Surprenant 5e de D1 la saison précédente, le Stade Lavallois allait disputer à l’automne 1983 quatre matchs de Coupe UEFA, éliminant le grand Dynamo Kiev d’alors. Une folle aventure qui reste la plus belle page d’histoire du club tango.
Actuellement en Nationale 1 – le troisième échelon du football français –, le Stade Lavallois a connu ses heures de gloire dans les années 70 et 80, avec 13 saisons consécutives passées en élite sous la houlette du mythique entraîneur Michel Le Milinaire. Point d’orgue de cette époque dorée : deux 5e places obtenues à l’issue des saisons 1981/82 et 1982/83. « Si la première ne nous avait pas permis de nous qualifier pour l’Europe, la seconde si », se remémore le défenseur de l’époque Jean-Marc Miton, qui depuis dirige une cave réputée dans le chef-lieu de Mayenne. Avant de préciser : « On est versés en Coupe UEFA et on hérite du Dynamo Kiev au premier tour. » Un très gros morceau : une bonne partie des joueurs de cette équipe sont internationaux soviétiques, dont Blokhine, Baltatcha, Kuznetsov et le jeune Zavarov. « Leur entraîneur nous avait supervisés lors d’une lourde défaite à Nîmes peu avant. On s’était fait balader, notamment dans le domaine aérien. Ils pensaient pouvoir nous avoir à ce jeu. » Au match aller disputé à Kiev, les locaux multiplient les centres mais le grand gardien Jean-Michel Godart est impérial ce soir-là. « On a été dominés comme jamais, sans passer la ligne médiane ou presque, mais on a tenu bon. » raconte Jean-Marc Miton.
Une liesse populaire
Le 0-0 obtenu par Miton et les siens est bonifié au retour, avec une victoire 1-0 et une qualification acquise devant un public chaud bouillant. « Jamais je n’ai vu le stade Francis-Le-Basser aussi plein et enthousiaste. L’engouement populaire était dingue, le sélectionneur de l’époque Michel Hidalgo était venu nous voir et nous avait félicités. » Les pessimistes qui avaient prédit une humiliation du petit poucet mayennais sur la scène continentale sont renvoyés dans les cordes. La belle aventure va malheureusement prendre fin au tour suivant, avec une élimination frustrante face à l’Austria Vienne. « En Autriche, on perd 2-0 avec un penalty oublié sur Loïc Pérard. Au retour, Francis-Le-Basser est encore plein et on mène 3-0 à la pause (dont un but de Miton, NDLR). Malheureusement, on paie nos efforts physiques à la reprise et on concède finalement le nul 3-3… »
« Une histoire de copains »
Jamais plus le Stade Lavallois ne disputera une compétition européenne, ce qui rend ce moment d’autant plus rare et précieux dans l’esprit des supporters du club tango. « On me parle encore très régulièrement de ces matchs contre Kiev et Vienne, c’est incontestablement le plus beau souvenir de ma carrière, reconnaît Jean-Marc Miton. C’était une belle histoire, une histoire de copains. » Un football d’une autre époque. Celui des maillots orange floqués « Président », des grosses moustaches et des nuques longues.