Prévue en mars dernier, la finale de la Coupe de France de pétanque aura finalement lieu du 9 au 10 octobre à Marseille. Huit équipes espèrent succéder à Lyon Canuts, vainqueur en 2019, lors d’une compétition organisée par la Fédération française de pétanque et de jeu provençal.
Le lieu n’a pas changé. Le Palais des sports de Marseille attend toujours l’élite française de la pétanque à l’occasion de la 21e édition de la finale de la Coupe de France. Mais entre mars, date de programmation initiale, et octobre, la crise sanitaire liée au Covid-19 est passée par là. Plus de six mois plus tard, les prétendants à la « Coupe aux grandes oreilles » sont les mêmes. Huit équipes vont s’affronter du côté de la cité phocéenne, avec un grand favori : Fréjus. Créé en 2019, le Fréjus international a toutes les armes pour succéder à Lyon Canuts, vainqueur l’an dernier. La formation varoise s’est construite dans la continuité de l’ABC Draguignan, avec la même ambition : « remporter un maximum de compétitions », assure Dylan Rocher, l’un des leaders de cette équipe de Fréjus. Le champion du monde français, accompagné d’Henri Lacroix, Stéphane Robineau et Ludovic Montoro notamment, entend bien remporter cette compétition, mais demeure méfiant concernant la concurrence. « La Coupe de France est une compétition particulière avec huit équipes de haut niveau. Ça ne va pas se jouer à grand-chose, on sait qu’il y a toujours besoin d’un peu de réussite. Le tirage au sort sera important. » Qui sait, le fameux tirage au sport pourrait opposer Fréjus au Mans. Ce serait alors l’occasion pour Dylan Rocher d’être opposé à son père, Bruno Rocher. Ce dernier est en effet l’un des joueurs du Club Rocher Le Mans 72, mais aussi son président. « C’est la première fois qu’on va si loin. C’est également une fierté pour la Sarthe puisque aucun club sarthois n’était parvenu jusqu’à cette finale de Coupe de France avant nous », confie Bruno Rocher. Très expérimenté, il pourra compter sur la fougue de la jeunesse pour l’accompagner : Thibaud Vaillant et Alexandre Vielle, doubles champions de France juniors, mais aussi Théo Ballière, champion du monde du tir de précision en 2017, seront de la partie. « Notre premier objectif est d’atteindre les demi-finales. On veut prendre la compétition partie après partie. Avec de la chance, on peut s’attendre à tout », espère le président manceau.
Duel de Rocher ?
Autre formation abordant cette finale avec confiance, le Club Pétanque Bron Terraillon a d’ores et déjà marqué les esprits. Le CPBT a en effet dominé Lyon Canuts, tenant du titre mais aussi vainqueur de la Coupe d’Europe en 2019, lors des tours de qualifications, au terme d’un derby épique. Pour cette finale, Bron Terraillon peut notamment compter sur Christophe Sarrio, l’un des meilleurs joueurs français à l’heure actuelle. « Ce derby lors des qualifications était quelque chose de beau et c’était une grand joie de dominer les tenants du titre », confie le vainqueur des Masters de Pétanque 2019. « Nous avons une belle équipe, mais c’est le cas de tous les finalistes. Fréjus part favori, mais je pense tout de même que ce sera une finale assez ouverte. » Il y a trois ans, le Club Pétanque Bron Terraillon avait atteint les quarts de finale. Cette fois, les Rhodaniens entendent faire mieux.
Comme le CPBT, le Ronde Pétanque Metz est de retour en finale avec ambition. Le club messin va vivre sa dixième participation en l’espace de onze ans du côté de Marseille, avec l’envie de renouer avec son glorieux, et pas si lointain, passé. Entre 2012 et 2016, le Ronde Pétanque Metz avait soulevé à cinq reprises la fameuse Coupe aux grandes oreilles. Depuis, les Mosellans ont connu de nombreux départs au sein du club, mais sont parvenus à continuer de performer. Pour cette finale, Metz misera sur une équipe totalement locale, à l’exception de Matthieu Gasparini. Le joueur le plus expérimenté de cette formation, vainqueur du côté de Blangy-sur-Bresle et Ruoms l’année passée, entend avant tout prendre du plaisir. « Cela fait toujours plaisir de disputer une finale avec un trophée au bout, nous sommes très motivés afin de continuer sur notre bonne lancée des qualifications. »
Metz veut renouer avec son passé
Autre ancien vainqueur de la compétition, le Club municipal omnisport Bassens Pétanque est de retour en 2020. Le club girondin avait soulevé la fameuse coupe il y a tout juste dix ans. Un signe ? « Nous avons de l’espoir », confirme Jean-Louis Mascaret, président du CMO Bassens Pétanque. « Le club peut compter sur un vivier de joueurs de talent, certains évoluant au plus haut niveau national. Nous avons aussi des joueurs qui brillent dans les compétitions départementales et régionales. » Bassens ne part pas favori, mais entend miser sur sa jeunesse afin de créer la surprise. « S’imposer dix ans après serait une très belle histoire », avoue Jean-Louis Mascaret.
Si Bassens entend renouer avec son passé, c’est aussi le cas du club de la Pétanque antiboise. Il y a huit ans, les Azuréens avaient atteint la finale de la Coupe de France. Aujourd’hui, « faire partie des huit dernières équipes encore en lice, c’est déjà très bien », confie Daniel Chetrit, président de la Pétanque antiboise. « Nous sommes à la quatrième place du classement des clubs de haut niveau, il y a donc une certaine logique à être à nouveau présent afin d’essayer de remporter le trophée. Y parviendrons-nous ? La compétition me semble ouverte, donc s’il y a une opportunité il faudra la saisir. » Régulière à haut niveau, la Pétanque antiboise croit en son étoile du côté du Palais des sports de Marseille.
Pau et La Salvetat, novices mais ambitieux
Restent donc deux équipes, deux novices. Le club Pétanque Pasteur de Pau a réussi à surmonter pas moins de neuf tours de qualifications afin de gagner son ticket pour Marseille. « Si nous passons le premier tour, ce sera déjà une très belle performance », prédit Patrick Coppa, président du club palois. « Fréjus me semble être une équipe de très haut niveau et sans doute au-dessus de tout le monde. Mais pour le reste, je pense que nous avons tous un niveau plus au moins similaire. » Afin de parvenir à passer au moins un tour lors de cette finale de la Coupe de France, Pau misera notamment sur David Doerr, vice-champion de France tête-à-tête senior en 2019. Ce dernier devait d’ailleurs participer aux Masters de Pétanque en compagnie d’Henri Lacroix cette année, avant que la compétition ne soit finalement annulée. Nul doute qu’un succès en Coupe de France serait un magnifique lot de consolation.
Tout comme Pau, le Pétanque Club La Salvetat Saint-Gilles est novice à ce stade de la compétition. Créé il y a seulement trois ans, le club haut-garonnais n’entend pas pour autant venir en touriste et entend bien bousculer l’ordre établi, bien aidé par Philippe Rouquié et Stéphane Berlier, deux anciens champions de France. « On va tout faire pour jouer les trouble-fête », confirme Nicolas Mathieu, coach de cette formation. « Le but est avant tout de se faire plaisir et de profiter. Mais si nous avons l’opportunité de faire quelque chose, on la saisira. » Sur la ligne de départ, les huit équipes engagées croient en leurs chances. Mais laquelle soulèvera la prestigieuse Coupe de France ? Réponse les 9 et 10 octobre au Palais des sports de Marseille.