A 26 ans, le Français Nelson Lopez Pourtier a remporté le Challenge Monal, coupe du monde d’épée la plus prestigieuse de l’année.
L’an prochain, le Français Nelson Lopez Pourtier aura sa photo exposée au côté des vainqueurs des dix dernières éditions. Un honneur complètement inattendu pour le Francilien de 26 ans. Vainqueur en finale du Kazakhstanais Ruslan Kurbanov (15-11), n°13 mondial, 7e à Budapest en mars, 12e à Doha en janvier, il succède au Sud-coréen Park-sangyoung, vainqueur de la dernière édition en 2019 (les deux dernières éditions annulées en raison de la crise sanitaire) et à Gauthier Grumier, deux fois vainqueur ici (2009 et 2016) et dernier Tricolore à s’être imposé porte de Saint-Cloud.
« C’est complètement irréaliste », souffle l’épéiste, entraîné à Saint-Gratien par Benoit Janvier et Rémy Delhomme. « J’ai fait le maximum de matches possible avec les six matches de poules et les trois tours du vendredi. C’est fou ! Difficile de trouver les mots à chaud. Cette dernière touche, elle a été dure à mettre. Je commençais à baliser. Je me suis accroché à tous les matches même quand j’étais mené. J’ai pris match après match, touche après touche, sans me soucier du tableau. J’ai fait remontada après remontada et je me suis fait souvent peur… J’espère que le défibrillateur n’était pas trop loin pour la famille ! J’attendais ça depuis un moment. Je n’avais jamais réussi à passer le tableau de 32 et là, pour la première fois, je vais au bout et je gagne. C’est un rêve de gosse. »
Romain Cannone éliminé en quarts de finale
Alexandre Bardenet, champion du monde par équipe en 2019, a lui aussi eu les honneurs du podium avec une belle troisième place. Mené 3-7 dans son premier tour face au Sud-coréen Kim Myeongki, le Tricolore a ensuite retrouvé le bon rythme pour poursuivre son chemin jusqu’en quart de finale et retrouver face à lui son coéquipier Romain Cannone, champion olympique et numéro 1 mondial. Dans une rencontre très équilibrée, les deux Français ont tenté d’exploiter la moindre faille d’un adversaire forcément connu dans ses moindres détails. A égalité à 14-14, Bardenet trouvait finalement l’ultime ouverture pour se hisser dans le dernier carré où sa route allait s’arrêter face au Kazakh Kurbanov.
Malgré son élimination, Cannone dresse de son côté un bilan positif de sa journée. « J’aurais voulu aller plus loin évidemment mais c’est toujours compliqué sur un autre Français », explique-t-il. « On se connaît par cœur et ça se joue à rien. Sur les deux premiers matches, j’ai eu du mal à m’exprimer avec des erreurs d’énervement alors qu’il faut être lucide dans l’effort. Face à l’Italien Vismara que je connais bien car on a le même âge, j’ai été mené, mais j’ai réussi à me reprendre. Ça m’a ouvert l’esprit. J’ai réussi à montrer du vrai Cannone pour aller chercher cette victoire et partager avec le public. »