Les Trophées Femix’Sports sont de retour cette année. Il est encore possible de voter jusqu’au 16 mai pour les différentes nommées sur le site de l’association. Entretien avec la présidente de Femix’Sports, Marie-Françoise Potereau.
Quelles raisons vous ont poussée à remettre au goût du jour les Trophées Femix’Sports ?
Nous les avions suspendus pendant deux ans. On ne savait pas s’il y avait un intérêt particulier. Cette année, deux objectifs nous ont permis de les remettre en place. D’abord, la période Covid qui a beaucoup impacté le sport féminin en général. On s’aperçoit que les femmes ont fait moins de sport que les hommes. Et puis, les fédérations sont en souffrance financière et s’il y a des coupes budgétaires à faire, elles les feront sur le sport féminin. Aussi, ces trophées seront pour la première fois dotés de moyens financiers. Nous avons saisi l’opportunité d’être sollicités par la marque Colgate.
Comment allez-vous utiliser ces nouveaux moyens financiers ?
Nous avons décidé de les mettre à profit du sport féminin dans les fédérations. Les heureuses élues se verront remettre une dotation qu’elles pourront utiliser pour leur pratique ou pour une initiative dans leur fédération.
Comment se déroule la version 2021 des Trophées Femix’Sports ?
On est très contents des retombées. Il y a énormément de votes et beaucoup de fédérations ont présenté des candidates. Ces trophées ont un rôle de valorisation du sport féminin. On est dans une période propice pour cette égalité hommes-femmes dans le sport avec des Jeux Olympiques de Paris 2024 annoncés paritaires. Je pense que cela met un engouement sur le sport féminin non négligeable.
L’association Femix’Sports a fêté ses 20 ans l’an dernier…
Nous n’avons d’ailleurs pas pu les fêter du fait de la situation sanitaire. L’évolution a été importante et marquée par une structuration avec l’arrivée du personnel salarié. On a intégré la Fondation des femmes, rue Vaugirard à Paris, tout près du Sénat. Nous avons une belle visibilité. Nous sommes reconnus institutionnellement grâce au partenariat avec le ministère des Sports qui nous subventionne et nous laisse la responsabilité d’actions à mener. Nous pouvons aussi compter sur des partenaires privés comme La Française des Jeux notamment sur l’accompagnement des femmes à des postes à responsabilités dans les fédérations.
Selon vous, peut-on noter une grande progression de la place des femmes dans le sport ?
On ne peut pas parler de grande évolution. On voit une politique des petits pas. Mais on avance. Nous sommes partis de tellement loin… On a mis en place des plans de féminisation qui ont fait évoluer la pratique du sport de haut niveau. Il y a aussi plus de femmes aux postes à responsabilités. Par contre, de moins en moins de femmes s’engagent dans les métiers du sport. Il n’y a que très peu d’éducatrices, d’entraîneures… On lance d’ailleurs une grande campagne pour montrer que ces métiers sont accessibles aux femmes.
Quels sont les axes de travail pour poursuivre la marche en avant dans ce domaine ?
La machine est lancée et ne s’arrêtera pas, surtout dans la perspective des Jeux de Paris. Certaines disciplines sportives s’adaptent pour présenter des épreuves mixtes. C’est très favorable de s’intéresser au sport féminin puisque cela rapporte des médailles. Et je le dis franchement : le sport féminin est une niche à développer pour faire venir de nouveaux licenciés dans les fédérations.