Ancienne basketteuse internationale malienne et désormais manager générale du Comité Départemental du Val-d’Oise de basket, Diana Gandéga se confie sur les 10 ans du All-Star Game Val-d’Oise qui se tiendra ce samedi à Argenteuil, sur le développement du 3×3 dans le 95, ses freins, mais aussi sur la visibilité que va apporter un tel événement à la discipline.
Pour les 10 ans du All-Star Game Val-d’Oise, vous avez vu les choses en grand avec Angelo Tsagarakis en tant que parrain ainsi qu’un after show. Pouvez-vous nous en dire plus sur l’organisation de cet événement ?
Diana Gandega : Le All-Star Game, organisé par le Comité Départemental du Val-d’Oise de basket, existe depuis 10 ans déjà. On avait fait pendant huit ans un format 5×5. Avec l’arrivée du 3×3 en tant que discipline olympique, on s’est dit que ce serait bien de surfer sur cette vague. Nous avons lancé un premier test l’année dernière qui s’est révélé probant. On a rempli la salle à une vitesse incroyable. A la suite de la neuvième édition, on s’est dit que l’on ferait désormais le tournoi sous ce format. Donc, pour les dix ans, nous poursuivons le tournoi sur du 3×3. Ce qui nous a paru logique, c’est d’avoir comme parrain, un joueur international français de basket 3×3. On a choisi Angelo (Tsagarakis), qui est un joueur originaire d’Île-de-France.
« On est en retard sur le 3×3 en France avec une seule équipe professionnelle existante »
Comment est venue cette volonté d’internationaliser le tournoi ?
DG : Le souci, c’est qu’en France, aujourd’hui, on est un peu en retard sur le 3×3, c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’équipes professionnelles qui existent, hormis 3×3 Paris, créée il y a quelques mois. Nous, on a commencé le All-Star Game International Val-d’Oise l’année dernière, donc il fallait bien qu’on puisse avoir un plateau intéressant en termes de niveau. C’est pour cette raison qu’on s’est dit qu’il fallait ouvrir les frontières en faisant appel à des équipes étrangères.
Quelles sont les équipes représentées ?
DG : Chez les garçons, six team ont été retenues pour le All-Star Val-d’Oise International 3×3. Deux équipes représenteront l’Afrique avec les Comores et le Maroc. Ensuite, deux autres équipes seront présentes avec la Suisse et l’Allemagne ainsi que deux équipes françaises qui vont représenter la France et le Val-d’Oise, à savoir 3×3 Paris pour la France et BC Ermont pour le Val-d’Oise. Ce sont six équipes masculines. Pour les filles, on aura une équipe du Val-d’Oise, une équipe d’Île-de-France et une équipe suisse.
L’intégration d’équipes féminines à ce tournoi est-elle née des bons résultats de l’équipe de France féminine de basket 3×3 (championne du monde et d’Europe, ndlr.) cette année ?
DG : Non, pas du tout. Pour les filles, la formule du basket 3×3 était un test. Nous ne voulions pas tout de suite mélanger équipes masculines et féminines. Nous nous sommes « basés sur une valeur sûre » en 2021. Nous savons d’expérience qu’il est plus facile de trouver des joueurs de basket 3×3 que des joueuses. Notre volonté était de lancer la première édition en masculin et si ça fonctionne, l’année prochaine, on mettra en place une édition féminine. Et entre temps, l’équipe de France est devenue championne du monde cette année.
Après avoir accueilli le 3×3 Challenger fin août à Eaubonne, vous organisez ce samedi le All-Star Game Val-d’Oise International 3×3. Peut-on dire que le 95 est à l’heure du 3×3 ?
DG : On est en train d’y arriver. En ce qui concerne l’organisation d’événements, nous considérons être à l’heure du 3×3. Entre le All-Star Game, le Challenger et tous les petits tournois qui sont organisés par les clubs et le comité, oui, mais au niveau du championnat, on n’y est pas encore. On n’a pas encore réussi depuis deux ans à le lancer parce que je pense que les clubs sont encore assez frileux. Ils ne connaissent pas encore bien la discipline. Ils sont totalement tournés sur le basket 5×5, ce qu’on peut comprendre. Pour l’instant, on peut parler de développement au niveau événementiel. En revanche, au niveau du championnat, que ce soit en Île-de-France ou sur tout le territoire, c’est assez compliqué.
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Quels sont les freins selon vous ?
DG : Je pense que c’est une question de communication. Il faut faire comprendre que le 3×3, ça reste quand même du basket, et ce, bien que ce soit une autre discipline. Pour certains, c’est un sport considéré comme compliqué, différent. Selon moi, il va falloir effectuer un gros travail de communication à l’échelle nationale sur le 3×3, parce qu’on communique énormément sur des équipes nationales. Cela n’est pas un problème étant donné que les filles sont performantes. Cependant, la communication au niveau amateur est limitée, que ce soit pour organiser un championnat, pour savoir quels joueurs participeront et qu’il est possible d’être un joueur de 5×5 mais aussi de 3×3. A mon avis, cela fait peur aux clubs et c’est sûrement pour cette raison qu’ils n’osent pas s’engager en championnat. La question des créneaux est aussi à prendre en compte. On veut bien faire du 3×3 en club, mais il n’y a pas de créneaux pour accueillir des entraînements autour de la discipline. C’est un problème tant de communication que structurel.
« Le All-Star Game va apporter une visibilité incroyable au 3×3 »
Comment peut-on faire pour démocratiser ce sport ?
DG : Cela passe par les événements. Avec le All-Star Game Val-d’Oise International, on va créer une visibilité incroyable. Je pense que le mot n’est pas faible ou pas trop fort d’ailleurs sur le 3×3, parce qu’il y en a plein qui découvrent le All-Star et qui vont découvrir le 3×3 grâce à un événement qu’on va mettre en place. Nous avons réalisé une grosse communication à travers différents médias et des affichages. Je pense qu’on va remplir la salle assez rapidement et ça va aussi aider les personnes à se dire : « moi aussi, j’ai envie de faire du 3×3 parce que c’est vraiment plaisant. »
Quels seront les enjeux d’un tournoi comme le All-Star Game ?
DG : Faire découvrir la pratique du 3×3 à ceux qui ne connaissent pas. Nous, on va attirer du monde parce qu’il n’y a pas juste le tournoi où les joueurs et joueuses vont jouer. Il y aura une interaction avec le public. On aura un écran géant qu’on va utiliser au maximum. On aura des interventions de joueurs professionnels. On a un concours de dunk, on a un concours à trois points, donc on va faire en sorte que la journée soit complète.