Ces derniers mois, le padel est en plein essor dans l’Hexagone. Entretien avec Franck Binisti, responsable de Padel Mag.
Comment expliquer le récent « boom » du padel en France ?
A la base, c’est un sport qui s’adressait à des initiés. Puis, des clubs se sont lancés dans l’aventure, sans aucune concertation, en même temps. Aujourd’hui, c’est devenu à la mode. La Fédération française de tennis (FFT), l’une des plus grosses fédérations sportives en France, est venue s’occuper de ce bébé en train d’éclore et lui a donné un coup de booster.
Voilà désormais 3 ans que la FFT a pris le padel sous son aile…
L’un des avantages avec la FFT, c’est que nous avons potentiellement des dizaines de milliers de clubs de tennis qui vont élargir leur offre en proposant du padel. Certains, comme le Tennis Squash Padel Club le Mas, à Perpignan, ont même retiré des courts de tennis pour les remplacer par des courts de padel.
Il y a une quinzaine d’années, une explosion du squash était envisagée en France. Finalement, ce sport a eu du mal à se régénérer et à trouver un second souffle. Le padel connaîtra-t-il une trajectoire similaire ?
Dans les cinq prochaines années, le padel devrait continuer à se développer dans notre pays. D’ici 2022, nous pouvons raisonnablement envisager 10 à 15 000 licenciés compétiteurs et 60 000 joueurs réguliers supplémentaires. Ce sport n’est encore qu’au tout début de son développement. Plus il y aura de clubs importants, plus son rayonnement sera fort.
Aujourd’hui, un professeur de tennis est officiellement un professeur de padel. Cela ne pose-t-il pas problème ?
Cela pose problème car de nombreux moniteurs de padel ne sont pas titulaires du Diplôme d’État Supérieur de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (DESJEPS) mention tennis. L’idée, c’est d’assouplir cette règle afin que des personnes qui ne sont pas des professeurs de tennis puissent donner des cours de padel. Mais cela prendra du temps…
Existe-t-il des joueurs français professionnels ?
Aujourd’hui, aucun Français ne vit de ce sport. Aucun ne dépasse les pré-qualifs d’un tournoi international. La concurrence est féroce en Espagne. Un champion de France qui tente l’aventure dans ce pays ne le fait pas pour gagner sa vie.
Propos recueillis par Arnaud Lapointe