Avec 67,22 % des suffrages exprimés, Florian Grill a été réélu à la présidence de la Fédération Française de Rugby. Un soulagement pour ce dernier au terme d’une campagne agitée et avant quatre années chargées pour le rugby français.
Électrique, le duel entre Florian Grill et Didier Codorniou s’est achevé par un vote électronique. Un suffrage mis en place vendredi et samedi qui a permis à Florian Grill de conserver la présidence de la Fédération Française de Rugby. Avec 67,22% des suffrages exprimés, le président de la FFR est donc assuré de rester en place jusqu’en 2028.
« Je suis très motivé et j’ai une belle équipe autour de moi. Le rôle d’un président est de s’appuyer sur cette équipe et de déléguer », souligne Florian Grill. « Être au service des clubs est notre mission numéro 1. Il y a énormément de chantiers, mais le plus important de tous, c’est la relance du rugby par la base. On veut valoriser les clubs qui misent sur les écoles de rugby, les cadets, les juniors et les écoles d’arbitrage. »
Nombre de licenciés au ralenti, encadrement des équipes de France, sans oublier finances dans le rouge : les chantiers ne vont pas manquer pour le président de la FFR. « On vise le redressement des comptes de la fédération en trois ans, sans impôts sur les clubs et sans plan social au sein de la fédération », assure Florian Grill. « Concernant les équipes de France, elles doivent être exemplaires, c’est la tête de gondole de la fédération. »
« Le rugby mérite qu’on s’engage pour lui quelles que soient les difficultés »
Pour rappel, la Fédération Française de Rugby s’est retrouvée sous le feu des critiques après l’inculpation pour viol aggravé d’Oscar Jegou et Hugo Auradou durant une tournée avec l’équipe de France. Une affaire survenue juste après les propos racistes de Melvyn Jaminet. Quelques semaines plus tard, la disparition en mer du jeune Medhi Narjissi lors d’un stage avec l’équipe de France U18 en Afrique du Sud avait, lui aussi, suscité la polémique… et mis le feu aux poudres dans cette élection fédérale.
« On avait mis quelques essais, mais il y en a beaucoup qu’il faut transformer. On ne peut pas réformer la fédération du jour au lendemain », explique Florian Grill. « On a par exemple l’énorme chantier du féminin et du rugby à 7. Concernant le rugby féminin, nous visons les 100 000 licenciées. Nous travaillons d’ailleurs sur la visibilité de l’ELITE 1 féminine
La FFR et la LNR ont ainsi mené un travail commun dès la fin de saison dernière en se coordonnant lors de la création des calendriers des championnats de TOP 14 et d’ELITE 1 afin d’organiser plusieurs oppositions identiques sur la même journée entre les deux championnats, ainsi qu’avec les clubs hôtes et CANAL+ pour rendre possible une « double programmation ».
« L’Elite 1 Féminine est un vivier d’excellence de notre XV de France féminin », explique Florian Grill. « Pour bien jouer au niveau international, il faut un championnat de haut niveau. Avec une hausse de 18 % des effectifs féminins sur la saison passée et à l’aube de la Coupe du Monde de Rugby Féminin 2025, un de nos enjeux majeurs était aussi de rendre le rugby féminin encore plus visible, accessible et attractif en France et de le médiatiser. Cet accord avec la LNR et CANAL+ marque un tournant décisif pour l’exposition du championnat. »
Autant de chantiers que Florian Grill entend mener dans un climat d’apaisement, lui qui dispose enfin d’une majorité forte et d’un mandat clair. « Le rugby a un rôle sportif, certes, mais aussi un rôle éducatif et citoyen », ajoute le président de la FFR. « Le rugby mérite qu’on s’engage pour lui quelles que soient les difficultés. »