« Il est indispensable de se rapprocher de son médecin »

Philippe Paulin, médecin du CROS Bourgogne-Franche-Comté, revint sur les soucis que les sportifs ont pu rencontrer pendant le confinement et donne ses conseils avant de reprendre une activité physique.

 
Quel est votre rôle exact au Comité régional olympique et sportif de Bourgogne-Franche-Comté ?
En tant que médecin du CROS, mes missions sont de conseiller le vice-président et les personnes en charge du médical et de la santé ainsi que de participer à des commissions lors desquelles ces sujets sont abordés. Je fais aussi le relais avec les ligues et les comités régionaux et départementaux sur les questions de santé.
 

 
Quels ont été les effets du confinement sur des sportifs réguliers ?
C’est bien évidement l’arrêt d’une discipline qu’ils pratiquaient régulièrement, même si beaucoup d’entre eux ont trouvé des substitutions d’activité physique à faire à domicile. Certains ont pu développer des petits pépins dus à la décompensation. Il y aura aussi un impact psychologique important qu’on ne mesure pas tout de suite. Par ailleurs, des personnes à qui on a recommandé de pratiquer un sport pour des raisons de santé risquent de retrouver des soucis à cause du manque d’activité. On ne sait pas où elles en sont.
 
Comment avez-vous aidé les comités et ligues pendant le confinement et en vue de la reprise ?
J’avais un lien régulier avec les comités régionaux qui donnaient ensuite les informations aux entités départementales. J’ai participé à des réunions à distance et j’ai eu des échanges avec deux médecins de ligue sur des informations à donner aux sportifs. Depuis un moment, je suis moins sollicité sur des questions sur le déconfinement et la reprise car les fédérations se sont structurées et les commissions médicales font directement descendre les informations en région.
 

 
Quels conseils donneriez-vous alors que la phase 2 du déconfinement a débuté et que des sportifs souhaitent reprendre leur activité ?
Je préconise de ne pas reprendre de but en blanc pour éviter les blessures. Il est indispensable de se rapprocher de son médecin traitant afin qu’il s’assure que son état de santé soit compatible avec la reprise d’une activité physique. Après donné son aval, il va conseiller le rythme nécessaire. Le confinement de deux mois, c’est comme avoir une jambe dans un plâtre, il faut passer par une phase de réathlétisation avant de reprendre pleinement son sport. Pour certaines personnes, le retour à une activité physique normale pourra prendre plusieurs étapes alors que pour d’autres cela se limitera à une ou deux. Cela dépend de l’état de santé pendant le confinement. Il faut rester vigilant, ne pas ajouter une blessure qui prolongerait l’éloignement de l’activité après l’arrêt dû au confinement.

Propos recueillis par Leslie Mucret
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