Lors de la deuxième journée de l’Urban Sports Summit, une conférence autour du genre dans les disciplines urbaines s’est déroulée. Le chemin vers l’égalité entre les hommes et les femmes reste encore long même si des avancées sont notables.
“Tout le monde a sa place dans l’espace public”. Pourtant, 55% de femmes abandonnent les activités sportives extérieures. Ces écarts naissent tôt dans les mentalités et la société. “Dès l’école, les petites filles vont se mettre en périphérie dans les cours de récréation, contrairement aux garçons qui sont au centre, au milieu, avec un ballon de football au pied”, décrit Tess Harmand, la directrice de développement au sein de la Fondation Alice Milliat. Ces inégalités de genre dans le sport ont été abordées lors de l’Urban Sports Summit à Montpellier.
“Femmes et hommes ont leur place”
68% des personnes considèrent que les hommes et les femmes sont traités de manière inégale dans le sport. Ce chiffre tend à diminuer grâce à la mobilisation de certains acteurs ayant la volonté de faire bouger les lignes. C’est le cas de Nicolas Widmer, le manager des compétitions 3×3 au sein de la Fédération Internationale de Basket (FIBA). “Le basket de rue a directement intégré les hommes et les femmes. Cela n’a jamais été un sujet pour nous et nous paraît naturel, souligne-t-il. On a développé notre discipline sur ce point fondamental : l’égalité. Femmes et hommes ont leur place”. Mais aussi de la spécialiste du BMX, Anahi Valentina. “Quand le BMX est arrivé aux Jeux olympiques, les gens ont commencé à nous respecter. Avant, on était considérés comme des fous, pas comme des athlètes. Encore plus en étant une fille”, témoigne-t-elle. Au FISE, les prix sont égalitaires et la rideuse s’en réjouit. “Quand on sait qu’on nous respecte, cela nous pousse à continuer, à vouloir performer davantage, ajoute-t-elle. C’est en apportant chacun sa pierre à l’édifice que l’on pourra construire quelque chose de grand”.
Le film Skater Girls a révolutionné les perceptions du skate en Inde. “Il nous aide à changer le discours dans notre pays et dans d’autres nations. Le skate est un facteur d’égalité. Peu importe l’âge, la nation, le genre. L’esprit est partagé entre les riders. Le film a eu un réel impact dans les villages et les habitants ont adopté le skate park construit pour l’occasion, indiquent les réalisatrices Manjari et Vinati Makijany. Il y a quelque chose qui a changé drastiquement chez les enfants”.
Pour la première fois, les Jeux de Paris 2024 seront paritaires et même si les voies s’ouvrent de plus en plus aux femmes venant de tous pays, les craintes d’un creux ou d’un ralentissement restent présentes. “Le grand défi est de conserver ce dynamisme positif”.