A 19 ans, Léo Cremades fait partie des nouvelles recrues de l’équipe de France de Foot US. Le 7 août, il jouera avec la sélection nationale senior pour la première fois. Une entrée en matière avec un enjeu important, il s’agit des demi-finales de la Ligue des Nations. Et le jeune Quarterback part avec une ambition : ramener la coupe à la maison.
A quel âge avez-vous commencé à faire du football américain, et pourquoi ?
J’ai commencé très jeune, je devais avoir 10 ans. Je ne trouvais pas de sports qui me correspondaient, j’avais tout essayé. Un jour, avec un frère, on est tombé sur une vidéo sur Youtube, et ça nous a donné envie d’en faire. C’est comme ça que j’ai commencé, puis ça m’a plu et je n’ai jamais arrêté. Ça fait 10 ans. Et en 2019 j’ai participé aux championnats d’Europe avec l’équipe de France Juniors.
Il s’agit de votre première sélection avec les seniors, qu’est-ce que vous ressentez ?
C’est un honneur. Surtout pour disputer un tel championnat. C’est un énorme privilège et surtout ça fait plaisir de travailler avec des athlètes de ce niveau international. C’est aussi tous porter le même maillot, chanter la Marseillaise, participer au développement du football américain en France. Mais il y a aussi cette pression de vouloir conserver le titre de champion d’Europe gagné en 2018. On sait qu’on sera attendu.
Est-ce qu’il y a un peu de pression aussi ?
Totalement. Surtout à mon âge. J’ai déjà joué avec des joueurs plus âgés que moi, mais pas de ce niveau. Et en tant que Quarterback, il y a cette compétition avec les autres. Il a une pression énorme car on sait que quand le match arrive, tout le monde va avoir les yeux rivés sur nous. Être Quarterback, c’est être le capitaine, le leader, et il va falloir le prouver, c’est surtout ça la pression que j’ai, plus que celle de mal jouer. C’est savoir être un bon capitaine, savoir fédérer et souder l’équipe.
Ça fait presque un an et demi que tous les championnats sont à l’arrêt, comment l’équipe se prépare ?
Oui, ça fait très longtemps que personne n’a vécu un réel match de championnat, donc ça nous ajoute un poids sur les épaules. Alors, on doit se remettre en forme rapidement. On a des exercices de préparation à faire durant tout le mois de juillet. On a fait des petits stages chacun de notre côté dans notre spécialité (offensive ou défensive). Et avant le match, nous allons nous retrouver une semaine pour nous remettre dans le bain. Mais il faut se dire que c’est quasiment pareil pour tout le monde, l’Italie, notre adversaire, doit être dans la même situation.
Comment appréhendez-vous cette équipe d’Italie ?
Ils sont dans la même configuration que nous, ils n’ont pas joué depuis 18 mois. Alors c’est assez mystérieux car ça fait longtemps qu’on ne les a pas vu jouer. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre personnellement, mais je pense que ce sera un bon match. On sera prêt à les battre. On a tellement d’athlètes pour faire la différence qu’on peut l’emporter. On a la vitesse, beaucoup de jeunesse, on est en train de créer un nouveau groupe, j’ai confiance.
Selon vous, pourquoi le football américain reste un sport mineur en France ?
Parce que ce ne sont pas du tout les mêmes enjeux qu’ailleurs. En France, c’est un sport de loisir. Aux Etats-Unis, c’est une clé pour une éducation gratuite et une entrée dans certaines universités. Ça fait aussi partie de leur culture, comme nous le foot. Ils commencent très tôt à en faire là-bas, c’est un mode de vie pour eux. En France, il n’y a pas de joueurs professionnels. Mais c’est un sport qui se développe et prend de plus en plus d’ampleur. Les clubs deviennent de plus en plus formateurs, le niveau augmente. C’est aussi pour ça que c’est important pour nous de gagner la compétition. Pour montrer qu’on a un vrai niveau et que l’équipe de France fait partie des meilleures.
Capucine Lorain