À seulement 16 ans, Iliana Rupert est l’un des plus grands espoirs du basket-ball tricolore. Meilleure joueuse du Championnat d’Europe des moins de 16 ans en 2017, la jeune ailière s’est confiée à SPORTMAG. Entretien avec une future championne de la discipline…
Du talent, de l’intelligence et une grande maturité. À seulement 16 ans, Iliana Rupert étonne et détonne depuis maintenant plusieurs années. Considérée, à juste titre, comme l’un des plus grands espoirs de la discipline, la jeune ailière est aujourd’hui aux portes de la cour des grands. Un statut qui lui a même permis de côtoyer durant plusieurs jours les Epoupa, Gruda et autre Marine Johannes lors d’un rassemblement de la sélection en février dernier. « Les dernières semaines ont été un peu mouvementées. Je me suis entraînée avec l’équipe de France A avant de partir aux États-Unis pour le Basketball Without Border Global Camp, qui s’est d’ailleurs très bien passé. J’avais l’habitude de voir les joueuses à la télévision. Au début, c’est clair que c’était un peu étrange d’attaquer et de défendre contre elles. Mais bon, il n’y avait aucune pression à avoir, je devais juste prendre le plus d’informations possible pour que cette expérience puisse me servir dans ma carrière ». Ce discours peut surprendre. À une époque où bon nombre de jeunes espoirs peuvent se laisser griser par les sirènes de la gloire et de la célébrité, Iliana Rupert garde la tête sur les épaules, consciente que le plus dur reste à faire.
« Le basket-ball fait partie de mon quotidien »
Cette maturité, la pensionnaire du CFBB (Centre Fédéral de BasketBall) depuis 2015 la doit à un entourage très attentif et à des épreuves de la vie qui ont consolidé une personnalité déjà très forte. « J’ai souvent été avec des personnes plus âgées que moi, ce qui aide forcément. Et puis, ce que j’ai vécu dans ma vie a forcément contribué à faire ce que je suis devenue. Ce sont des choses qui font grandir plus vite, qui font voir la vie avec un œil différent. Au-delà du basket-ball, ce sont des moments qui m’ont servie dans ma construction en tant que femme ». Des épreuves de la vie, Iliana Rupert en a déjà connu malgré son jeune âge. En 2013, alors qu’elle n’était âgée que de onze ans, la native de Sèvres perdait son père. International français à 134 reprises, Thierry Rupert disparaissait après plusieurs mois de combat suite à des problèmes cardiaques. Sombrer et tomber dans la tristesse ? Pas question pour Iliana qui allait se servir de l’héritage transmis par ses parents pour trouver la force de se battre et de se dépasser. À travers le basket-ball, bien évidemment. « C’est ce qui contrôle ma vie, je fais ça toute la journée. Si je ne joue pas, j’y pense forcément. Et puis, je suis toujours au contact de personnes qui sont dans le milieu, que ce soit ma famille ou mes amis. Aujourd’hui, le basket-ball fait partie de mon quotidien, et j’espère que ce sera mon avenir pendant encore longtemps ».
« Les études, c’est une évidence pour moi »
Il faut dire qu’avec un tel potentiel, Iliana Rupert peut effectivement nourrir de grandes ambitions. Championne d’Europe des moins de 16 ans en 2017 et MVP de la compétition, la jeune internationale tricolore rejoindra le Tango Bourges Basket à l’issue de cette saison. Un statut pas forcément facile à gérer, mais qu’elle appréhende avec beaucoup de philosophie. Car, si sa réussite sportive est aujourd’hui son principal objectif, celle qui porte le numéro 12 en hommage à son père n’en oublie pas pour autant de penser aux études et à une éventuelle reconversion. Encore une fois le signe d’une grande maturité. « Tout est mis en place à l’INSEP pour que je puisse concilier le sport et les études. Le double projet, c’est très important. Ma mère m’a toujours dit que c’était essentiel ; j’ai d’ailleurs toujours dû travailler à l’école si je voulais continuer le basket. Aujourd’hui, les études, c’est une évidence pour moi. Il n’y a pas que le sport dans la vie. Si je dois arrêter demain pour une raison ou pour une autre, je pourrai me retourner », explique la jeune joueuse, très attirée par la branche scientifique.
Des objectifs élevés…
Si beaucoup d’espoirs sont mis en elle depuis déjà plusieurs années, le plus dur va désormais commencer pour celle qui aura 17 ans le 12 juillet prochain. Après l’explosion, place désormais à la confirmation, et notamment au niveau international. « Nous aurons cet été le Championnat d’Europe U17 où nous essaierons de faire un podium. À moyen et long terme, j’espère intégrer la sélection A le plus rapidement possible. Le stage que j’ai fait m’a encore plus motivée, c’est très clair dans ma tête », revendique la talentueuse ailière. Avec un objectif bien précis : Paris 2024. « J’y pense forcément. On nous répète tout le temps que nous sommes la génération qui aura la chance de vivre ce moment. C’est très motivant, c’est une chance énorme. N’importe quel sportif en rêverait. Et, quand on a seize ans, on a plein de rêves dans la tête », conclut la brillante ailière. Avec autant de talent, Iliana Rupert peut effectivement nourrir beaucoup de rêves. Il lui appartient désormais de les réaliser pour entretenir la grande histoire des Rupert dans le monde du basket-ball. Et sûrement le plus beau des hommages…
Découvrez la vidéo d’Iliana Rupert sur tv.sportmag-old.say-demo.com
Par Bérenger Tournier
Euh…elle n’est absolument pas ailière mais PIVOT !