Grand Prix d’Amérique Races Zeturf : « Nous nous sommes réinventés »

Le Grand Prix d’Amérique Races Zeturf se déroulera ce dimanche 31 janvier à l’hippodrome de Vincennes. Après avoir débuté la compétition le 22 novembre dernier avec la première série de qualifications, la plus grande course de trot attelé a dû se réinventer pour perdurer. L’occasion de faire le point avec Valérie François, directrice marketing et communication du Trot.

 
Qu’avez-vous changé pour organiser un Grand Prix d’Amérique Races Zeturf en cette période de crise sanitaire ?
Nous avons commencé la compétition le 22 novembre dernier dans un huis clos renforcé. Notre organisation est au point. Nous appliquons un cahier des charges strict qui nous permet de courir. Nous avons aussi dû réduire drastiquement le nombre de personnes sur place. Seul les membres de l’organisation et les quelques journalistes accrédités sont autorisés à être dans l’enceinte de l’hippodrome. Pour nous, l’enjeu c’est de faire vivre ce Grand Prix d’Amérique Races Zeturf et d’encourager les passionnés à parier sur l’événement. Nous nous devons de continuer l’activité autrement qu’avec du présentiel. Nous avons alors tout misé sur les contenus digitaux. A chaque Grand Prix nous produisons en moyenne 50 produits digitaux que nous avons pensés pour les amateurs de courses hippiques. Nous nous sommes réinventés pour leur permettre de vivre malgré tout la compétition pleinement. Nous avons même repensé la cérémonie de remise de prix. Nous n’avons plus le droit de faire des remises de prix « classiques » avec les officiels qui remettent le trophée et avec tout ce côté protocolaire. Du coup, nous avons repensé la manière de célébrer le vainqueur, nous faisons un peu comme en F1, c’est-à-dire que nous mettons les chevaux sur la piste avec leurs jockeys en ligne pour avoir le moins de personne possible. La donne a changé, dorénavant nous faisons le spectacle pour les réseaux sociaux, la télé et le digital.
 
A quel protocole les jockeys vont-ils devoir se soumettre ?
Tout d’abord, chaque jockey devra se soumettre à un test Covid obligatoire. Le personnel aura lui une prise de température aux entrées de l’hippodrome et ne pourra pas rentrer dans les vestiaires, sauf,
évidemment, ceux qui sont indispensables qui devront aussi faire un test. Nous sommes très stricts
sur les protocoles, c’est la seule manière de continuer à concourir. En temps normal, c’est plus de 450
journalistes qui sont sur place, c’est inimaginable en cette période. L’enjeu est alors d’amener l’information aux journalistes. Pour ce faire, nous allons avoir une plateforme pour mettre à disposition des médias les photos mais aussi les informations relatives au Grand Prix. Nous essayons de donner un maximum « d’inside » pour préserver tout ce monde.
 

 
Qu’est-ce qui fait du Grand Prix d’Amérique Races Zeturf un rendez-vous spécial par rapport aux autres
courses ?

C’est magique ! Vous commencez la compétition en novembre, vous vous familiarisez avec les protagonistes mais vous ne savez pas trop qui va se distinguer. Est-ce que le plus jeune va aller taquiner le plus vieux ? Tout ce hasard fait la beauté du Grand Prix d’Amérique Races Zeturf. Le jour J, il se passe quelque chose de magique, la pression monte. Vous imaginez, 1 an de travail pour 3 minutes de course. En plus, la compétition ne s’arrêtera pas là car il y aura la revanche quinze jours après au Prix de France.
 
Quelle est la stratégie de développement du Trot ?
Notre stratégie pour les années à venir est, dans un premier temps, d’augmenter le nombre de propriétaires équestres. Un propriétaire à en moyenne 2.5 chevaux, nous voulons augmenter ce chiffre dans le futur. Être trotteur est dans les faits un rêve accessible, vous avez de beaux champions à des prix abordables. Dans un second temps nous travaillons beaucoup sur le marketing de l’offre. Dans un but de générer plus de business nous avons créé cette marque et d’autres sont à venir. Nos actions sont principalement tournées vers nos clients qui sont les joueurs, les parieurs. Nous faisons vivre la filière cheval, ce sont en tout 70 000 personnes, c’est pour eux que nous faisons ce travail, mais aussi pour nos clients bien entendu.
 

 
Comment voyez-vous l’avenir des compétitions équestres ?
Nous ne nous voyons pas rester sur des bases « traditionnelles ». L’idée est de casser tous les codes et d’aller chercher davantage de visibilité. Le contexte, aujourd’hui, nous a poussé à nous transformer. Les temps changent, la société aussi et nous avons pris le virage. Nous nous étions déjà réorientés sur le digital et cela devient de plus en plus une stratégie payante. Nous sommes d’ailleurs en train de développer un nouveau site web. Il faut que nos courses se transforment en même temps que la société.
 
Pour finir, un petit pronostic ?
Franchement, j’attends juste avec impatience le combat Facetime Bourbon et Davidson Du Pont. Ce sont forcément les chevaux que tout le monde va regarder. Mais il faut toujours se méfier de ceux dont personne ne parle. C’est ce qui fait la force des courses, on ne sait jamais à l’avance. Même si aujourd’hui les regards sont rivés sur deux chevaux, tout peut arriver !

Propos recueillis par Arthur Glory
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