Guilbaut Colas : « Perrine, c’était ma petite protégée »

Guilbaut Colas a été important pour Perrine Laffont lorsqu’elle est arrivée sur le circuit Coupe du monde. Confidences.

Perrine a évoqué le nom de Guilbaut Colas au moment de parler de ceux qui l’ont aidée dans la recherche de sponsors. Le champion du monde 2011 de ski de bosses se souvient très bien des premières fois où il a côtoyé la jeune championne. « Perrine, je l’ai vue une première fois en 2010, juste après les Jeux Olympiques de Vancouver. J’étais monté à Chamrousse pour faire l’ouverture d’un criterium Jeunes de ski de bosses, et elle était là. J’ai une photo où je suis à côté d’elle, mais je ne m’en souviens pas trop. Ensuite, là où elle m’a vraiment marqué, c’est quand je l’ai vu passer alors que je revenais de blessure et que je m’entraînais avec mon coach à Tignes. Elle est passée devant moi dans les bosses alors que j’étais en milieu de piste. Je suis descendu voir mon entraîneur et je lui ai dit : « C’est quoi cet avion ?! Elle skie mieux que moi ! » Et elle avait 13 ans ! Le coach me dit : « Arrête tes conneries, ne dis pas n’importe quoi. » Mais c’était impressionnant, je n’avais jamais vu une gamine skier comme ça », se rappelle-t-il. « Ensuite, j’ai vraiment appris à la connaître quand elle est arrivée sur la Coupe du monde. Lors des entraînements, elle mettait tout le monde à l’amende. On s’est rapproché, c’était ma Pépette, ma petite protégée. Elle avait à peine 15 ans, et moi j’étais le doyen, donc il fallait que j’assure derrière. »
 

« Je me suis toujours bien entendu avec les Pyrénéens »

 
Guilbaut Colas le reconnaît lui-même, il n’a pas eu cet élan de solidarité avec tout le monde : « Je vais être très franc, ça m’est déjà arrivé de ne pas faire de cadeaux à certains. Quand tu es le leader, tu veux le rester. Avec Perrine, il n’y avait pas de concurrence directe, donc ça n’avait rien à voir. Elle avait 15 ans, avec son petit accent pyrénéen, tout mignonne. Je me suis toujours bien entendu avec les Pyrénéens, ça a toujours été des gens humains, entiers, passionnés et discrets. » Le vainqueur de la Coupe du monde 2011 a donc facilité la tâche à Perrine Laffont dans la recherche de partenaires, sans qu’elle ne lui en fasse la demande. « Elle ne m’a rien demandé. Elle est trop timide pour demander quoi que ce soit la Pépette », s’amuse-t-il. Il détaille le moment où il a plaidé la cause de celle qui allait devenir la terreur des pistes : « Quand j’ai arrêté ma carrière, j’ai demandé à mes partenaires d’assurer avec Perrine, qui n’avait pas encore de sponsors. J’ai demandé s’ils pouvaient la prendre, pour le matériel et les aides. J’ai demandé à Pierre Macchi, qui était notre partenaire avec « POP » (Paris Office Project). C’était un de mes plus gros partenaires, et quand j’ai arrêté, je lui ai dit : « Il faut que tu prennes Perrine, tu ne le regretteras pas. » Il m’a dit qu’il me faisait confiance, qu’il la soutiendrait et qu’il verrait bien ce que ça donne. Aujourd’hui, c’est carton plein, il est super content, et c’est une histoire humaine avant tout. On fait un petit sport, c’est le côté humain qui joue beaucoup si on veut des partenaires. Le gars sera en général un passionné de notre discipline. Ce partenaire, il me disait : « Moi, je veux juste que tu fasses skier mes enfants à la fin de l’année, qu’on skie ensemble. Parce que je suis passionné de ski et que je veux skier avec toi. » C’est ce que Perrine fait maintenant, elle partage avec lui, vient sur des événements qu’il organise. C’est ce qu’il adore. »
Aujourd’hui, Guilbaut Colas suit les performance de sa protégée : « Je regarde les compétitions. Le chef d’équipe, c’est Ludovic Didier, un de mes meilleurs amis ! Et je suis un passionné de bosses, il ne faut pas oublier d’où on vient. C’est le ski de bosses qui m’a construit, qui m’a permis de rencontrer plein de monde, d’atteindre mes objectifs, de réaliser mes rêves. Il ne faut pas l’oublier. Je suis évidemment Perrine, et je suis aussi Benjamin Cavet, avec qui je m’entends très bien. C’est un super jeune aussi. Les autres jeunes, je les connais un peu moins, mais je suis leurs performances. » Voir Perrine Laffont accumuler les victoires est tout sauf une surprise : « Pour moi, c’était une certitude, je savais qu’elle allait beaucoup gagner. Son toucher de neige, son mental, son envie, elle était déjà dans le détail en étant très, très jeune. Ca ne pouvait que « matcher ». » Elle avait aussi un bel exemple de réussite à suivre au sein du groupe France…
 

Simon Bardet
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