mais c’est aussi et avant tout un art. »