Présent lors de la deuxième édition de Demain Le Sport le 19 septembre dernier, Emile Ntamack, père de Romain et Théo et ancien international français de rugby à XV, s’est confié sur la relation avec ses fils ainsi que son apport dans leur carrière.
Quelle relation entretenez-vous avec vos deux garçons ?
Une relation père-fils, basée sur le conseil, la disponibilité quand ils ont besoin de discussions variées. Bien que nous parlions beaucoup de rugby, nous parlons de la vie et le quotidien.
Quels ont été les mots que vous avez employés auprès de Romain lorsqu’il a appris sa blessure et par conséquent son forfait pour la Coupe du Monde ?
Étonnamment, c’est presque lui qui a mis des mots, qui nous a réconfortés. Nous, parents, étions abattus parce qu’on voyait un challenge extraordinaire en France s’écrouler. Romain a été énorme, car il a relativisé. Bien sûr qu’il était hyper déçu, mais il nous a dit : “Je vais me remettre de cette blessure et je sais que je vivrai d’autres moments comme celui-là. » Ça nous a fait chaud au cœur de le voir si fort mentalement parce qu’on était abattus pour lui. Cela montre l’homme qu’il est devenu avec une certaine force de caractère, d’autonomie, à faire les bons choix, à relativiser les choses et être fort.
« Pour avoir parlé avec eux, ils n’ont pas mal vécu de porter l’étiquette du ‘fils de’ »
Durant votre carrière, vous avez évolué au Stade Toulousain. Vos fils y jouent actuellement. Est-ce que vos fils ont ressenti la pression de porter l’étiquette du « fils de » ?
Pas tant que ça, même si une personne bien intentionnée au bord du terrain va dire “oui il joue parce que c’est le fils d’Emile”. Les petits jouent parce qu’ils sont bons, appliqués et efficaces. Ce sont des garçons qu’ils ont vu grandir au Stade Toulousain, qui ont été repérés dans l’intensité et la passion qu’ils y mettaient. Pour en avoir parlé avec eux, ils ne l’ont pas mal vécu.
A quel moment avez-vous senti que Théo et Romain avaient les capacités pour intégrer le Stade ?
J’ai senti que très jeunes, ils avaient les capacités pour rejoindre le Stade Toulousain. Quand on voit des garçons qui ont du talent, mais qui ont une capacité à travailler, à rester, à être exigeants, à vouloir toujours mettre la barre plus haut, repousser les limites, c’est déjà des ingrédients qui font que ces garçons-là, s’ils continuent sur ce rythme, il n’y a pas de raison qu’ils ne soient pas à nouveau en capacité d’être dominants dans les autres catégories. Ils m’ont montré les ingrédients d’arriver dans une structure professionnelle parce que le potentiel et le travail à la fois physique et mental étaient présents.
Quels conseils prodiguez-vous à vos fils aussi bien sur le rugby qu’en dehors ?
Je leur dis de s’amuser, quelle que soit l’activité, là où tout le monde va voir quelque chose de sérieux. Que ce soit la Coupe du Monde ou une finale, c’est simplement un match de rugby qui se joue devant 90 ou 100 personnes. Cela reste un terrain de rugby, des copains et une équipe adverse en face. Le but est de prendre du plaisir où il est sans se poser de questions.