Global Games 2019 : de l’incertitude à l’espoir pour le basket français

Après l’Équateur en 2015, les Global Games, les grands jeux mondiaux du Sport Adapté, se tiendront pour leur 5e édition du 12 au 19 octobre à Brisbane en Australie. Pour les basketteurs de l’équipe de France Sport Adapté, après une petite période de doute, la reconstruction est en route et l’espoir est de nouveau permis de faire plus que de la figuration.

Malgré son titre de championne du monde, décroché à Loano en 2017, la sélection de l’équipe de France masculine de basket pour les Global Games n’allait pas de soi puisque l’équipe, amputée de ses deux meilleurs joueurs – Tichique Ditu Mona Samu (meilleur marqueur) et Alioune M’Boup (capitaine) – enchaînait les contre-performances lors des matchs amicaux de préparation. « Nous devions donc reconstruire quelque chose », explique Claude Gissot, entraîneur national fédéral. « Nous avons proposé de réserver notre décision, d’envoyer ou non une équipe masculine à Brisbane, selon sa prestation lors du tournoi prévu en Pologne courant juin auquel était convié le Portugal et l’Espagne. Au final, seule la Pologne a participé avec nous. Nous avons clairement expliqué à nos joueurs que s’ils ne se ressaisissaient pas immédiatement, ils ne participeraient pas aux Global Games… Ce fut salvateur, car cela leur a permis de se remobiliser, ils ont joué collectif et ont évité de se critiquer. Ils ont ainsi remporté deux belles victoires. Il aurait certes été plus intéressant d’affronter également l’Espagne et le Portugal, mais nos inquiétudes se sont évanouies car, au-delà de la victoire, il y avait aussi la manière : 6 joueurs ont pris les matchs à leur compte et se sont partagés les points… alors que jusqu’ici ils n’étaient que 2 à le faire. C’est une autre dynamique, mais c’est efficace puisqu’ils ont mis deux fois 30 points à la Pologne, pourtant habituée aux podiums internationaux. Les Bleus ont donc clairement une carte à jouer à Brisbane. »

Objectif demi-finales pour les Bleues…

Les dix joueurs retenus ont effectué leur grand stage de rentrée avec le reste de la délégation française fin août à Vichy. Ils se retrouvés à nouveau une semaine fin septembre au CREPS de Poitiers, 15 jours avant de partir, pour se mettre dans le rythme de la compétition puisqu’ils disputeront 1 match par jour. « Il aurait été dommage qu’ils ne défendent pas leur titre de champion du monde et leur place, car ils sont toujours n°1 au ranking malgré leur défaite l’année dernière face au Portugal lors de la finale du championnat d’Europe », souligne Claude Gissot. « Ils devront tout naturellement se méfier du Portugal mais aussi du Venezuela, qui leur avait ravi la 1re place lors des Global Games 2015, sans oublier l’Australie qui joue à domicile… Après c’est un peu l’inconnu : hormis le fait que les États-Unis ne viennent pas ou que le Japon représente un challenge à notre portée, nous ne connaissons pas tous les inscrits et nous en savons très peu sur l’Égypte ou le Guatemala… » Si la qualification de l’équipe masculine était loin d’être acquise en ce début d’été ce n’était pas le cas de l’équipe féminine, qui était d’ores et déjà assurée de se rendre en Australie. « Depuis 2015, la compétition féminine se dispute en 3 vs 3, nous étions donc partis sur une présélection de 10 filles pour n’en garder que 5. Hélas, la meneuse et capitaine a décroché en cours d’année pour des raisons personnelles et professionnelles… tandis que nous n’avons pas pu retenir notre principale scoreuse », constate Stéphane Feugueur, entraîneur national de l’équipe féminine. « Difficile de se retourner si prêt de l’échéance, nous avons donc été contraints de revoir notre objectif à la baisse : nous mettrons évidemment tout en place pour aller le plus loin possible, mais notre objectif principal n’est plus de jouer la finale, nous visons le dernier carré. » C’est une équipe jeune et peu expérimentée qui s’envolera pour Brisbane : de l’équipe présente aux Global Games 2015 ne reste qu’une joueuse, 3 autres n’ont disputé qu’une rencontre internationale (le Championnat du monde de Loano en 2017, NDLR), tandis que la 5e joueuse a récemment intégré le groupe. Or, les Global Games, de par leur durée, le très grand nombre de compétiteurs et l’effervescence générale, est une compétition compliquée à aborder, bien plus qu’un championnat du monde. Un environnement d’autant plus impressionnant que nos joueuses sont jeunes : deux ont moins de 20 ans, l’une moins de 18.

… qui avancent tout de même dans l’inconnu

Durant la coupure estivale, les joueuses ont peaufiné leur préparation physique avant de rejoindre fin août l’ensemble des équipes de France lors du stage de Vichy ; lors du stage au CREPS de Bourges en septembre, les Françaises ont disputé plusieurs matchs pour travailler les fondamentaux en attaque et en défense et consolider le collectif. « Hormis l’Australie et le Japon qui engagent chacune 2 équipes, nous ne connaissons pas les 3 autres équipes », commente Stéphane Feugueur. « Si l’équipe 1 australienne est hors de portée, nous avions réussi a accroché son équipe 2 lors du Championnat du monde de Loano. L’équipe 1 japonaise est jouable et l’on ne devrait pas avoir trop de difficultés face à l’équipe 2. Mais c’était avant que 2 joueuses majeures ne puissent participer. De plus, le circuit international proposant peu de rencontres, il est dès lors difficile de juger des évolutions de nos adversaires. Nous sommes donc dans l’inconnu et nous ne savons pas comment elles vont réagir, leur jeunesse et leur insouciance pouvant au final se révéler un atout. »

Par Geoffroy Wahlen
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