La collecte de la taxe d’apprentissage se joue dans les semaines à venir. Frédéric Monin, directeur du CFA-Sport Occitanie, encourage les entreprises à reverser cet impôt à la structure, afin de financer la formation des apprentis dans le sport.
Quelle est la nature exacte de la taxe d’apprentissage ?
C’est un impôt payé par les entreprises, corrélé à leur masse salariale, qui permet de financer les dépenses de la formation et de l’apprentissage. Les entreprises peuvent choisir à quel CFA ou école elles reversent cette taxe avant le 28 février prochain, en le signifiant à l’organisme collecteur. Dès maintenant, nous faisons un appel à la solidarité, à soutenir le sport en Occitanie, pour qu’elles envoient toute ou partie leur taxe au CFA-Sport.
Cet argent est donc indispensable pour le bon fonctionnement de l’établissement ?
Le CFA a pour vocation de piloter l’ensemble de l’offre de formation dans les métiers du sport et de l’animation de la région Occitanie, sur 15 sites différents. Pour 2019, cela concernera plus de 330 apprentis et il a un impact sur tout le mouvement sportif, des associations jusqu’au haut niveau. Ce sont les futurs moniteurs que nous formons. La subvention de la Région couvre un tiers des coûts de formation. Le reste, le CFA-Sport le récupère grâce à la taxe d’apprentissage. Nous avons évalué qu’il nous faudrait 2 millions d’euros pour l’année 2019.
Comment la collecte se déroule-t-elle ?
On va voir les entreprises qu’on connaît, qui ont un lien avec les activités physiques ou qui n’ont rien à voir, mais dont on sait que le gérant aime le sport. Nous avons un taux de fidélité de 60 à 70 %, mais ce n’est jamais gagné d’avance. Nous ne sommes pas à l’abri qu’une société choisisse un autre établissement au dernier moment. En 2018, en Languedoc-Roussillon, 1 500 entreprises nous avaient suivis et nous avions pu boucler le budget. Mais chaque année, notre effectif augmente. Il a triplé en 3 ans.
Quelles seront les conséquences si vous n’arrivez pas à trouver les fonds nécessaires ?
Si jamais nous n’avons pas récolté assez d’argent, la loi nous autorise à facturer la formation à l’employeur. Mais les associations sportives qui prennent des apprentis ont souvent peu de moyens et ce serait un frein. Il faut continuer à faire en sorte d’avoir des moniteurs dans toutes les disciplines. C’est pour ça qu’il est important de poursuivre la collecte de la taxe et de fidéliser les entreprises.
Êtes-vous aidé dans vos démarches ?
Le CROS Occitanie nous aide lors de la collecte en mobilisant les entreprises qu’il côtoie. Les collectivités peuvent sensibiliser leurs entreprises locales, mais ça arrive le plus souvent quand elles ont des apprentis directement concernés.
Cette collecte pour l’année 2019 est-elle différente des autres ?
C’est la première année que la collecte concerne la région Occitanie. Il faudra donc mobiliser toutes les entreprises du territoire. C’est aussi la dernière fois que les sociétés pourront décider à quel organisme de formation elle attribue sa taxe. À partir du 1er janvier 2020, selon la loi du 5 septembre 2018, une partie de la taxe d’apprentissage sera directement collectée par l’État.