Il y a un peu plus d’une dizaine d’années, Christian Freschi créait une basket nouvelle génération destinée aux personnes désirant faire du footing mais souffrant de problèmes de dos. Le début d’une belle histoire et la naissance de la chaussure « Enko ». Entretien…
Christian Freschi, comment est née la chaussure Enko ?
J’ai eu cette idée il y a une quinzaine d’années. J’ai toujours beaucoup couru, par passion bien évidemment, ce qui ne m’a pas empêché de faire quelques petits podiums dans la région. À 50 ans, il aurait fallu que j’arrête le sport pour des problèmes de dos. C’est mon médecin qui m’a recommandé cela, notamment à cause des impacts. Comme je ne voulais pas m’arrêter et qu’à part ce problème au dos j’étais encore en forme, j’ai cherché à amortir les pas car mes difficultés étaient liées aux traumatismes que généraient tous les impacts. C’est ce qui entraîne de nombreuses pathologies, et notamment avec l’âge. Tout est donc parti d’un besoin personnel.
Comment avez-vous réussi une telle prouesse technologique ?
J’avais une entreprise en mécanique de précision, je travaillais notamment pour l’aéronautique. Je faisais de l’étude et de la réalisation mécanique de précision. C’est grâce à cet outil de travail que j’ai pu développer la chaussure. En reliant mon métier avec ma passion, j’ai réussi à intégrer des composantes mécaniques dans la semelle de chaussure afin d’assurer l’amorti. J’ai dû faire beaucoup de prototypes, beaucoup d’essais. En 2008, je suis arrivé à un produit qui tenait la route, j’ai donc déposé un premier brevet avant de le présenter et de le faire tester à des sportifs de haut niveau, à des personnes du milieu médical. Tout le monde a été unanime et m’a conseillé d’aller encore plus loin. J’ai donc continué à travailler sur la chaussure jusqu’en 2014, date à laquelle nous avons décidé, avec ma femme, de commercialiser le produit.
Tout est allé très vite…
C’est vrai. On a commencé par une campagne de financement participatif américaine, ce qui nous a permis de faire une étude de marché en temps réel et ainsi convaincre les banquiers de nous suivre. Cette campagne a été un succès puisque nous avons réussi à écouler 300 paires en deux mois en prévente. Tout est parti de là car si cette campagne n’avait pas été une réussite, nous ne serions peut-être pas allés plus loin. Nous avons commencé à vendre en 2015. Cette même année, nous avons gagné le concours « Coup de Pousse » Languedoc-Roussillon avec une subvention de 60 000 euros à la clé. Cette aide a également été l’un des moments essentiels de notre démarrage.
À qui s’adresse la chaussure Enko ?
Notre cible, ce sont les gens qui cherchent à recourir après avoir eu une pathologie, ou qui cherchent justement à l’éviter. On va surtout intéresser des coureurs qui ont plus de 40 ans et qui souhaitent se protéger des impacts. Pour donner un ordre d’idée, une chaussure classique avec une bon amorti va effacer 20 à 30% de l’impact au sol tandis que Enko va effacer de 70 à 80%. D’autant que notre chaussure est adaptée au poids du sportif. Lorsque vous commandez une de nos chaussures, vous indiquez votre poids et par tranche de dix kilos, le ressort va être adapté et permettra d’optimiser la qualité de l’amorti. Nous sommes les seuls au monde à le proposer.
Quelles sont désormais les perspectives d’évolution ?
Nous allons faire évoluer le produit et le décliner pour avoir une chaussure spécifique au trail ou encore à la marche nordique. Nous avons vendu 5000 paires de chaussures jusqu’à aujourd’hui, tous les retours sont très intéressants et nous encouragent à proposer encore plus d’évolutions. Ce sont des déclinaisons que l’on va mettre en place, sûrement pour l’année 2019.