Membre de l’équipe de France de karaté, Farouk Abdesselem fait partie des 86 athlètes bénéficiaires de l’aide de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur pour l’accompagner dans sa carrière sportive.
« C’est un soutien qui est important, parce qu’avant de représenter la France dans les compétitions internationales, on représente aussi notre région, nos couleurs. La première chose que l’on représente quand on commence le karaté, c’est notre club, notre région, notre ligue. Dans notre sport, il reste très peu de «provinciaux» donc c’est une fierté de pouvoir défendre la Région Sud. Ce soutien-là est important pour nous. »
Une passion qui coûte cher
« Je reste optimiste. Le circuit olympique a commencé depuis un an, en août 2018, et il se finit en avril 2020. Ça regroupe l’équivalent de 30 destinations pour la Coupe du monde, une dizaine de stages à l’étranger. Le budget est énorme. Là, on était à Tokyo et c’est mon club d’Arles qui a financé. Avec le vol, l’hôtel et les dépenses sur place, on était à plus de 4 000 euros. Après, l’aide de la Région, c’est toujours ça. Si ça pouvait aller encore un peu plus haut, ce serait encore mieux. Là, je pars à Santiago du Chili et le billet d’avion est à 1 500 euros. Sur 30 destinations, ce sont des sommes très importantes. Après, on ne refuse rien. Dans notre sport, il y a tellement peu de choses. La Fédération nous aide, la Ligue nous aide, des structures nous aident. Ça fait quand même de quoi de soulager un peu sur les déplacements. »
La route vers Tokyo 2020
« Je suis rentré de Tokyo, un circuit Coupe du monde. On a déjà fait Berlin, Shanghai, Madrid, Tokyo, Paris, Dubaï, Rabat, à nouveau Shanghai, Moscou, etc. Il y en a eu plus d’une dizaine l’année dernière. Et là, la première de cette année était à Tokyo début septembre. La compétition est réservée au Top 50 mondial, ceux qui sont moins bien classés ne peuvent pas y participer. C’est très fermé, on est trois Français et je suis le numéro 1. Je suis classé numéro 9 mondial. Après Tokyo, je suis rentré au CREPS à Paris pour une semaine d’entraînement. Puis je pars à Santiago pour une semaine, avant de rentrer une semaine en France pour repartir à Moscou. Ensuite, on aura des compétitions à Madrid, Paris, Dubaï, Rabat, puis en Autriche, puis Bakou, puis encore Santiago. C’est fatigant. Pour l’instant, je suis dans mes objectifs. L’année dernière, j’ai fait une bonne saison. Cette année, l’objectif c’est de faire une très bonne saison. Les objectifs sont donc loin d’être atteints, c’est vraiment le début de saison, tout reste à prouver. J’aimerais faire trois finales cette année, ce qui me placerait aux trois premières places mondiales. »
Un objectif pour Tokyo 2020
« Pour les JO. On est très loin de tout ça. Vous avez vu la montagne à gravir pour se qualifier. C’est le Mont Fuji. Vous savez, la pointe du Mont Fuji est enneigée, mais quand on est en bas de la montagne on ne voit pas du tout de neige. La médaille olympique, c’est la neige en haut du Mont Fuji et nous on est tout en bas de la montagne, donc il va falloir parcourir tout ça. La médaille, on ne la voit pas encore. »
Paris 2024
« Si j’avais le choix, je ne ferais pas toutes les compétitions. Mais en 2024 à Paris, on risque de ne pas y être. C’est du 50-50 pour que le karaté y soit. Du coup, Tokyo 2020 c’est vraiment le moment phare pour le karatéka. Les JO, c’est vraiment le rêve et je pense qu’on est prêt à faire tous les sacrifices pour y arriver. Donc on va de l’avant. »