Henri Lacroix : « Très heureux de ce que j’ai fait » 

Henri Lacroix competes during the Masters of Petanque 2017 on July 13, 2017 in Romans-sur-Isere, France. (Photo by Alexandre Dimou/Icon Sport)

Champion du Monde à dix reprises, Henri Lacroix a formé la fameuse « Dream Team » avec Philippe Quintais et Philippe Suchaud. Licencié à l’ABC Draguignan, le joueur de 42 ans s’est confié à SPORTMAG. Entretien…

 

Henri Lacroix, que pensez-vous du Trophée des Villes (23 au 26 novembre), que vous avez déjà remporté à trois reprises ?

C’est une belle compétition, qui représente de nombreuses villes en France. En plus, grâce aux sélections, il y a tout simplement les meilleures équipes françaises. C’est très agréable de participer à ce genre de concours.

Comme Philippe Quintais et Philippe Suchaud, la notion de collectif est-elle essentielle à vos yeux ?

C’est clair. D’autant que dans le Trophée des Villes, chaque équipe doit avoir un jeune. Cette notion de partage entre les joueurs et les générations est vraiment agréable. On se retrouve dans un sport d’équipe et ça, c’est super. Le tête à tête est très différent puisque nous sommes seuls. Donc quand tout va bien, ça va, mais dès qu’il y a le moindre relâchement ou coup de moins bien, tout peut aller très vite. En équipe, on joue pour le partenaire et vice versa. Même si on est moins bien, on peut compter sur le partenaire pour rattraper nos erreurs et nous aider à retrouver la confiance.

Avec du recul, êtes-vous fier de votre carrière ?

Oui, bien-sûr. Depuis quelques années, j’ai la chance que tout se passe très bien pour moi au niveau de la pétanque. Je peux m’appuyer sur des partenaires et de nombreux soutiens. Je pense par exemple à mon club de Draguignan, qui est extraordinaire. Peut-être que sans tous ces soutiens, je n’aurais jamais pas eu cette carrière. Je suis très heureux de ce que j’ai fait. Chaque année est différente, certaines sont plus belles, d’autres un peu moins. Mais pour ce qui est de mes dix dernières années, je ne retiens que du positif.

Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

Je vais me répéter car ce souvent les mêmes (rires) ! Je dirais que c’est ma première sélection ainsi que mon premier titre de Champion de France avec mes amis Robert Leca et Claude Marin. Surtout que dans la foulée, j’ai gagné la Marseillaise avant d’être sélectionné. Cette première année, en 2001, restera vraiment comme ma plus belle. C’est là que tout a démarré pour moi.

Vous avez formé la « Dream Team » avec Philippe Quintais et Philippe Suchaud. Que retenez-vous de cette formidable association ?

Déjà, je retiens l’amitié que l’on a su créer avec Philippe Quintais. Il n’y a pas que les boules entre nous, mais une très grande amitié. J’ai eu la chance de jouer avec les deux plus grands joueurs de la planète pétanque. Avant d’être parmi eux, mon idole était Philippe Quintais. Alors se retrouver du jour au lendemain avec un tel joueur, c’est extraordinaire. C’est encore plus fort qu’un rêve de gamin que j’ai réalisé.

Et la relève, qu’incarnent notamment les Dylan Rocher et Tyson Molinas, qu’en pensez-vous ?

Dylan, je joue avec lui depuis trois ans. Il fait partie des meilleurs tireurs français depuis plusieurs années. Même s’il a déjà un grand palmarès, il a encore toute sa carrière devant lui. Il ne s’arrêtera pas là, il a encore de très belles années. Quant à Tyson, on connaît également son talent de tireur. Après, il faut que tous ces jeunes suivent dans la durée. On a toujours eu de bons talents en France, mais parfois, ils s’égarent et on n’en entend plus parler après quelques années. Encore aujourd’hui, on ne parle que des Suchaud, des Quintais ou encore des Fazzino. La relève doit continuer à travailler pour durer, comme ces grands champions l’ont fait avant eux.

Les Jeux Olympiques, vous en rêvez ?

C’est sûr que pour ma fin de carrière, j’aurais aimé terminer par des Jeux Olympiques. Mais par rapport à ce qui est présenté par la Fédération, ça risque d’être compliqué. Apparemment, pour pouvoir rentrer, dans le cas de l’intégration de la pétanque, il faudra passer par le tir de précision. Les chances risquent d’être donc assez réduites, d’autant que j’approcherai de la cinquantaine et que les jeunes poussent forts derrière. Ce sont eux qui en profiteront.

Ce serait très positif pour la discipline selon vous ?

Oui, évidemment. La pétanque serait alors reconnue à sa juste valeur. Parfois, quand on discute avec des gens, ils disent que ce n’est pas un sport. Mais ils pensent cela car ils ne pratiquent pas. Ils ne savent pas ce que c’est de faire une compétition pendant un ou plusieurs jours, et la dépense d’énergie que cela entraîne. La seule chose que je regrette, c’est que la pétanque ne soit pas présentée en triplette. C’est dommage car c’est la base de ce sport. Après, mis à part ce petit détail, ce serait déjà un formidable pas en avant. Et je souhaite de tout cœur que ce soit le cas.

Propos recueillis par Bérenger Tournier

 

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