Eric Bellion signera son retour à la compétition ce dimanche sur The Transat CIC. Le skipper de STAND AS ONE entend reprendre confiance en son bateau après plusieurs moments difficiles.
« Je suis quelqu’un qui doute : je doute de moi, de mes capacités. J’oublie régulièrement que j’ai des capacités et je suis obligé de m’y reconnecter avec un gros travail ». Le skipper Eric Bellion se pose beaucoup de questions. Logique, après avoir été contraint de renoncer à la Transat Jacques Vabre et au Retour à La Base fin 2023 suite à une avarie endommageant son monocoque flambant neuf. « Le doute c’est à la fois fatiguant, épuisant mais c’est aussi une chance, car ça pousse au questionnement et à la préparation. Y’a rien de plus insupportable qu’une personne qui a trop confiance en elle. Je pense même, que les gens qui ne doutent pas sont des gens dangereux, dangereux pour eux et pour les autres. »
Le Vendée Globe dans le viseur
Le skipper de STAND AS ONE entend reforger cette confiance, ce lieu si particulier entre lui et son bateau. Cela commencera dès ce dimanche à l’occasion du coup d’envoi de The Transat CIC. « Je m’efforce de créer la plus belle des relations qui soit avec mon bateau. On est un duo, je veille sur lui et il veille sur moi, comme 2 soldats seuls au front », explique Eric Bellion. « J’ai toujours eu moins d’expérience que mes bateaux mais là ce n’est pas le cas, je suis plus expérimenté que lui, puisqu’il est tout neuf. C’est à moi de lui montrer le chemin et de le rassurer. »
Cette première épreuve en 2024, cette remise à l’eau est évidemment une préparation pour le grand objectif de l’année : le Vendée Globe. Le 10 novembre prochain, ils seront 40 solitaires à s’élancer sur les mers du globe pour un tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Eric Bellion sera de ceux-là. « On connaît la difficulté de l’épreuve, on sait où on met les pieds, nous sommes tous des marins confirmés et j’ai aucun doute sur le fait que si j’ai un problème, quelqu’un me viendra en aide. Je n’hésiterai pas une seule seconde à tout pler pour aller chercher quelqu’un. C’est facile à dire, moins facile à faire, quand il faut faire demi-tour et retourner dans la tempête, qu’on va se mettre soi-même un peu en danger, mais je sais que tout le monde le fera. Ce qu’il reste de toutes ces aventures au final, ce ne sont pas des trophées ou des beaux reportages, ce sont des relations humaines et, au mieux, des amitiés. »