Quatre-vingt-douze ans que l’Ovalie n’était plus une discipline olympique. Quand le rugby à sept fait son apparition aux Jeux de Rio en 2016, un souffle nouveau illumine la discipline. Tout comme Fanny Horta, capitaine chaleureuse de l’équipe féminine du « seven ».
C’est une équipe ambitieuse, impliquée, mais encore en construction que doit gérer Fanny Horta. De son accent chantant et d’une voix un brin cassée, la Perpignanaise de 31 ans, passée par plusieurs clubs et l’équipe de France de rugby à XV, a pour elle l’expérience. Même si les « septistes » connaissent un début de saison difficile, avec une 7ème place au tournoi de Dubaï lors de la première étape des Women’s Sevens Series, suivie d’une 6ème place à Sydney début février, la capitaine est confiante. « On a cette capacité à remonter des situations difficiles. On a des filles qui aiment la victoire, qui veulent amener cette équipe de France au plus haut niveau. Ça se voit dans notre jeu, dans notre agressivité. »
Les « enragées », comme elles se font appeler, ont déjà montré leur potentiel en passant tout près de l’exploit à Sydney. Les Bleues laissent échapper la victoire de deux points contre les All Blacks (1214) après avoir mené au score. « On sort de ce match frustrées, mais il y a la satisfaction de voir dans le regard des joueuses que ce n’est plus une équipe qui fait peur. C’était un moment très fort qu’il faut absolument conserver », raconte Fanny. Téméraire mais irrégulière, cette équipe doit encore faire quelques réglages. La capitaine doit notamment jongler avec le départ de certaines joueuses pour les compétitions de rugby à XV, laissant ainsi la place aux plus jeunes, moins expérimentées. « Il nous faut des entraînements pour nous caler, pour mettre en place notre système défensif et notre attaque dans les meilleures conditions. Il faut qu’on apprenne à se connaître, à jouer ensemble », explique l’ancienne joueuse de Perpignan.
Une discipline qui s’affirme
Et si le rugby à 7 reste encore dans l’ombre du format traditionnel, sa plus grande exposition lui permet de se faire une petite place en France. Certains tournois sont de véritables vitrines destinées à attirer les amateurs de rugby à XV, à l’image du tournoi féminin de Clermont cet été, ou de Paris chez les hommes. « Il y a eu un retour de folie sur le week-end parisien du rugby à 7 masculin. Je pense que les spectateurs vont se faire de plus en plus nombreux au fil du temps », affirme Fanny. Et, depuis 2014, la Fédération Française de Rugby (FFR) accorde un statut de semi-professionnelles aux joueuses du sept. « Un déclic » pour la joueuse qui délaissera définitivement le XV et son club pour se rendre à Marcoussis. Les « septistes » perçoivent en moyenne un salaire de 2000 € net de la FFR et peuvent bénéficier d’une prime de 500 € du CNOSF (Comité National Olympique et Sportif Français).
Pour lire la suite et consulter l’intégralité du dernier numéro, cliquez ici !