Lors de la présentation des deux équipes avant le 123e derby rhônalpin de l’histoire, son nom a été sifflé comme jamais par Geoffroy-Guichard. Mais on le sait, Claude Puel est un combattant et il ne lâchera pas. Ses joueurs non plus, eux qui ont arraché dimanche soir, dans le temps additionnel, le point du nul face à l’OL (1-1), enrayant enfin leur série de 5 défaites consécutives et sauvant, pour quelques jours en tout cas, la tête de leur coach. Et si c’était le tournant de la saison pour les Verts, toujours en quête de leur première victoire ?
Êtes-vous rassuré après ce résultat arraché ?
Je ne suis pas dans cet état d’esprit, je suis simplement content pour mes joueurs qui ont été récompensés de leur opiniâtreté, de leur investissement aussi durant ces dernières semaines et durant ce match. Il y a eu énormément de faits de jeu. Pendant pas mal de temps, j’ai cru qu’on ne pourrait pas se débarrasser de la scoumoune avec la tête de Wahbi (Khazri) sur le poteau et la frappe de (Lucas) Gourna sur la transversale.
Finalement, la chance a tourné en votre faveur…
Oui, je vous avoue qu’un deuxième but de Lyon nous aurait fait très mal (le but de Xherdan Shaqiri, juste après l’ouverture du score d’Houssem Aouar, a été refusé pour hors-jeu). J’y ai vu un signe positif, enfin ! Mes joueurs sont allés chercher cette égalisation. Ils ont été extraordinaires d’investissement. Et tout le match, on a été au niveau en montrant des qualités et du cœur. Il nous faut juste plus d’adresse maintenant. Mais au vu des conditions délicates, c’était sympa de voir mes joueurs avec cet état d’esprit, je les félicite pour leur professionnalisme. Même si ce ne sont pas 3 points, c’est un point très important.
Compte tenu de la situation de l’équipe avant ce match, ce résultat peut-il être le tournant de la saison ?
On le saura lors des prochains matches. Ce qui est sûr, c’est que nous avons mis du cœur dans notre intention de ne rien lâcher. On a été secoués les 5-6 premières minutes mais on a eu le caractère pour reprendre de la maîtrise et porter le danger dans le camp adverse. C’était presque un match de ping-pong. C’est dommage de ne pas avoir égalisé plus tôt, cela nous aurait peut-être permis d’aller chercher la victoire. C’est un bon point mais il sera encore meilleur si on enchaîne derrière, après la trêve internationale. J’espère qu’on sera à même de garder cet esprit de corps pour répondre présent à Strasbourg (le 17 octobre).
Cela fait du bien de voir une belle cohésion avec le stade ?
C’est important que les supporters voient que leurs joueurs s’investissent. Ce n’est pas agréable quand on ne fait pas corps tous ensemble. On est dans une situation délicate et on a besoin d’être ensemble tout simplement. Il y a eu de l’investissement de la part des joueurs, ce soir (hier soir), des petites attentions entre eux, ils ont réussi un match de grande qualité. Ils ont su se sublimer, se responsabiliser, se prendre en charge. On aurait dû être récompensés lors de plusieurs de nos matches précédents, heureusement qu’aujourd’hui on a réussi à faire tourner le facteur chance de notre côté.
Ryad Boudebouz a été aligné d’entrée pour la première fois depuis le mois de mars. Cela veut dire qu’il est revenu au premier plan à vos yeux ?
Depuis plusieurs semaines, Ryad travaille beaucoup physiquement, il enchaîne des entraînements de qualité. C’est un joueur qui aime le jeu, il a su rester concentré et a montré qu’il peut avoir une implication plus constante.
Bernard Tapie est décédé dimanche. Quel regard portez-vous sur l’homme qu’il était ?
Je ne l’ai pas connu personnellement, je l’ai plutôt affronté avec Monaco à une certaine période. C’était un personnage avec plusieurs vies. Il a connu énormément de choses et a su apporter à Marseille durant les années glorieuses. Son décès ne nous laisse pas indifférent.
Propos recueillis par Sylvain Lartaud