Frédéric Sanaur : « Ce programme permet de créer une très belle dynamique »

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Annoncé par le président de la République en octobre dernier, le programme « 5000 équipements sportifs de proximité » est désormais lancé. Directeur général de l’Agence Nationale du Sport, Frédéric Sanaur donne plus de détails sur la mise en place de ce programme.

Comment le contenu de ce programme d’équipements a-t-il été dessiné par l’Agence Nationale du Sport ?

Il faut reconnaître qu’il y a des fédérations qui ont été particulièrement volontaristes et forces de propositions depuis plusieurs mois. Elles ont d’ailleurs permis d’alimenter la réflexion sur l’engagement de ce programme. Nous avons repris les engagements et la proactivité de plusieurs fédérations sportives. Nous avons également identifié d’autres types d’équipements de proximité, légers, qui sont en capacité de venir densifier l’aménagement sportif, aussi bien dans les villes, en zone urbaine, que dans les territoires ruraux. Mais les listes d’équipements qui ont été communiquées ne sont pas limitatives. C’est une indication pour guider les collectivités et répondre aux attentes des uns et des autres. Un grand nombre d’équipements différents pourront être financés s’ils s’inscrivent dans les critères définis.

Le chiffre de 5000 équipements est-il soumis à une limite ? Ou pourra-t-on voir un nombre supérieur d’équipements être construits ?

Ce chiffre de 5000 est un indicateur, c’est un objectif général. Nous avons un budget de 200 millions d’euros pour 5000 équipements, ce qui fait une moyenne de 40 000 euros par équipement. Tout cela va vraiment dépendre du nombre de projets et du type de projets qui nous seront présentés. Si c’est plus de 5000, on en financera plus. Si c’est moins, mais que cela répond à un vrai besoin des territoires et que ça s’inscrit en cohérence avec ce que nous avons en tête, cela répondra à l’ambition générale.

« Il y a des attentes importantes »

D’autres fédérations vous ont-elles contacté pour venir s’intégrer à ce plan ?

Tout à fait. Cela fait plusieurs années, avec la création de l’Agence Nationale du Sport, que l’on accompagne et que l’on incite les fédérations à nourrir et à construire leurs stratégies en matière de développement des équipements sportifs dans leurs disciplines. La communication portée au plus haut niveau de l’État a permis de lui donner une résonance beaucoup plus forte, à la fois pour toucher l’ensemble des collectivités territoriales, mais aussi les clubs et l’ensemble des fédérations. Aujourd’hui, on peut dire que l’un des objectifs de ce plan, qui est de mieux structurer la dimension des équipements sportifs dans les fédérations, est en train de se déployer. Nous avons plus d’une vingtaine de fédérations qui sont d’ores et déjà venues nous voir pour nous présenter leurs concepts et leurs fiches de spécificités techniques. Ce programme permet de créer une très belle dynamique.

L’enthousiasme sur le terrain, notamment du côté des collectivités, est-il bien présent ?

Il y a des attentes importantes. À l’occasion du Salon des Maires, nous avons pu voir l’enthousiasme qu’il peut y avoir autour de ce programme d’équipements de proximité. Les fédérations portent de nombreuses propositions et des concepts de nouveaux équipements. Les collectivités, quant à elles, sont en recherche de développement d’offre sportive sur leur territoire. À travers ce programme, elles ont la possibilité de travailler encore plus avec le mouvement sportif, mais aussi de bénéficier d’un accompagnement et d’un cofinancement important de la part de l’État, par l’intermédiaire de l’Agence Nationale du Sport.

« Créer de nouveaux créneaux d’activités »

La nouvelle gouvernance du sport facilite-t-elle la mise en place de ce programme ?

C’est en tout cas la lecture que j’en ai. Cette nouvelle gouvernance permet d’identifier les angles morts de nos actions en croisant les regards et en mettant bout à bout les attentes des uns et des autres. Surtout, cela permet d’identifier les points qui peuvent être parfois complexes entre les différents acteurs. Il y a une logique d’information, de promotion, de simplification, voire de vulgarisation du dispositif pour le rendre le plus accessible possible à tous les acteurs qui souhaitent développer des projets.

L’État a tablé sur trois millions de pratiquants sportifs d’ici 2024. Ce programme va-t-il permettre d’atteindre cet objectif ?

Ce programme s’inscrit complètement dans cet objectif qui avait été annoncé par le président de la République et qui est déployé au quotidien par les ministères concernés. Avec plus d’équipements, c’est la possibilité d’avoir une diversification de l’offre sportive, de toucher de nouveaux publics, de créer de nouveaux créneaux d’activités, mais aussi de faire venir des pratiquants plus autonomes et plus libres pour leur proposer une offre sportive, qu’elle soit associative ou privée. Ce sont autant de nouvelles cartes dans les mains des acteurs du sport pour maximiser la possibilité d’atteindre cet objectif de trois millions de pratiquants.

« Favoriser la détection de jeunes talents »

Avec, aussi, la perspective de faire émerger une nouvelle génération de champions ?

Il est en effet important de favoriser la détection de jeunes talents, de pouvoir toucher de nouveaux publics, mais aussi intéresser, à travers une pratique en club, de jeunes pratiquants. L’avantage de ce plan, c’est de diversifier les types d’équipements, notamment dans certains territoires prioritaires. L’idée est ainsi de donner la possibilité de découvrir et de pratiquer plusieurs sports. Par ce biais-là, nous n’avons aucun doute que les dispositions de détection et d’accompagnement dans la progression sportive vont pouvoir être mises en place avec l’ensemble du mouvement sportif.

Avoir plus d’équipements, c’est aussi parvenir à les animer. Comment l’Agence travaille-t-elle sur ce sujet précis ?

C’est un point que nous avions déjà anticipé et engagé ces dernières années. Dans le cadre du plan de relance sport qui a été engagé par le gouvernement et mis en œuvre par l’Agence, nous avions un volet très important sur l’emploi sportif. Nous avons ainsi dédié 50 millions d’euros à ce volet, en plus des 40 millions d’euros annuels que l’on y alloue. Ce sont 2500 emplois supplémentaires sur deux ans qui vont être créés et qui s’ajoutent aux 5000 emplois que l’on cofinance déjà. Ces emplois ont pour objectif de permettre la création d’emplois d’éducateurs sportifs, de chargés de projets, de chargés de missions, de chargés de partenariats, pour réussir à déployer ces nouveaux équipements, mais aussi à les animer. Nous avons donc pleinement identifié ce besoin-là et je pense qu’avec les actions mises en place ces dernières années, nous sommes dans une offre globale cohérente qui doit permettre d’augmenter la pratique sportive dans notre pays.

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