Doriane Delassus, polyvalente et triomphante

À seulement 18 ans, Doriane Delassus est un grand espoir du canoë-kayak français. Médaillée d’or de canoë slalom et médaillée d’argent de kayak slalom lors des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2018 à Buenos Aires (Argentine), la Savoyarde de naissance rêve désormais de confirmer chez les seniors, avec comme ligne de mire, Paris 2024.

Aller plus vite, plus haut, plus fort. La devise des Jeux Olympiques inspire. Et parmi ces rêveurs fous, mais tout aussi passionnés, Doriane Delassus, jeune athlète de 18 ans. Cet espoir du canoë-kayak tricolore a déjà touché le succès du doigt. En 2018, la membre du club universitaire de Pau a participé aux Jeux Olympiques de la jeunesse. Fidèle à son tempérament de battante, cette dernière n’a pas fait de la figuration. Elle remporte dans un premier temps la médaille d’argent en kayak, sur l’épreuve du slalom. Une immense joie. Mais pas assez pour combler son esprit de championne. Dès le lendemain, Doriane Delassus fait la passe de deux. Elle décroche la plus belle des médailles en canoë slalom, et habille sa pagaie d’or. Une première Marseillaise sur une compétition internationale, à seulement 15 ans. « Ramener deux médailles des JOJ, c’était quelque chose de fou pour moi. J’étais encore jeune, j’étais en classe de Seconde… Je me suis d’abord dit que c’était une superbe expérience, sans me focaliser sur une médaille. Mais maintenant que j’ai goûté à ce plaisir, j’ai envie de revivre ces émotions. Je dirais donc que c’est une énorme motivation pour moi », explique la jeune canoéiste.

Paris 2024, l’objectif d’une carrière ?

Car faire de la figuration, ce n’est pas dans l’ADN de Doriane Delassus. Désormais, les objectifs sont bien déterminés. En disant adieu aux catégories jeunes, la concurrence devient encore plus rude. Il faut dorénavant s’imposer chez les seniors. Pour ce faire, la prochaine échéance arrive rapidement. Sur le site olympique de Vaires-sur-Marne, les spécialistes français du canoë-kayak se retrouveront pour les sélections de l’équipe de France. « Le mois prochain, nous aurons les sélections pour l’équipe de France, elles seront très importantes pour moi. Nous aurons deux ou trois courses pour faire nos preuves. Il faudra finir dans le top 3 de la catégorie pour être sélectionné. De mon côté, j’aspire à une sélection en équipe de France U23. Je vais donc devoir finir dans les trois premières de cette catégorie », précise la Paloise d’adoption. « Et cette année, mes objectifs seront fixés en canoë. En effet, je pense que 2021 sera, pour moi, plus une réussite dans cette discipline. Comme je l’ai dit, j’aimerais dans un premier temps passer en équipe de France U23 (moins de 23 ans), et ensuite je voudrais continuer sur ma lancée en ramenant des médailles internationales. Cependant, faire des finales en Championnats du monde et en Championnats d’Europe me ravirait déjà beaucoup. Par la suite, j’aimerais pouvoir participer à des étapes de la Coupe du monde chez les seniors. Mais cela, ce sera en fonction de mes résultats lors des précédentes échéances ».

Le canoë-kayak, une histoire de famille

Si intégrer l’équipe de France senior reste la première étape, l’objectif du moment, d’autres échéances trottent dans la tête de Doriane Delassus. En effet, la jeune championne de canoë-kayak rêve des Jeux Olympiques. Bien que participer à une olympiade soit l’accomplissement d’une carrière, Paris 2024 reste bien entendu le plus grand rêve de l’athlète. « Les Jeux Olympiques sont vraiment un objectif. Paris 2024 va arriver assez vite. Je vais devoir courir contre ma sœur Marjorie, qui va participer cette année aux Jeux de Tokyo. En slalom, nous n’avons qu’un seul quota dans les catégories hommes et femmes. Nous allons donc courir contre toutes les autres seniors pour obtenir un billet pour les Jeux. La qualification va se jouer contre des athlètes qui ont un très gros niveau et qui possèdent déjà beaucoup d’expérience. Ça va forcément être dur. Mais oui, Paris est un réel objectif. De plus, c’est à la maison donc c’est toujours mieux. » Face à cette grosse densité de concurrentes, Doriane Delassus possède un net avantage. Cette dernière fait preuve d’une telle polyvalence qu’une qualification est possible que ce soit en canoë ou en kayak. « Cela donne une petite motivation en plus. Certaines fois, si je rate une course, je me dis que ce n’est pas grave, que je peux me rattraper sur l’autre discipline. En revanche, il ne faut pas trop se reposer là-dessus. Le mieux est de réussir les deux », explique l’espoir tricolore du canoë-kayak. Un futur bien chargé donc. Mais cela fait du bien au mental de la championne après une saison 2020 difficile. Confinement, report et annulation des compétitions, interdiction de faire du canoë-kayak durant la crise sanitaire, 2020 n’aura pas laissé que de bons souvenirs. « Avec la Covid-19, la situation était très compliquée. Durant le premier confinement, j’ai eu la chance d’être confinée avec ma maman ainsi que mes frères et sœurs. Nous avions un bon état d’esprit et nous avons pu nous entraîner ensemble. À plusieurs, c’est toujours plus facile de progresser que tout seul. Même si je ne savais pas à quoi m’attendre sportivement parlant, ce soutien m’a permis de continuer mon entraînement musculaire. » L’année 2020 n’aura pas gâté notre championne. Cette dernière est, comme les autres athlètes, dans une période de flou total. « C’est dur de s’accrocher à des objectifs quand nous-mêmes, nous ne les connaissons pas encore », confie la jeune femme.
 
Quand les temps sont durs, Doriane Delassus a la chance de pouvoir compter sur sa famille. En effet, même si les Delassus sont originaires de Savoie, et que les parents n’étaient pas du tout dans le milieu du canoë-kayak, les enfants y ont trouvé leur passion. Après une initiation au kayak à l’école primaire, ses deux sœurs (Marjorie et Natacha) se mettent à pratiquer la discipline. Cette expérience donne envie à Doriane et à son frère de s’y mettre aussi. À l’âge de 5 ans, Doriane Delassus commence donc les sports de pagaie. « Au début je n’aimais pas trop, car cela me faisait peur, mais aujourd’hui je suis comblée », avoue la championne de 18 ans. Désormais, la famille Delassus est une famille de talents. Après l’intégration de ses deux sœurs au Pôle espoir de Pau, toute la tribu a déménagé sur les terres de Tony Estanguet. Une grande réussite puisque Marjorie (22 ans) s’est qualifiée pour les prochains Jeux Olympiques de Tokyo, Natacha (20 ans) évolue en Nationale 1 en kayak, Doriane a décroché l’or aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2018 et Anatole (19 ans), le frère, a été champion d’Europe U18 et champion du monde en kayak. Une vraie fratrie de champions. Et pour Doriane, la petite dernière, il est désormais temps de confirmer chez les seniors. Après un glorieux passé dans les catégories jeunes, la pensionnaire du club universitaire de Pau vise, dès cette année, une sélection en équipe de France et des podiums internationaux. Mais l’objectif de sa carrière n’est pas encore tout à fait là. Après avoir brillé sur les Jeux Olympiques de la Jeunesse, la Savoyarde d’origine espère se parer d’or devant son public à Paris. Avant toute chose, il faudra passer par les qualifications, mais Doriane Delassus est déterminée et possède d’ores et déjà, l’esprit 2024.

Mattéo Rolet
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