Anne de Sainte-Marie (37 ans) a frappé un grand coup en poussant Serge Lecomte, président historique de la FFE, au second tour de l’élection à la présidence de l’une des plus grandes fédérations en France. Entretien avant l’échéance finale du 27 avril.
Comment avez-vous accueilli les résultats du premier tour ?
C’est une très grande satisfaction grâce à une participation inédite qui a atteint plus de 60%, soit une augmentation de 20 points par rapport à la précédente élection présidentielle. Il y a eu une mobilisation importante pour ce rendez-vous démocratique. Je suis satisfaite de notre score avec plus de 42% des voix contre un peu moins de 44% pour Serge Lecomte. En prenant en compte le résultat de la troisième liste, il y a une majorité de votants qui ont exprimé une envie de changement.
Ce résultat est-il un message envoyé aux dirigeants actuels ?
Il est très clairement le message qu’on attendait. Il n’y a jamais eu autant d’intérêt pour une élection à la présidence de la fédération. C’est la première fois qu’on a une telle photographie de l’opinion des dirigeants, du secteur et du milieu professionnel de l’équitation.
Pourquoi faire le choix de ne pas attaquer frontalement le candidat sortant ?
C’est une conviction. J’ai travaillé à la direction technique nationale pendant trois ans et j’ai été recrutée par Serge Lecomte pour ce poste. Je l’en suis reconnaissante à titre professionnel et personnel. Je lui reconnais aussi un bilan positif jusqu’en 2012. Nous avons choisi d’aller sur le terrain des idées, au contraire de l’équipe en face qui a été dans l’agressivité permanente. La fédération refuse le débat d’idées. D’ailleurs, je propose, si je suis élue, de mettre en place un comité directeur élargi avec des membres des trois listes qui se sont présentées. Le but est de pouvoir se parler même si nous ne sommes pas toujours d’accord.
Etes-vous confiante dans vos chances d’être élus ?
La confiance vient de ma conviction et ma détermination. Je représente plus de 42% d’électeurs qui m’ont fait confiance mais je veux être la présidente qui va unifier l’équitation. Ce projet ambitieux me motive.
Le comité directeur essentiellement composé de soutien à Serge Lecomte est-il un frein à votre élection ?
Non car ce sera à l’Assemblée générale de voter donc il n’y a pas d’influence mécanique sur ce fait. Je propose un comité directeur élargi car je fais confiance à l’équipe de Serge Lecomte qui est légitime et représente 43% des voix.
Sur quels éléments de votre programme allez-vous insister jusqu’au second tour prévu le 27 avril ?
Il faut bien entendre qu’aucun des trois programmes n’est majoritaire. Je propose de mettre en place un programme de consensus avec des sujets comme le Plan Cheval où je me montrerai ferme et d’autres où les éléments doivent être mis au débat.