« Je sport de chez moi », un coup de pouce santé

Yoga - 08.03.2014 - Le Sport donne des Elles - Paris Photo

En Charente, en Charente-Maritime et dans la Vienne, la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine incite les personnes à revenir vers l’activité physique dans un but de prévention santé, à travers dix-sept ateliers découverte dans son programme appelé « Je sport de chez moi ».

 
La prévention en matière de santé est l’un des fers de lance de la Mutualité Française. Depuis 2015, l’antenne de Nouvelle-Aquitaine s’est emparée du sport pour remplir ses objectifs à travers le dispositif « Je sport de chez moi ». Dix-sept ateliers gratuits répartis sur la période de novembre à avril sont mis en place dans trois départements par le service promotion santé. « C’est un programme de prévention santé qui amène les personnes à reprendre une activité physique régulière », résume Zoé Dick-Bueno, responsable activité promotion santé Charente-Maritime. « Une fois par semaine, pendant deux heures, un éducateur diplômé en Activités physiques adaptées, rattaché à une collectivité ou indépendant, dirige une activité physique pour des personnes qui s’en sont éloignées. » Chaque semaine, une nouvelle discipline est proposée : pilates, rugby, boxe, tchoukball et bien d’autres sports étaient inscrits au programme du précédent cycle dans des salles ou des centres de loisirs. « Ça a été une petite étincelle qui m’a remotivé à pratiquer une activité et à persévérer dans une pratique qui me correspond », raconte Sébastien, qui a suivi le programme 2018-2019 à la Rochelle. « Je me suis réconciliée avec l’activité physique », clame pour sa part Véronique, qui a participé aux mêmes ateliers que Sébastien. « Je sens que j’ai récupéré une certaine forme. »
 

 

« Retrouver le goût du sport »

« La prévention est notre cœur de métier et le sport est un vrai levier de protection de la santé publique », rappelle Zoé Dick-Bueno. « Le programme « Je sport de chez moi » est intéressant pour le service promotion santé, car il entre dans l’axe du combat contre les maladies chroniques. Nous pouvons agir sur toutes les dimensions de la santé. Nous transmettons les informations et les compétences pour qu’une personne adopte des comportements positifs pour sa santé, afin de réduire le risque de maladies chroniques. » En quatre ans, le dispositif « Je sport de chez moi » s’est bien implanté sur les territoires concernés. À Bardenac (Charente), à Saint-Romain, La Rochelle et Saintes (Charente-Maritime), ou encore à Poitiers et Châtellerault (Vienne), des groupes de 20, voire 25 personnes, bénéficient de ce programme tous les ans. « Nous avons vraiment un public hétérogène, de 18 à 60 ans », relève Zoé Dick-Bueno. Au moment de s’inscrire, l’objectif de Sébastien était clair : se remettre à l’effort physique. « Je voulais retrouver le goût du sport, puis après continuer une activité. Étant en reconversion professionnelle, une conseillère m’a donné les coordonnées de Zoé et de fil en aiguille je me suis inscrit. » Il décrit les différentes séances comme « un retour à l’activité adapté au rythme de chacun. » Véronique a découvert l’existence du programme par un autre biais. « J’étais très mal suite à un problème d’alcool réglé. Je suis suivie au Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) où j’ai vu l’affiche pour le dispositif « Je sport de chez moi ». J’étais sceptique quand j’ai intégré le programme, j’étais en retrait, mais j’ai rapidement été mise en confiance par Zoé et l’éducateur. Au fur et à mesure, je me suis intégrée dans le groupe. Ce programme est très bien conçu pour des personnes cabossées. Les animateurs font un travail pédagogique incroyable. Je reste surprise que le programme soit aussi efficace. »

« Une forme d’émulation »

En dix-sept rencontres, Sébastien, Véronique et les autres participants ont touché à un large panel de disciplines sportives. « Nous avons découvert des activités vraiment différentes », raconte Véronique. « Nous avons commencé en salle avec des petits étirements pour nous remettre aux exercices, puis nous avons fait des jeux ludiques qui nous ont permis de travailler en petits groupes. Ensuite, nous avons fait des activités en extérieur, dont de la marche nordique et des jeux de ballons. J’ai pratiqué le tir-à-l’arc pour la première fois et j’ai découvert le kin-ball et le tai chi. » « Globalement, toutes les disciplines étaient intéressantes », résume Sébastien. « J’étais motivé à me rendre aux ateliers le mardi matin, plus pour le plaisir de pratiquer que pour le travail physique. Les activités qui me reviennent en premier à l’esprit sont les sports collectifs en fin de programme, notamment l’ultimate. » Les partenaires locaux répondent présent, notamment pour se mettre à disposition des éducateurs. En Charente, « Je sport de chez moi » entre dans le cadre du Contrat local de santé, tandis que la Communauté de communes de Saintes suit le dispositif sur son territoire. « Nous choisissons des lieux neutres pour permettre à toute personne de tout horizon de se retrouver », précise Zoé Dick-Bueno. « Une solidarité se crée entre tous, ce qui est intéressant. Certains cherchent un rituel, d’autres une motivation pour récupérer un rythme sportif. Se retrouver en collectif donne une vraie dynamique. » « Rapidement, un phénomène de groupe s’est créé », relate Véronique. « Les gens ont apprécié le travail collectif, ludique et varié. Cela nous incitait à revenir à chaque fois. » L’esprit de groupe a également marqué Sébastien : « Il y avait une forme d’émulation, sans compétition, sans jugement et sans complexe lors des ateliers bien menés par les intervenants », décrit-il.
 

 

Poursuivre sur la bonne voie

L’accompagnement de la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine ne s’arrête pas après les dix-sept rencontres. « Un bilan de forme, similaire à celui réalisé avant le début du programme, est effectué à la fin », explique Zoé Dick-Bueno. « Pendant les séances, les bénéficiaires ont pu découvrir ce qu’ils aiment et nous pouvons ainsi les accompagner vers cette pratique, pour qu’ils poursuivent dans une activité physique par eux-mêmes. Nous leur faisons découvrir différentes associations sportives accessibles. Nous avons remarqué une belle évolution depuis le lancement du programme il y a quatre ans. Oui, certaines personnes ne continuent pas, mais la majorité s’inscrit ensuite dans les clubs ou poursuit en autonomie. » « Lorsque j’ai fini « Je sport de chez moi », je n’ai pas voulu laisser retomber le soufflé », explique Sébastien. « J’ai essayé le rameur, mais cela ne me correspondait pas. J’en suis venu à la marche rapide. Au début, il y a trois mois, je parcourais cinq kilomètres en trois quarts d’heure. Aujourd’hui, je marche pendant moins de deux heures sur 10 km. Je vais à mon rythme avec toujours cette motivation. » Véronique n’a pas encore trouvé l’activité qui l’accompagnera au quotidien. « L’envie est là. Mais, avec mes soucis financiers, je cherche à trouver quelque chose d’abordable. À mon âge, ce qui me ressemble le plus, c’est un sport doux comme le yoga ou le stretching. » En novembre prochain, un nouveau cycle « Je sport de chez moi » va commencer jusqu’en avril. « Nous avons un public différent toutes les années », rappelle Zoé Dick-Bueno. « Le service adapte les programmes en fonction ce qui a plu et de ce que les participants souhaitaient faire. À La Rochelle, nous avons rajouté un module de salsa. Le tennis de table et le badminton ont aussi été demandés. » Arts du cirque, karaté ou encore golf permettront aux prochains bénéficiaires de « Je sport de chez moi » de se remettre à la pratique physique, sûrement pour longtemps.

Les à-côtés du sport

Les rencontres s’écartent parfois du sport pour faire un focus général sur la santé. « À Saintes, par exemple, on traite également l’équilibre, le sommeil et l’alimentation dans le cadre d’une prévention pour la santé », souligne Zoé Dick-Bueno. Ces thèmes sont abordés lors des ateliers « Bien-être dans ses baskets », « Bien-être dans son assiette » ou encore « Bien-être dans sa vie ».

Par Leslie Mucret
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