Jean-Charles Valladont : « Aujourd’hui, je suis à la place du champion »

Jean Charles Valladont of France during the Stage World Cup Indoor on January 22, 2017 in Nimes, France. (Photo by Alexandre Dimou/Icon Sport)

Vice-champion olympique de tir à l’arc à Rio, Jean-Charles Valladont vient d’obtenir deux médailles lors des championnats d’Europe en salle à Vittel. À 27 ans, il est devenu un véritable ambassadeur de sa discipline, lui qui vise dans un coin de sa tête Tokyo en 2020… et peut-être Paris en 2024.

 

Vous venez de disputer les Championnats d’Europe en salle à Vittel. Quel bilan tirez-vous de cette compétition ?

Après la médaille obtenue aux Jeux olympiques, j’avais besoin de souffler, j’ai donc fait une coupure de trois mois. J’ai repris lors de la Coupe du monde à Nîmes, que j’ai gagnée. Du côté de Vittel, l’objectif était de devenir champion d’Europe en individuel et par équipes. En demi-finale, je me suis fait battre par l’Italien, David Pasqualucci. C’est la loi du sport ; il était plus fort. Je me suis remis dedans psychologiquement pour aller chercher le bronze face à Marco Galiazzo, double champion olympique. C’est une belle médaille en individuel, alors que nous terminons vice-champions d’Europe par équipes. Avec un total de huit médailles à domicile, le bilan est bon pour moi et pour l’équipe de France. Tout le monde a brillé, que ce soit les hommes ou les femmes, qui finissent deuxièmes par équipes, alors qu’Angéline Cohendet prend le bronze en individuel, comme moi.

Sur ce type de compétition, le regard sur vous a-t-il changé depuis les Jeux olympiques ?

C’est évident. Je suis en quelque sorte devenu une « idole », l’image de marque de la fédération et du tir à l’arc français. Il y a dix ans, je regardais les champions avec envie. Aujourd’hui, je suis à la place du champion. Tous les gamins qui étaient là ont déjà entendu parler de moi ; ils m’ont vu, ils m’ont suivi, ils sont amis avec moi sur Facebook. S’ils veulent faire un selfie, obtenir un autographe ou tout simplement avoir des conseils, je dois donc me montrer disponible pour eux. Le regard sur moi a changé et j’en suis très satisfait. C’est une évolution de ma carrière. Je fais du sport et du tir à l’arc, parce que c’est ce que j’aime faire au quotidien. Au fil des années, j’ai acquis un palmarès important et, aujourd’hui, j’ai envie et je me dois de remplir mon rôle d’ambassadeur du tir à l’arc.

Qu’est-ce qui vous revient en tête lorsque vous repensez aux Jeux Olympiques ?

Plus que la compétition en elle-même, je retiens le podium. Quand on passe la médaille autour du cou, c’est quelque chose de grand. Ma seule déception, c’est d’avoir raté la première marche et de n’avoir pas pu entendre la Marseillaise. Faire résonner l’hymne aurait été le meilleur moyen de fédérer tout un pays autour du tir à l’arc. Mais, deuxième, c’est déjà énorme : on se rend compte du poids qui est là. Du poids de la médaille déjà, qui pèse plus de 300 grammes, mais aussi du poids symbolique, car cette médaille c’est avant tout du partage avec tous les gens que j’ai connus et qui m’ont soutenu, mais elle est aussi une concrétisation des sacrifices consentis.

> Découvrez la suite de l’interview dans notre numéro 98 !

 

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