Cette année, c’est en France que se déroulera le championnat d’Europe de handball féminin. Si les matchs du tour préliminaire et du tour principal se joueront en province, c’est bien en Île-de-France, à l’AccorHotels Arena de Paris que se jouera la phase finale de cette prestigieuse compétition. Rencontre avec Georges Potard, Président de la Ligue d’Île-de-France de Handball.
Un événement à échelle européenne mais qui aura un impact sur la région francilienne. En effet, victime consentante de son succès suite aux nombreux titres des handballeurs Françaises et Français au cours des dix dernières années, le handball amateur a connu un essor considérable dans l’hexagone. Au point qu’en dix ans, les effectifs ont connu une hausse de 52%, ce qui fait du handball le sixième sport le plus pratiqué en France. C’est aussi le cas sur le territoire francilien. Pourtant, malgré cet engouement, il semble que le développement du handball féminin soit contraint de faire face à certaines difficultés.
Pourriez-vous nous expliquer les problématiques que connait le développement du handball féminin en Île-de-France ?
Il y a, aujourd’hui, environ 30% de féminines parmi les licenciés de la Ligue Île-de-France. Soit environ 10 points de moins que la moyenne nationale. Ce qui est d’ailleurs paradoxal car beaucoup de jeunes filles très talentueuses sortent du Pôle Espoir et représentent une grande richesse pour la fédération. Il faut également prendre en compte qu’en France, le hand masculin est très en vogue, sur lequel les techniciens se dirigent plus « naturellement » au détriment, parfois, de nos filles. À ajouter à cela, la problématique de surcapacité dans les clubs, dû à un manque d’équipements, d’installations sportives mais aussi de moyens financiers. Ce sujet est encore plus prégnant sur Paris ou, pour vous donner un exemple, un de nos clubs a dû refuser près de 500 personnes la saison passée, ce qui est dramatique pour ces jeunes éconduits et notre développement.
« Le tournoi va donner un gros coup de projecteur sur le handball »
Pensez-vous que les championnats d’Europe puissent avoir une répercussion sur ces problématiques ?
Le championnat d’Europe de handball féminin ne va pas rapporter des millions pour construire des salles. Mais, cette compétition va être un véritable levier de développement pour le handball féminin en Île-de-France grâce aux actions périphériques qui vont être mises en place tout au long de l’événement. Tournois de handball dans les écoles et dans les universités, colloques, journée de solidarité, spectacle musical, animation au Village Euro… Le tournoi va donner un gros coup de projecteur sur le handball via ces actions.
« Le handball doit être un vecteur de lien social »
Vous parlez d’actions périphériques. Quels sont leurs objectifs en région parisienne ?
Le principal objectif est de soutenir la politique de développement du handball, et de faire de l’Euro un accélérateur de développement du sport féminin. Nous souhaitons ouvrir le handball aux écoles, aux universités et aux publics en difficulté. Le handball doit être un vecteur de lien social. Par la même occasion, nous souhaitons participer à l’animation de la région francilienne.
Votre pronostic pour le titre ?
La France est championne du monde en titre donc je dirais les françaises. Il faudra en revanche être attentif au Danemark et à la Norvège, qui sont très souvent dans le haut de la pyramide.