De retour en Ligue Butagaz Energie, les Louves du Saint-Amand Handball ont un seul objectif : le maintien. Le club nordiste a su s’adapter à la situation sanitaire compliquée, comme l’explique Sophie Palisse, présidente du club.
Quelles sont vos ambitions pour ce retour en Ligue Butagaz Energie ?
L’objectif est de nous maintenir le mieux possible. On ne se limite en rien, on fait le maximum à chaque match. On essaie de jouer à chaque fois la gagne, même s’il y a de grosses cylindrés en face. On part avec la victoire en tête, on veut un bon maintien, avoir la tête tranquille en fin de saison. Les mois passés ont été compliqués, cela serait donc une belle performance de se maintenir dans cette ligue.
Quelles difficultés avez-vous rencontré avec la pandémie ?
Nous avons rencontré des difficultés multiples. C’est surtout l’organisation qui a été chamboulée. Nous avons dû nous réinventer. Nous sommes repartis à zéro notamment avec l’arrêt des joueuses, il a fallu réathlétiser le groupe. Ensuite on a pris match par match en se réadaptant à chaque fois pour produire du jeu. Mais tout ne se joue pas sur le terrain. En dehors des matchs et des performances du club, nos partenaires restent sur le carreau. Les nombreuses restrictions sanitaires ne nous permettent pas d’offrir à nos sponsors les prestations négociées en amont. Il y a une vraie problématique financière, qui malheureusement ne fait que commencer. Ma crainte est que sur la saison 2021-2022, les dommages collatéraux vont perdurer. Nous ne savons pas si nous allons réussir à garder nos partenaires, cela fait deux saisons que nous ne pouvons pas réaliser les prestations qui étaient prévues. L’interdiction d’accueillir du public n’arrange pas les choses ! Nous avions pourtant réussi à ouvrir la salle au public avec les mesures Covid. On sait le faire, il faudrait alors revenir à ce système pour nous aider. Surtout que nous avons vu que quand les gens changent leurs habitudes comme c’est le cas depuis 10 mois, il est difficile de les faire revenir. Il faut que tout le monde prenne conscience de la situation. Nous sommes un acteur à part entière du territoire. Nous sommes une entreprise comme une autre, qui recrute, qui créée de l’emploi, donc c’est important que l’on nous soutienne. Certes nous pouvons encore jouer nos matchs mais nous devons aussi faire vivre le club. Il faut maintenir un lien avec les bénévoles, les licenciés et les joueuses, c’est super compliqué pour elles de jouer sans public. On a l’impression d’être dans une bulle et personne n’est fait pour jouer dans ces conditions. Comme une entreprise classique, on ne peut pas produire sans vendre ce que nous produisons.
Que pensez-vous du nouveau calendrier, est-ce la bonne solution ?
Je pense qu’avec ce calendrier, il y a un faux rythme. Après cela n’a pas été simple, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux mais il faut faire avec, on doit continuer et tout donner. Ce que je déplore, c’est que les équipes qui jouent les « play down » joueront plus de matchs que les autres, il y a quelque chose qui ne s’explique pas vraiment… Maintenant, c’est la situation sanitaire qui nous a contraint à changer la formule du calendrier, aucun club ne voulait cela. Il faut courber l’échine, nous n’avons pas le choix. J’espère que cela ne pénalisera pas les équipes qui avaient pris un bon départ.
Quel est le projet sportif du club à court et à long terme ?
C’est un club qui a des ambitions affichées mais je ne veux pas griller les étapes, je veux construire le
club pierre par pierre. Sur du court et moyen terme, c’est-à-dire dans les trois prochaines années, l’objectif est d’être dans les 8 à 10 premiers de la ligue. Nous voulons nous consolider, nous maintenir à niveau et cela passe notamment par une stratégie de recrutement réfléchie. Nous travaillons de plus en plus sur cet aspect pour faire les bonnes associations de joueuses avec les bons projets de jeu. Nous nous projetons déjà sur le profil que l’on veut recruter sur les trois prochaines années. Il y a un vrai travail de fond qui est en train de se mettre en place.
Nous avons aussi pour projet de poursuivre la structuration du club dans plusieurs domaines : le marketing, la communication et aussi la commercialisation. Nous avons des dirigeants investis, qui s’impliquent pleinement et qui ont aussi une vision globale des projets du club. Nous essayons de développer des partenariats locaux, nous cherchons des partenaires qui sont prêt à s’investir dans notre projet. C’est primordiale ! Nous allons chercher un vrai partenariat, qui comprend, croit dans le projet du club et qui se rapproche de nos valeurs. Avec la situation cette recherche est plus compliquée, l’avenir est flou mais nous ne cessons pas d’être transparent, nous expliquons et nous donnons des éléments sur le projet même si à tout moment cela peut changer. Il faut que nous gardions cette faculté à se réadapter. Il ne faut pas subir ! A plus long terme, dans les 5 prochaines années, nous souhaiterions nous inscrire dans les 7 premiers, si ce n’est mieux. Être entre la 5e et la 7e place serait idéal.