Florian Thauvin : « J’aimerais faire mieux ! »

Florian Thauvin of Marseille during the Uefa Europa League Play-offs match, second leg, between Olympique de Marseille and NK Domzale at Stade Velodrome on August 24, 2017 in Marseille, France. (Photo by Alexandre Dimou/Icon Sport)

Florian Thauvin est devenu l’un des piliers de l’OM. Faisant preuve désormais d’une grande maturité, il a voulu s’imposer à Marseille après des débuts difficiles. L’attaquant y a d’ailleurs réussi sa meilleure saison en 2017-2018. Ses stats depuis le mois d’août restent sur le même rythme. L’olympien est impliqué sur 25 réalisations en 2017 (15 buts et 10 passes décisives), soit plus que tout autre joueur français évoluant dans l’un des cinq grands championnats européens. Ces performances à niveau relativement constant lui permettent d’être régulièrement convoqué en équipe de France par Didier Deschamps. Interview.

 

Florian Thauvin, comment jugez-vous votre début de saison ?

Ça va, je ne suis pas encore au niveau de l’année dernière où j’ai réussi une superbe saison. J’étais vraiment dans une très belle spirale. Là, je sais que je peux faire mieux dans le jeu. J’en suis conscient, je peux être plus décisif pour l’équipe. C’est important quand on est un joueur offensif de peser sur le résultat, je suis assez satisfait, mais j’aimerais faire mieux.

Collectivement, vous connaissez un problème de régularité en ce moment ?

Ce n’est pas toujours simple, en effet, quand les résultats ne sont pas réguliers. Cela ajoute une pression supplémentaire. Mais c’est à Marseille qu’on doit réaliser nos meilleurs matches. On a besoin de prendre tous les points possibles au Vélodrome pour coller à la tête du classement.

À titre personnel, vous alignez de très bonnes stats ces derniers mois en termes de passes décisives et de buts marqués. Peut-on dire que vous avez étoffé votre niveau de jeu au plan collectif ?

Effectivement, cette année je fais plus de passes décisives que je ne marque de buts. On m’a assez reproché dans le passé d’être un peu trop individualiste, mais aujourd’hui j’ai évolué sur ce point. J’ai progressé et j’essaie au maximum de faire marquer mes partenaires.

Comment avez-vous réussi à progresser sur ce point ?

J’ai beaucoup travaillé à l’entraînement et grâce à la vidéo. Si aujourd’hui je fais marquer, je suis heureux, si je peux marquer moi-même, je suis très heureux aussi. Maintenant, là où j’ai progressé par rapport aux années précédentes, c’est que parfois je prenais le risque de tirer même dans des angles fermés, alors qu’il y avait un coéquipier mieux placé. Aujourd’hui, je lève la tête et je passe le ballon.

C’est l’époque de la maturité ? Comment vous sentez-vous dans votre tête ?

Je suis très heureux à Marseille. Je me sens chez moi. Après, il faut savoir que c’est un club compliqué quand vous êtes jeune. Il y a beaucoup de paramètres que vous pouvez avoir du mal à maîtriser. Et, avec les années et avec l’âge, vous apprenez comment fonctionne ce club, et comment vous comporter dans cet environnement. Aujourd’hui, avec la maturité, je sais ce que je dois faire.

Tout ce que vous devez faire ?

Un incident peut toujours arriver, mais je connais le club et les supporters, c’est plus facile. Je sais comment me comporter et je connais mes limites.

Justement, quel est l’état d’esprit du vestiaire après l’incident avec Evra ?

Je ne veux pas porter de jugement par rapport à ça. Après le match de Ligue Europa, le sentiment qui dominait était la tristesse. Evra est un joueur d’expérience qui m’a beaucoup apporté. Mais on a aussi besoin de supporters pour continuer. Ce n’est pas simple à gérer, mais on a tous besoin d’aller dans le même sens.

Vous vous inscrivez totalement dans le projet de McCourt à l’OM ? Vous en êtes un peu l’emblème ?

Oui, bien évidemment, je suis très heureux d’en faire partie.

Parlons de l’équipe de France. Souvent appelé, vous jouez peu.

Je suis très heureux d’y retourner à chaque fois. L’équipe de France a été un rêve pour moi, je suis content d’en faire partie. Et, que je joue ou pas, j’y vais avec le sourire, ce n’est que du bonheur.

Vous allez parler au sélectionneur pour lui demander des explications ?

On est 24, le coach n’a pas de comptes à rendre aux joueurs de l’effectif. Je suis heureux d’y être, point. Je suis patient, j’attends…

Vous n’êtes pas loin de jouer ?

Quand vous êtes appelé en équipe de France, vous n’êtes pas loin. C’est déjà en soi la reconnaissance de votre travail. Je fais le maximum quand j’y suis, mais tous les joueurs sont susceptibles de jouer. J’ai déjà la possibilité de m’entraîner avec de grands joueurs, j’apprends énormément. C’est une vraie chance d’être dans ce groupe. Après, évidemment, j’en voudrai toujours plus.

Que pouvez-vous donner comme conseils aux jeunes joueurs de centre de formation ?

Le conseil que je leur donnerai, c’est de travailler sans relâche. De rester positif, de respecter les éducateurs, d’être à l’écoute de leurs conseils et de leurs remarques, comme de celles de joueurs qui ont plus d’expérience. Et, surtout, de ne plus s’arrêter de travailler. Parce que c’est la clé du succès.

Par Claude renard

 

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