Après l’Équateur en 2015, la 5e édition des Global Games, grands jeux mondiaux du Sport Adapté, se tiendront du 12 au 19 octobre à Brisbane en Australie. Pour les nageurs de l’équipe de France Sport Adapté, en grande forme, les espoirs de médaille sont justifiés même si le défi promet d’être des plus relevés.
Sélectionnés à l‘issue des Jeux européens de la jeunesse IPC (fin juin en Finlande) et du championnat de France Sport Adapté (début juillet à Villejuif), les nageurs français sont 17 à rejoindre Brisbane. En plus de la catégorie II1 (Intellectual impairment 1), l’édition 2019 accueille des sportifs II2 et II3. La catégorie II2, destinée aux sportifs ayant une déficience intellectuelle associée à un autre handicap, permet entre autre aux sportifs porteurs de trisomie 21 de concourir en toute équité. En natation notamment, ces derniers sont très performants et sont depuis plusieurs années de grands pourvoyeurs de médailles. Plusieurs épreuves seront également ouvertes en démonstration à la catégorie II3, réservée aux personnes autistes non déficientes intellectuelles. C’est ainsi que 9 nageurs II1, 7 II2 et 1 II3, soit 9 garçons et 8 filles, se préparent à défendre nos couleurs en Australie. « Étant donné que les clubs ferment entre juillet et août et les bassins la première semaine de septembre pour entretien, nous avons concocté un programme d’entraînement spécifique de près d’une quarantaine de jours, répartis entre la deuxième quinzaine de juillet et fin septembre, explique Bertrand Sebire, l’entraîneur national de l’équipe de France Sport Adapté. C’est la première fois que nous mettons autant de moyens pour préparer les Global Games ; nous avons même fait appel à Jacky Deforges – nageur Sport Adapté de haut niveau, multi-médaillé, aujourd’hui à la retraite et détenteur d’un BP JEPS AAN – qui est venu prêter main forte à Épinal, Toulon et Aix-les-Bains afin de superviser les entraînements de plusieurs nageurs. »
Accent sur les relais
« Nos nageurs montent doucement en puissance et plusieurs peuvent décrocher des titres individuels, surtout dans les catégorie II2, sans oublier de belles performances pour notre nageur II3, mais nous avons aussi une carte à jouer sur les relais, ce que nous travaillons tout particulièrement durant ces stages », poursuit Bertrand Sebire. Parmi les tricolores, il faudra toute particulièrement surveiller Nathan Maillet (II1) – champion d’Europe du 100 m nage libre – en grande forme, qui avant de partir en Australie se rendra mi-septembre à Londres pour disputer le championnat du monde IPC, étape importante dans son parcours de qualification pour les Jeux paralympiques de Tokyo. De leurs côtés, plusieurs nageurs II2 pourraient tirer leur épingle du jeu comme la jeune Cléo Renou, quadruple championne du monde sur 25 m (dos, brasse, papillon et nage libre) et recordwoman d’Europe du 50 m nage libre, ou Axel Belig, recordman d’Europe du 200 m papillon, ou encore Raphaël Dutay qui défendra son titre de champion du monde du 50 m brasse ; sans oublier dans la catégorie II3 le jeune Axel Parisot, passé par le Pôle Espoir FFN de Limoges, qui a tout le potentiel pour briller. Avec le reste de la délégation, les nageurs sont partis une semaine avant le début de la compétition afin de récupérer du décalage horaire et de s’entraîner sereinement sur place. Un temps d’acclimatation nécessaire à la veille de la plus grande compétition pour les personnes en situation de handicap psychique ou mental, qui accueillera durant une semaine plus de 1 000 sportifs dans 10 disciplines sportives différentes. Cette édition promet d’être grandiose : son cahier des charges est basé sur celui des Jeux du Commonwealth, autant dire sur une organisation de haute volée, tandis que certaines compétitions seront retransmises « en live » sur Internet et que les épreuves de natation, labellisées par l’IPC, sont qualificatives pour les Jeux paralympiques ; l’assurance que la compétition attirera les meilleurs nageurs et que nous aurons des courses très relevées. Le combat s’annonce épique.