Grégory Baugé, entraîneur national du sprint, évoque les enjeux des équipes de France qui se lancent dans les Mondiaux sur piste de Glasgow ce jeudi, à seulement un an des Jeux de Paris 2024.
Sur ces Mondiaux de Glasgow, l’équipe de France sera forcément attendue après la belle moisson de l’année dernière.
On recommence à être attendus sur des gros événements, donc c’est bien. On (re)commence à être craints par les grosses nations. C’est bon signe que les équipes de France de sprint et d’endurance décrochent de bons résultats.
Mathilde Gros expliquait récemment « que les autres nations nous observaient parce qu’il y a nos Jeux dans un an. Tout le monde nous observe pour ça »…
Les autres sélections, à un peu moins d’un an des Jeux, attendent de voir comment seront nos troupes, c’est évident. Le Mondial à Saint-Quentin-en-Yvelines l’an passé était une sorte de test-event. On va être attendus, comme on était attendus aussi sur le championnat d’Europe avec les résultats. Il y en a qui attendent de voir si ce n’est pas juste des étoiles filantes ou quoi. On sort du travail mis en place depuis l’année dernière. On avance avec l’objectif des Jeux olympiques en ligne de mire.
Y-a-t-il l’idée de marquer votre territoire avant les Jeux ?
Bien sûr. L’objectif reste les JO. Cependant, ces Mondiaux sont importants avant cet événement planétaire. Le but pour les équipes de France est de bien y figurer. Il y a des titres à aller chercher. Les athlètes sont prêts pour rivaliser avec n’importe qui. Il sera primordial de marquer beaucoup de points quant à la qualification aux Jeux olympiques par équipes. Il va falloir faire mieux que ce qu’on a pu faire l’année dernière.
« Important de travailler l’aspect mental au même titre que la prépa physique »
Tous les athlètes ayant été interviewés ont évoqué l’aspect mental. C’est une donnée que vous travaillez au quotidien ?
Je suis plutôt surpris. Je suis intransigeant sur cet aspect. C’est important de travailler cette dimension de la préparation. On n’arrive pas sur la plus haute marche du podium parce qu’on s’est bien entraîné sur le vélo. Les athlètes doivent préparer le mental comme ils se préparent physiquement.
Comment vous sentez-vous par rapport à cette année où l’on ne va quasiment que parler des JO ?
Je pense qu’après le Mondial, les choses vont s’accélérer à cause de vous, les médias. Mais bon, c’est le jeu. Je reste fixé sur l’objectif de mettre en place les choses dans le quotidien pour qu’on soit plus performant. L’objectif des Jeux ne sera réussi que si l’on gagne. Si l’on est classés deuxième ou troisième, nous n’aurons pas réussi. Cette année, ce qui est bien, c’est que nous sommes dans une configuration similaire à l’année 2024. Les Mondiaux se situent quasiment à la même période que les Jeux. C’est une bonne année de répétition. On a déjà tiré des leçons par rapport à ce qui s’est passé durant l’année. On fera le bilan à la fin du Mondial.
Ces Mondiaux placés à la même date que les JO, est ce que ça permet de voir les stages aux mêmes périodes ?
Oui, effectivement. Cela permet de caler des stages pour l’année prochaine mais aussi d’insister sur certains points en fonction des besoins des athlètes.
« J’aimerais qu’on fasse mieux en termes de places et de chronos »
Comment sentez-vous votre groupe ?
Je le sens plutôt serein et prêt à en découdre.
Que serait pour vous des Mondiaux réussis en termes de médailles ?
Pour ceux qui ont remporté un titre l’an passé, ce serait bien de les conserver. L’année dernière, on n’a pas tout pris, pas tout réussi. C’est un championnat important. Je mettrai davantage l’accent sur l’épreuve par équipes. Elle est importante en vue des JO. Nous sommes bien classés pour décrocher un quota. Ce serait bien de marquer le coup car on marque énormément de points aux Mondiaux. J’aimerais bien qu’on fasse mieux en termes de places, de chronos, chez les femmes comme chez les hommes.