Depuis quelques années, le palet breton est parvenu à transformer son image en élargissant le nombre de ses pratiquants et en donnant un coup de jeune bénéfique à cette activité sportive traditionnelle de Haute-Bretagne. Une satisfaction pour Jean Brillet, représentant de la Fédération française de palets sur planche bois.
La pratique du palet sur planche bois s’est-elle démocratisée depuis la création de la fédération en 2001 ?
Le cœur historique de la pratique reste le département d’Ille-et-Vilaine, où se concentre l’essentiel de la cinquantaine de clubs recensés par la fédération. Avec en moyenne une quarantaine de licenciés par club, on atteint environ 2 000 pratiquants réguliers, mais il existe aussi un nombre bien plus important de joueurs occasionnels. 250 à 300 rassemblements sont organisés chaque année sur le territoire, avec effectivement un élargissement constaté de la pratique ces dernières années : Côtes-d’Armor, Morbihan, Loire-Atlantique, Normandie et jusqu’en région parisienne.
« Un travail d’éthique était nécessaire »
Comment expliquer ce regain de popularité pour ce sport traditionnel ?
Il y a eu un travail effectué par la fédération pour structurer une pratique autrefois morcelée. Nous avons gardé l’esprit et les coutumes du palet sur planche, mais en organisant les rencontres et en uniformisant les lois du jeu et le règlement. Un travail d’éthique était nécessaire pour promouvoir ce jeu qui pouvait traîner une réputation d’activité de bar. Aujourd’hui, la sobriété est de mise et l’image du jeu a évolué positivement.
Le matériel est désormais vendu dans les grandes enseignes de sport…
Oui, et ça a permis à la pratique de se diversifier : activité de loisir ou sport de compétition, tout le monde s’y retrouve, avec un public féminin qui s’agrandit et un rajeunissement bénéfique. Les jeunes joueurs tirent la pratique vers le haut. Je pense notamment à l’équipe de l’Amicale Paletiste de Cornillé qui domine actuellement les concours avec brio.
Le palet sur planche est donc promis à un bel avenir ?
Je le pense. C’est un jeu d’adresse garant d’authenticité qui séduit chaque année un peu plus. Peut-il traverser les frontières de la Haute-Bretagne ? Je l’ignore mais il ne doit de toute manière jamais oublier ses racines.